MESSE DU 1ER FÉVRIER : Les lois ne sauraient suffire pour panser les blessures de l’esclavage, a delaré Mgr Maurice Piat

Dans son homélie, hier matin, en la chapelle Stella Maris du Morne, lors de la messe célébrée pour commémorer le 179e anniversaire de l’Abolition de l’esclavage à Maurice, l’évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat a souligné que les lois ne suffisent pas pour panser les blessures de l’esclavage. Il faut parallèlement aussi tout un travail d’entraide et de solidarité. Selon le chef du diocèse catholique de Port-Louis, l’occasion était aussi de rendre grâce à Dieu pour toutes celles et tous ceux qui oeuvrent en vue de l’empowerment des descendants d’esclaves.
Mgr Piat a évoqué le « grand travail » qu’aura représenté la 1ère Convention créole consacrée à l’Éducation, organisée en octobre dernier. Pour lui, la Charte pour l’Avancement de chaque famille créole dans l’Éducation, qui avait alors été élaborée, constitue une semence qu’il convient de mettre en terre afin qu’elle porte beaucoup de fruits. L’évêque de Port-Louis parla de l’importance des « role models » comme exemples à suivre pour les autres.
Les fidèles et invités présents en la chapelle Stella Maris hier matin devaient, à la fin de la célébration, entendre le témoignage exemplaire de l’une de ces « role models » de la communauté créole: Marie-Michèle Hypolite, 35 ans, professeur de biologie au Collège Saint-Esprit, Rivière-Noire. Aujourd’hui mariée et mère de deux enfants, elle a grandi à la cité Rivière-Noire au sein d’une famille à problèmes.
Enfant battue par un père particulièrement violent en raison de la maladie psychiatrique dont il souffrait, Marie-Michèle, qui grandit dans le plus complet dénuement, arrive quand même à trouver une place au secondaire à la State Secondary School (SSS) de Bambous à la suite de ses bons résultats au Certificate of Primary Education (CPE). Alors qu’elle envisage de quitter l’école, faute de moyens, après avoir réussi son School Certificate (SC), un drôle de concours de cirsonstances fait qu’elle arrive à poursuivre son Higher School Certificate (HSC) grâce à la pension perçue par son père malade.
Après son HSC, l’idée lui vient de se joindre comme volontaire au Mauritian Wildlife Foundation (MWF) en vue, explique-t-elle, de perfectionner son anglais au contact des scientifiques étrangers travaillant pour cette fondation. Plus tard employée par la MWF, elle bénéficiera d’une bourse de la fondation pour une licence en sciences naturelles (zoologie et botanie). Enseignante de biologie depuis sept ans, Marie-Michèle a, entre-temps, décroché son Post-Graduate Certificate in Education (PGCE).
La jeune femme créole se souvient de l’époque où elle était la risée de tous en raison, d’une part, de ses origines ethniques; de l’autre, de la région où elle a grandi. « Rien ne vous est offert sur un plateau. Dans la vie, il faut toujours lutter », confie-t-elle, aujourd’hui.
Organisée à l’initiative du Comité diocésain 1er février, cette célébration d’hier matin en la chapelle du Morne s’est déroulée en présence, notamment, du président de la République, Kailash Purryag; du ministre de l’Égalité des Genres, de la Protection de l’Enfant et du Bien-être familial, Mireille Martin, et de députés des deux côtés de la Chambre, dont celui de l’Opposition MMM et député de la circonscription Savanne/Rivière-Noire, Alan Ganoo.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -