Mo’Zar p bizin zot : appel à dons pour le voyage de six jeunes au Berklee College of Music

Trois étudiants de la MCCI Business School – Oumibaraka Oihab, ressortissante mahoraise, Hary Randriamifidisoa, de Madagascar, et Dimitri Louise, de Maurice – ont travaillé sur un projet ayant pour thème Mo’Zar P Bizin Zot. Ils lancent un appel à dons à la population mauricienne en vue d’aider six jeunes élèves de Mo’Zar à obtenir les fonds nécessaires pour qu’ils puissent effectuer un stage en Italie au célèbre Berklee College of Music. Le budget requis est de Rs 1 618 000, pour Rs 17 574 collectées à ce jour. Le lien de la cagnotte en ligne de Rs 500 000 est sur la page Facebook de Mo’zar.

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Depuis 28 ans, Mo’Zar, association musicale, se dévoue corps et âme pour les jeunes de Roche-Bois faisant face à la précarité. C’est ainsi que six élèves de Mo’Zar ont été sélectionnés pour participer à la Summer Class annuelle que le Berklee College of Music, l’une des écoles de musique les plus prestigieuses des États-Unis, organise à Pérouse, en Italie, du 9 au 21 juillet, dans le cadre de l’Umbria Jazz Festival.
Mo’Zar est née de la volonté de José Thérèse, musicien mauricien bien connu, d’offrir aux jeunes du quartier de Roche-Bois, dont il était originaire, une échappatoire à la précarité en leur ouvrant un chemin vers l’avenir à travers le jazz, un genre musical qui lui tenait particulièrement à cœur. Cette vision est aujourd’hui entretenue par les membres de l’association, fidèles à son idée d’origine. Mo’Zar a ouvert une porte vers l’avenir à des jeunes en leur offrant cette chance d’une percée musicale à l’international.

Pour cela, des cours leur sont proposés par des enseignants comme Philippe Thomas et même François Lindemann, un grand compositeur suisse. Cet appel à dons vise à soutenir le voyage de six jeunes à Pérouse. Un projet qui représente une expérience pédagogique et une porte grande ouverte vers une carrière musicale. Pour accéder à la plateforme pour les dons, il suffit de scanner le QR code.

Transformer leur passion en métier

Travailler sur ce projet scolaire, selon Oumibaraka Oihab, permet d’offrir aux jeunes Mauriciens la chance de participer à un stage en Italie où ils auront l’opportunité de décrocher des bourses d’études musicales et de transformer leur passion en métier. Elle dira que ce n’est pas la première fois que des élèves de Mo’Zar participent à ce stage et que chaque année, l’association essaie d’y envoyer des élèves. Mais qu’en 2023, cela n’a pas été possible en raison d’une tournée européenne, et en 2022, en raison d’un manque de fonds. « Lors de chaque participation à ce stage, un ou plusieurs élèves ont obtenu des bourses, que ce soit pour des classes d’été ou pour des études supérieures au Berklee College of Music. Ce stage leur offre une expérience enrichissante à la fois sur le plan humain et musical. »

Dans le même ordre d’idées, Oumibaraka Oihab soutient que l’opportunité d’assister aux concerts de l’Umbria Jazz Festival est aussi proposée aux étudiants. « Ce stage représente un tremplin pour les jeunes musiciens de Mo’Zar », dit-elle.

Rêver les yeux ouverts

Selon Oumibaraka, Mo’Zar n’est pas qu’une association, mais une famille qui accompagne des jeunes afin de leur offrir une perspective d’avenir. Hary Randriamifidisoa abonde dans le même sens et fait part que ses enseignants ont annoncé à sa classe qu’ils devaient assurer la communication d’une association de leur choix. L’idée leur est venue d’abord de constituer une base de données d’associations à Maurice. De là, ils ont procédé à un tri des activités découlant de ses diverses associations et du lot, Mo’Zar les a le plus touchés. « Nous leur avons donc demandé s’ils étaient d’accord pour recevoir notre aide, et ils nous ont accueillis à bras ouverts, notamment Valérie Lemaire, la directrice de l’association », soutient Hary Randriamifidisoa.

