Manif mardi contre l’IBA Act : enquête initiée pour le délit d’« Unlawful Assembly »

  • Me Rama Valayden et l’activiste Ivann Bibi dans le collimateur du CID de Port-Louis Sud

Une enquête au pénal a été initiée pour le delit d’Unlawful Assembly après le rassemblement dans les parages de la Government House mardi pour protester contre l’adoption de l’Independent Broadcasting Authority (Amendment) Bill. Dans un premier temps, la police ciblerait particulièrement Me Rama Valayden et l’activiste social Ivann Bibi, qui, selon elle, n’auraient pas obtempéré à des instructions. Des officiers de la Scene of Crime Office (SOCO) ont pris les photos des manifestants et ont enregistré cet événement sur caméra. Entre-temps, les Casernes centrales ont donné des instructions à la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis de déterminer l’identité des manifestants. Des assignations à interrogatoire sont prévues dans les jours à venir.

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Les enquêteurs estiment qu’il y a eu trois manifestations devant le Parlement mardi et seule l’une d’elles est considérée comme Unlawful Assembly. La première a eu lieu vers 11h45 devant le Parlement, en face de la Place d’Armes. Elle était dirigée par le leader de Linion Sitwayen Morisien (LSM) Bruneau Laurette et le juriste Rajen Narsinghen.

La police avance qu’il y avait en tout huit manifestants en excluant des membres du public qui se sont temporairement arrêtés pour les observer. Ils ont déployé un quadricolore qu’ils ont posé sur le sol. La police leur a demandé de ne pas placer le drapeau national par terre, et chacun des participants l’a ensuite tenu entre les mains. Les policiers présents n’ont noté aucun incident et aucun discours n’a été prononcé dans ce contexte précis. Les huit personnes se sont dispersées dans le calme vers 12h45.

Ces participants ont laissé la place à quatre individus, qui ont dénoncé la situation dans les casinos et le licenciement de certains de leurs collègues. Ils avaient des pancartes en main pour faire passer leur message en silence. À un moment donné, Ivann Bibi, Dev Sunnasy du parti 100% Citoyens et l’ancien député Alain Laridon ont apporté leur soutien à ces manifestants, qui ont mis fin à leur démonstration quelques minutes après.

La troisième manifestation s’est déroulée après 15 heures et étaient présents des membres de la Platform pour la liberté d’expression et du Casino Employees Union. La police avance qu’ils ont quitté la Place d’Armes pour se diriger vers le Prime Minister’s Office (PMO), à la rue Intendance. Les deux groupes étaient séparés et il n’y avait pas plus de 10 personnes entre eux. Les Casernes centrales estiment qu’à l’arrivée de Rama Valayden à 16 heures, les deux groupes se sont rejoints et ont ainsi dépassé la limite autorisée de 12 personnes.
Les policiers soulignent que les manifestants ont commencé à scander des slogans « Diktatir nou pa le », « Gouvernman dominer, MSM nou pa le » et « Pa badinn ar nou liberte ». Comme les travaux de l’Assemblée étaient en cours, l’ACP Mannaram, Divisional Commander de Metro Sud a approché Rama Valayden et Ivann Bibi pour leur faire part que la démonstration n’était plus pacifique et qu’elle est devenue une « unlawful Assembly » à cause du nombre de manifestants réunis. Le haut-gradé avance que les personnes présentes ne l’ont pas écouté en poursuivant leur revendication à haute voix. Les policiers ont alors warned les protestataires que leur action constitue une infraction. Ils se sont calmés quelques minutes plus tard.

Vers 16h55, le leader de l’oppostion, Xavier-Luc Duval, Paul Bérenger, Nando Bodha, Arvin Boolell, Rajesh Bhagwan, Patrick Assirvaden, Shakeel Mohamed, Eshan Juman, Reza Uteem, Aadil Ameer Meea, Joanna Bérenger, Karen Fook Yun et Richard Duval ont rejoint les manifestants. Certains d’entre eux se sont adressés à la presse pour ensuite retourner au Parlement. Vers 17h15, les manifestants ont quitté le lieu.

L’enquête policière ne se rapporte pas aux membres de l’opposition car selon la police, ils n’ont pas pris part à la manifestation. Concernant les autres personnes présentes, ils risquent une interpellation. Cependant, les limiers se concentrent surtout sur les organisateurs de cet événement. Les interrogatoires ne devraient pas avoir lieu dans l’immédiat car la CID de Port-Louis n’aurait pas encore concocté leur liste de questions. De plus, elle est dans l’attente des images des caméras du Safe City et au PMO qui constituent des éléments saillants de l’enquête.

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