METRO EXPRESS—LA BUTTE—MISE EN DEMEURE: 24 heures au GM pour prendre une décision

Le Collectif Debout Citoyen, représenté notamment par Louis Joson, Anand Makoon et Marie Louise Nancy d’Aubigny – soutenus par leurs hommes de loi, Mes Kaviraj Bokhoree et Krisna Sawoo –, a servi hier une mise en demeure contre le projet Metro Express. L’initiative coïncidait avec les dégâts causés lundi par une construction à La Butte et qui a vu une route céder, un tuyau de distribution de la CWA scindé en deux et le mur d’une maison se fissurer. Suite à cette mise en demeure pour réclamer au gouvernement de ne pas aller de l’avant avec le métro avant d’avoir conduit une étude sur l’impact sur l’environnement, les plaignants accordent 24 heures au gouvernement en vue de prendre une décision. Au cas contraire, selon Me Kaviraj Bokhoree, « nous déposerons une injonction demandant de stopper le projet le temps qu’un procès soit intenté ».
Dans leur mise en demeure, les plaignants mettent en avant les divers rapports existants, à l’instar de celui du groupe d’ingénieurs japonais JICA, soulignant « les risques de glissement de terrain à La Butte, Camp Chapelon et Montée S », trois sites, lit-on dans la mise en demeure, qui se trouvent sur le tracé du futur métro. Interrogé ce matin par Le Mauricien quant à son constat suite au glissement de terrain à La Butte, le Lord-Maire devait soutenir qu’il ne s’agit pas d’un glissement de terrain. « Il n’y a pas de glissement de terrain ! Il y a eu maldonne. On a donné son permis de construction au promoteur mais il aurait dû laisser 4,7 m avec la rue, ce qu’il n’a pas fait. C’est ce qui a provoqué cet effondrement. Il a fouillé plus qu’il ne fallait. Nous lui avons servi un “stop order” et nous avons convoqué le promoteur, son ingénieur, son architecte et son géotechnicien pour qu’ils nous donnent un plan détaillé de la manière dont ils procéderont pour remédier à la situation. » Omar Khooleegan, ancien Lord-Maire et conseiller à la mairie, indique pour sa part qu’une réunion doit se tenir aujourd’hui avec le Disaster Committee.
Rétorquant à ceux qui soutiennent que cette zone ne comporte pas de danger, Me Kaviraj Bokhoree pense au contraire qu’il y a « urgence » ! « Il y a des personnes qui risquent de mourir. Ce gouvernement met en péril la vie des gens. La route va céder. Le tram passe à grande vitesse et avec l’été qui arrive, il y aura de grosses pluies… Imaginez le tram passer à côté d’une maison et les vibrations qu’il y aura. » Il ajoute que suite à cette mise en demeure, « on accorde 24 heures au gouvernement pour prendre une décision », ajoutant : « Et étant donné qu’il y a risque de mort d’homme, si aucune réponse n’est obtenue, on convoquera la presse demain sur les lieux et on entrera une injonction vendredi pour demander un ordre intérimaire en vue de stopper le projet le temps qu’un procès soit intenté. On a déjà préparé l’injonction. Sel la gar sa gouvernma-la, se la Cour suprême. C’est un ultimatum au gouvernement d’arrêter ce projet avec le problème de La Butte », ajoute-t-il.
Dans la mise en demeure servie contre le Premier ministre, le ministre des Infrastructures publiques et du Transport, le ministre du Logement et des Terres et le ministre de l’Environnement, les plaignants soulignent qu’étant donné la topographie particulière de l’île et les risques de glissement de terrain et d’inondations, entre autres, « you fail to give due consideration to these factors ». Par ailleurs, ils déplorent que les parties suscitées n’aient pas considéré d’autres moyens de transport plus « réalistes et moins chers, comme le “metro bus”, les taxis, les “contract buses” et les taxis marron » ou des modes de transports plus verts. Ils soulignent de plus que les régions rurales n’ont pas les moyens de transport suffisants et qu’alors que le gouvernement indien a accordé ce “grant” pour remédier au problème de transport à Maurice, « seule une partie des citoyens sera touchée par le projet » Metro Express, « privant les autres de leurs droits de bénéficier aussi de cette aide » de l’Inde. Le projet est décrit comme étant « irrational, illegal, bias and unfair ». La pollution sonore, l’impact sur la santé et la sécurité des habitants et des passagers, de même que l’impact sur la faune et la flore sont aussi mis en relief. Enfin, elle enjoint les parties concernées à « inform the population of Mauritius of the reasons for their decisions not to conduct any environmental assessment impact, geological and study whatsoever deem fit from construction stage to exploitation stage ».

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