Quant à Dimitri Louis, il trouve que Mo’zar est passé d’un simple nom sur une liste d’associations recherchées sur Internet pour leur projet scolaire à une cause qu’ils ont fini par adopter. « J’ai appris une leçon de vie à travers les rendez-vous chez Mo’zar : Les meilleurs foyers ne sont pas forcément là où on dort, mais là où on peut rêver les yeux ouverts. »

Oumibaraka concède ne jouer d’aucun instrument de musique, mais trouve honorable de voir que malgré leur situation difficile, ces jeunes essaient quand même de s’en sortir et de faire ce qu’ils aiment avec passion. Hary Randriamifidisoa, lui, a essayé à 12 ans de jouer du piano qu’il a fini par abandonner au bout d’un an et demi d’apprentissage. « Voir ces autres jeunes être acceptés pour faire un stage dans de grandes écoles telles que Berklee est extraordinaire. Ce projet, je le vois comme une rédemption. Si moi, je n’ai pas été capable de jouer correctement du piano, autant aider au mieux que je peux ceux qui peuvent devenir des professionnels et rayonner à l’international » , affirme-t-elle.

Dimitri Louis confie avoir de brèves notions de l’ukulélé, et se décrit comme un mélomane. « Je trouve ce projet audacieux mais aussi très convaincant. Je sais que ces jeunes iront loin si on leur donne la chance.»
Ces trois jeunes font ainsi appel aux dons et à la générosité des Mauriciens pour aider six jeunes de Mo’Zar à obtenir des fonds pour un stage au Berklee College. Les six jeunes sont âgés entre 13 et 20 ans. Ils sont Paolo (13 ans) qui est depuis dix mois chez Mo’Zar ; Samuel, 15 ans, s’y trouve depuis sept ans ; Trisha, 16 ans, est depuis quatre ans ; Mathew, 17 ans depuis trois ans ; Jérémie (17 ans) depuis sept ans et Evans (20 ans) compte trois ans chez Mo’Zar.

D’origine mahoraise, Oumibaraka trouve dommage qu’il n’existe pas une école comme Mo’Zar dans son île, mais reconnaît que ce serait une opportunité pour de nombreux jeunes de Mayotte d’en avoir une « C’est un combat qui m’inspire. » Même réaction pour Hary qui indique que ce serait intéressant de présenter cette idée à différents artistes locaux de Madagascar. « Beaucoup d’entre eux lanceraient leurs propres Mo’Zar. Je suis épaté par leur ténacité. » Dimitri Louis se dit chanceux d’être mauricien. « En tout cas, si Mo’zar n’existait pas à Maurice, il faudrait l’inventer. Je suis impressionné, oui, mais aussi fier, car maintenant c’est aussi mon combat. »

Les réactions des trois intervenants révèlent chez eux un sentiment de fierté. Et pour Oumibaraka, grâce à cet élan solidaire, ils ont pu contribuer à aider l’association à atteindre les fonds nécessaires. « Ce projet représente la concrétisation de plusieurs rêves et c’est aujourd’hui notre rêve à tous de leur offrir la possibilité d’y participer. »

Hary trouve que la mission de cette Ong mérite leur attention. Lui et ses amis essaient de mettre l’association Mo’Zar en relation avec divers sponsors qui pourraient les aider à concrétiser leurs nombreux projets. « Je suis très heureux d’utiliser mes études pour pouvoir aider ces jeunes qui ont à peu près le même âge que moi, et je leur souhaite le meilleur pour le stage et la réussite dans leur carrière musicale. »

Quant à Dimitri, il aura ses mots : « Depuis que nous travaillons avec eux, nous sommes un peu devenus leur département de communication, ce qui est un peu le but de notre projet. Oumi s’occupe des relations publiques pour les événements, Hary monte les vidéos que nous publions sur les réseaux sociaux, et je m’occupe de la partie digitale qui concerne Mo’zar de près ou de loin. Pour moi, il est clair qu’une telle association a réussi à toucher le cœur d’un Mauricien, d’un Malgache et d’une Mahoraise, alors je suis convaincu que l’ensemble de l’océan Indien partagera le même avis. »

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