Les négociations pour l’acquisition, par le ministère des Terres, des terrains appartenant à des particuliers se trouvant sur le tracé du Metro Express, à Floréal, retardent les travaux de la phase 2B du projet.
Certes, le ministère des Terres a déjà procédé à l’acquisition d’une quarantaine de terrains moyennant une compensation financière, aux expropriés, il n’en demeure pas moins que six propriétaires qualifient les indemnités qui leur ont été proposées de «dérisoires». La fin des travaux sur le chantier entre la gare de Quatre-Bornes et Curepipe prendront fin, selon les autorités, en 2022.
Ces empiétements concernent principalement des murs, des terrasses et des garages ou même, dans quelques cas,une partie des maisons. Six familles, qui habitent pour la plupart autour de la Rivière-Sèche, voient d’un mauvais œil qu’on veuille détruire leurs biens qui, il convient de le rappeler, n’appartiennent pas à l’Etat. Sous couvert de l’anonymat, un propriétaire, qui s’est vu proposer un montant de Rs 90 000 pour que l’Etat acquière 64 m2 de ses terres où il a construit sa terrasse et son garage, nous confie être très remonté contre les autorités: «C’est injuste, quand on sait que certaines familles ont reçu une compensation dix fois plus élevée. Eski zot koné ki kantité cass monn depansé pou mont mo garaz ek mo terass pou zot ofer mwa Rs 90 000 ki népli vo nanien zordi», confie-t-il, qui pense à saisir la justice.
En vertu de l’article 8 de la Compulsory Land Acquisition Act, il est dans la légalité qu’un gouvernement décide de déposséder quelqu’un de ses biens (terres) pour des travaux d’utilité publique. Toutefois, si l’exproprié estime que la somme n’est pas à la hauteur de la valeur de ses biens, il peut loger une plainte en Cour suprême sous l’article 24. Sauf que dans le cas d’autres résidents de Floréal ayant illégalement fait ériger des structures sur les terres de l’Etat, aucune compensation ne leur sera offerte et ils ne pourront pas avoir recours à la justice pour loger leurs contestations.
La famille Jhugroo assistera demain à la démolition par les ouvriers de Larsen & Toubro (L & T) de leur quincaillerie qui empiète intégralement sur les terres de l’Etat à la rue Sivananda. «Certains diront que nos grands-parents, qui avaient fait construire cette quincaillerie sur les terres de l’Etat, il y a 40 ans, ont enfreint la loi, mais nous n’avions jamais pensé en arriver là après avoir repris le business. Nous n’avons reçu aucune compensation pour la perte de notre gagne-pain», confie un membre de cette famille, laquelle cherche désespérément un autre emplacement pour ouvrir une autre quincaillerie.