Mercuriale : Des prix plus acceptables, mais encore …

Eric Mangar, agronome : « La sécurité alimentaire plus que jamais à l’ordre du jour »

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Les prix des légumes reviennent à des niveaux bien plus acceptables après les hausses vertigineuses suivant, surtout, les pluies torrentielles d’avril qui avaient provoqué des dégâts importants dans les plantations. Néanmoins, en ces jours d’hiver austral bien plus favorables aux cultures maraîchères, les prix sont généralement un peu plus abordables quand même.

Hier matin, au populaire bazar de Buckingham en banlieue rosehillienne où les prix sont très concurrentiels, la pomme d’amour se négociait à Rs 50.00 le demi-kilo ; le lalo à Rs 30.00 ; la margoze à Rs 40.00 ; le giraumon à Rs 30.00 également ; le poivron dit local à Rs 15.00 ; la tête de laitue à Rs 30.00 / Rs 35.00 ; le brède chou-chou à Rs 20.00 / Rs 25.00 ; le chou-fleur à Rs 35.00 / Rs 40.00 et la carotte locale entre Rs 30.00 et Rs 40.00.

« Comparé à la période suivant les dernières inondations, les prix ont bien baissé mais à cette période de l’année, les légumes se vendent normalement à des prix encore plus bas », laisse entendre Eric Mangar, responsable du Mouvement Pour l’Autosuffisance Alimentaire (MAA).

Selon cet agronome, il n’y a que les bringelles – ces jours-ci attaqués par une larve – ainsi que le concombre – victime de la mouche des fruits – qui sont plus rares sur le marché et vendus à des prix plus élevés. À Buckingham, le concombre était à Rs 45.00 / Rs 50.00 l’unité. Alors que, selon Eric Mangar, quand on les trouve, les bringelles sont affichées à Rs 60.00 / Rs 65.00 le demi-kilo.

Selon l’animateur de la MAA, une des raisons pour laquelle les prix des légumes n’ont pas encore baissé davantage est la cherté des intrants – semences, fertilisants et pesticides. Conséquence, sans doute, là encore, de la dépréciation de la roupie et de la hausse du fret maritime.

À propos des frais d’affrètement en nette hausse, Eric Mangar évoque le cas particulier du maïs, produit stratégique qui rentre dans la production de nourriture pour animaux de basse-cours comme le poulet. C’est, en effet, d’aussi loin que de l’Argentine que nous vient notre ravitaillement en maïs.

Et on s’imagine alors aisément les conséquences sur les prix du poulet de table et des œufs. « Le prix en gros d’un sachet de 25 kg de la nourriture pour poulet qui était de Rs 393.00 est passé à Rs 450.00 », dit l’agronome. D’où l’importance plus que jamais, selon lui, de trouver des marchés plus rapprochés d’approvisionnement en maïs. Madagascar ou l’Afrique du Sud, par exemple, suggère-t-il.

Pour l’animateur de la MAA, la pandémie de Covid-19 et ses conséquences socio-économiques sont venues, plus que jamais, mettre en exergue l’urgence pour le pays et ceux de la région, de manière plus générale, d’assurer leur propre sécurité alimentaire. « Que l’on se défait, une fois pour toutes, des lourdeurs bureaucratiques et que l’on se mette au travail », plaide-t-il.

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