Marche en mémoire des patients dialysés : “ Ziska zordi nou enkor pe souffer ”

Trois ans après, la douleur est encore vive. L’incompréhension aussi. La colère davantage. Pour les proches des patients dialysés décédés à l’hôpital de Souillac en 2021 pendant la pandémie de Covid-19, les jours passent, les années passent, mais “ziska zordi nou encor pe souffer”. Ils ont participé à une marche pacifique hier, de l’hôpital Souillac, vers la mer de Telfair. Une marche  commémorative organisée par la Renal Patient Disease Association en hommage à ces 11 patients qui n’ont pas obtenu justice jusqu’ici. 

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L’émotion était palpable, hier après-midi, à Souillac, où s’est déroulée dans le recueillement, la marche pacifique organisée en hommage aux 11 patients dialysés décédés dans des circonstances troublantes en mars-avril 2021. Cette année encore, depuis cet évènement tragique, cette marche – qui a vu la participation des proches des patients décédés ainsi que de quelques politiciens de l’opposition en vue – avait aussi pour objectif d’inciter les autorités à rendre public le rapport du Fact-Finding Committee sous la présidence par l’ancienne juge Deviyanee Beesoondoyal. D’autant qu’entre-temps, pas plus tard que ce mois-ci, quatre autres patients dialysés sont décédés dans des circonstances également troublantes, à l’hôpital de Souillac toujours.

“En mémoire de nos proches, avons besoins de réponse. Nous avons besoin de comprendre. Nous avons besoin de savoir…”, disent ces proches. Dans la douleur, ils se rémémorrent ces jours tragiques, des jours où leurs proches les ont appelés à l’aide pour certains, de ces jours où ils ont regardé partir leurs proches dans le bus, impuissants. Ils déplorent les criconstances qui ont conduit à la mort de ce êtres chers. Mais aussi qu’ils ont été enterrés “couma zanimo”. Bose Soonarane, président de la Renal Patient Disease Association, indique qu’aujourd’hui encore, “l’histoire semble se répéter avec les quatre décès des patients dialysés enregistrés à l’hôpital de Souillac, récemment. Il faut savoir ce qui se passe dans cet hôpital”. Ainsi, la lutte des proches des 11 patients dialysés décédés ne s’arrêtera pas tant que justice ne leur sera pas rendue. Certes, le gouvernement a préféré garder le rapport du FFC dans un tiroir, au lieu de soulager les proches.

“Le gouvernement a référé le cas au Medical Negligence Standing Committee (MNSC), mais là encore, nous n’avons pas eu de réponse, malgré le fait que le rapport a été soumis”, explique Bose Soonarane. Entre-temps, le président du MNSC a démissionné pour des raisons qui restent floues. “Pourquoi ?”, se demandent les proches des victimes. D’autant que si par la suite, l’affaire a été référée au Medical Council, jusqu’ici, même si certains proches ont été déposer, aucune réponse ne leur a été confiée et, à ce jour, “c’est le black-out total, l’enquête est suspendue”. Ce que regrettent aussi ces proches qui avaient l’intention de réclamer l’institution d’une enquête judiciaire, afin de faire la lumière dans toute cette affaire, deux ans après. Faute de documents pour prouver leurs dires, aujourd’hui, le délai est dépassé. “Li triste mais nou pa baisse lebras”, disent-ils.

Dans cette optique, ils font un énième appel aux autorités pour rendre public le rapport du FCC. “Autrement, nous devrons recourir à l’opposition pour nous aider”, disent-ils.  D’autant que les quatre derniers décès suscitent davantage de doute quant au traitement prodigué à l’hôpîtal de Souillac. “J’aimerais savoir ce qu’il en est des 250 doses d’EPO sous la charge de l’hôpital de Souillac. Comment se fait la distribution, dans quelles conditions ces médicaments sont stockés et comment ils sont donnés”, interroge Bose Soonarane. Le président de la Renal Patient Disease Association indique que d’autres éléments sur ce sujet seront bientôt dévoilés. À moins que le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal diagne répondre avant.

Dans le recueillement, les proches des patients dialysés décédés en 2021 à l’hôpital de Souillac se sont dirigés vers la mer pour y jeter des fleurs en hommage à tous ces êtres chers partis trop tôt. Des prières ont également été prononcées. Trois ans après ces drames, à la tristesse des familles, subsiste une profonde colère. Les proches de ces 11 patients dialysés décédés à l’hôpital de Souillac sont toujours en quête d’explications.

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