MISE EN GARDE – ANDRÉ BONIEUX DE PWC : « Pas sûr qu’on puisse survivre à une autre affaire BAI »

« We appear to have survived one major failure. I’m not sure we’ll survive another », a prévenu, hier soir, André Bonieux, Senior Partner de la firme PwC, lors de son intervention, à l’hôtel Hennessy Park, Ébène, à la soirée marquant la remise des « Corporate Reporting Awards ». André Bonieux faisait allusion à l’affaire BAI/Bramer Bank qu’il a qualifié de « tremblement de terre de 2015 ».
Devant un parterre composé de chefs d’entreprise, de régulateurs, de professionnels comptables et de l’audit et d’économistes, André Bonieux est revenu sur l’affaire BAI/Bramer qui a éclaté l’année dernière, la qualifiant de « tremblement de terre de 2015 ». Le Senior Partner de PwC s’est référé aux commentaires qu’a émis Nicky Tan Associate dans son rapport sur le scandale BAI, notant que les auditeurs étaient au courant de la situation désespérée dans laquelle se trouvait le groupe depuis 2011 et qui n’ont pas « qualifié » les comptes de BAI. Ils ont ainsi laissé pourrir la situation jusqu’en 2015 quand le régulateur a eu à intervenir. « The consequences are now well known: billions of losses to policy holders, billions of losses for Governement too given their underwriting of the capital of those policies, careers destroyed, jobs lost and so on », a souligné André Bonieux.
L’affaire BAI, estime André Bonieux, soulève la notion de confiance dans la profession d’audit et également dans l’industrie de l’assurance-vie ou l’industrie de gestion d’actifs. « We all spend years consolidating Trust. Yet it is gone in a flash », a dit le Senior Partner de PwC qui avait axé son intervention sur l’importance de la notion de confiance dans le monde des affaires. André Bonieux a exhorté les professionnels de l’audit à Maurice à évaluer l’affaire BAI et surtout la nécessité de revoir scrupuleusement leurs portefeuilles de clients afin d’établir si ce que ces derniers sont en train de faire ou ne pas faire est approprié. Il est d’avis qu’on pourrait commencer par des évaluations par les pairs, que ce soit au niveau interne ou externe.  
Tout en admettant que les auditeurs sont des humains et qu’ils peuvent « get emotional » dans leurs relations avec les clients, André Bonieux considère que des situations sensibles peuvent donner lieu à des discussions très tendues avec la clientèle. « If one is not strong, if one does not find the right arguments, if one does not have a culture of sharing within his own firm, there is a real risk of the wrong decision being made », a-t-il observé. Les directeurs d’entreprise, a-t-il poursuivi, doivent réaliser aujourd’hui qu’un auditeur montrant de la fermeté est probablement un atout pour son organisation. Même une entreprise comme PWC, a ajouté André Bonieux, n’est pas immunisée d’une situation comme celle vécue par la BAI.
Le Senior Partner de PwC a invité les auditeurs individuellement ainsi que les cabinets d’audit à revoir leurs activités. Au régulateur également, en l’occurrence le Financial Reporting Council, il a demandé d’étudier « how it missed BAI » car si le pays a pu faire face à un cas de faillite majeure, il n’est pas certain qu’on pourra survivre un autre cas.

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