Manifestation : l’ADMA réclame un filet de protection pour les planteurs

Ils ont mis leur plan à exécution après avoir obtenu l’aval de la police. Les planteurs de l’Agricultural Development and Marketing Association (ADMA) et des planteurs d’autres associations agricoles ont organisé une manifestation pacifique de La Marie à Glen Park mardi après-midi pour exprimer le manque de considération de la part du gouvernement face à leurs problèmes, qui se sont aggravés depuis des années. Ils réclament également une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth.

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Cette manifestation pacifique a réuni plus d’une centaine de planteurs. Munis de pancartes, sur lesquelles étaient écrites leurs doléances, ils ont exprimé leur mécontentement. « Nous ne pouvons plus continuer avec notre situation. Nos doléances ne sont pas écoutées. On nous a fait des promesses, mais jusqu’à maintenant, aucune ne s’est concrétisée », soutient Vivek Bhujun, membre de l’ADMA. Occupant une bonne portion de terrain à La Marie pour la culture de légumes, il avance avoir noté une hausse graduelle dans les coûts de production. « Mes coûts de production ont dépassé le prix de vente », dit-il. Cette première manifestation, fait-il ressortir, « n’est que le début d’autres manifestations dans l’éventualité où aucune action ne serait prise » en leur faveur.

Lors de cette marche, les planteurs ont exprimé leur déception face à la « concurrence déloyale des établissements sucriers », qui se tournent davantage vers l’agriculture. « Le secteur privé veut faire disparaître les planteurs. Nous constatons que le privé est plus privilégié que nous. Pourquoi les planteurs de canne et de thé obtiennent-ils des subventions dans l’achat de fertilisants et pas les planteurs de l’ADMA ? Nous travaillons aussi pour le pays », souligne un autre membre de l’association, ayant de longues années dans le secteur agricole. Il craint que « le manque de considération de la part du gouvernement entraîne la disparition des planteurs ». Lors de cette manifestation, des planteurs étaient aussi venus en tracteurs et dans leurs véhicules.

Craignant leur disparition, les planteurs implorent au gouvernement qu’un filet de protection leur soit accordé. « Nous demandons de protéger la classe des planteurs. Nous demandons que nos requêtes soient prises en considération et qu’une plateforme soit mise sur pied pour que nous puissions discuter avec les autorités concernées pour la mise en œuvre des mesures », soutiennent les manifestants.

Un mémoire de 26 points pour la refonte du secteur agricole a été envoyé au ministère de l’Agro-industrie par l’ADMA et les planteurs de l’île. Parmi ces points, l’on note la demande qu’un ministre de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire à plein-temps soit nommé. Les planteurs demandent aussi la réintroduction du Food Security Fund et la libéralisation du prix de la pomme de terre, de l’ail et de l’oignon.

Ils réclament aussi une révision des politiques fiscales et demandent d’élaborer des stratégies afin de protéger les élevages d’animaux, comme les singes et les sangliers. Les planteurs veulent aussi qu’un Planteurs Solidarity Fund soit créé et réclament l’arrêt de l’importation de légumes par des compagnies et d’autres organismes « pour éviter toute concurrence injuste avec les petits planteurs, qui produisent les mêmes légumes localement ».

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