MTUC : Service civil, mauvaise administration et laisser-aller

« La mauvaise administration et le laisser-aller dans le service civil n’ont que trop duré ». C’est ce qu’a fait comprendre le Mauritius Trade Union Congress (MTUC) au ministre de la Fonction publique, Alain Wong, samedi. C’était à l’occasion du congrès annuel du syndicat. Pour Dewan Quedou, président du MTUC, « un changement de mentalité est de mise ». Le problème de corruption, sujet de brûlante actualité dans le pays, a aussi été abordé de même que d’autres « mauvaises pratiques » au sein des municipalités et conseils de district. Le ministre de tutelle s’est montré très attentif aux requêtes et suggestions du syndicat.
« Le ministère de la Fonction publique est un ministère clé, car il contrôle les fonctionnaires de tous les ministères. Les dossiers tardent souvent à avancer à cause de fonctionnaires léthargiques. Certains officiers sont en poste depuis des années et ont pris racine alors que d’autres ne font que bouger d’un ministère à un autre ou d’un département à un autre. Cela conduit à de mauvaises pratiques. Le PRB a accepté de donner une augmentation tout en soulignant qu’il faut des efforts ». Dewan Quedou soutient que même les syndicalistes sont concernés par ce problème de lenteur : « Nous devons attendre des mois pour voir notre demande traitée. »
S’agissant de la corruption au sein des compagnies, Dewan Quedou a soutenu que ce sont les employés qui sont les premiers à être affectés. Il a cité le cas de la NTA et a indiqué avoir eu une conversation avec le président la semaine dernière. « Donner un pot-de-vin pour avoir un service plus rapide est devenu courant. Cette mentalité qui consiste à devoir donner de l’argent existe hélas encore ».
Le MTUC a déploré le même problème de lenteur au niveau des municipalités et des conseils de district. Pour le syndicat, l’ICAC a un rôle à jouer dans ces cas de corruption. « L’ICAC a institué une Trade Union Platform against Corruption. Il y a déjà eu une série de consultations avec les syndicats depuis quatre mois. C’est une très bonne chose d’autant que les syndicats sont partie prenante, car nous n’avons pas peur de dire les choses. Il faut un changement au niveau de la loi pour permettre à l’ICAC d’agir en toute indépendance, sans pression politique ».
Quant aux 7 000 postes à remplir au niveau de la fonction publique, le MTUC estime qu’il faut d’abord tenir compte de la sécurité dans le pays et donner la priorité aux policiers. Dans un deuxième temps, considérer les nouveaux diplômés qui, une fois leurs études terminées, rejoignent « la liste des chômeurs ». Il a par ailleurs cité les « under-employed, soit ceux dont le salaire n’est pas à la hauteur de leurs qualifications ».
Le ministre Alain Wong s’est montré d’accord pour se pencher sur les problèmes précités, mais a souligné qu’on ne peut généraliser et qu’il y a des brebis galeuses dans la fonction publique. Il s’est prononcé en faveur d’une assurance santé pour tous les fonctionnaires.

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