MV WAKASHIO | Nella Pemsing (Chief Forensic Scientist au FSL) : « La présence d’hydrocarbure relevée sur les dauphins morts »

  • Seuls les hélicoptères Chetak étaient opérationnels en juillet 2020 avec le Dhruv et le Fennec étant “grounded”

Lors des travaux de la Cour d’investigation sur le naufrage du MV Wakashio dans la nuit du 25 juillet 2020, plusieurs témoins ont été entendus, hier.  La Chief Forensic Scientist du Forensic Science Laboratory, Nella Pemsing, qui avait examiné les organes internes des dauphins retrouvés morts en mer après la marée noire suite, a déclaré que les résultats des prélèvements ont révélé la présence d’hydrocarbure pouvant être de l’essence ou autres carburants. Le Dr Abhinesh Kailessur, vétérinaire au ministère de l’Agro-industrie, qui fait partie de l’équipe de dix personnes ayant pratiqué les autopsies, a soutenu que le décès des dauphins avait été attribué au barotraumatisme, causé par un changement abrupt de pression.

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Nella Pemsing, qui compte 14 ans de service au FSL, a fait ressortir que c’est la première fois que le laboratoire a reçu des échantillons de carcasse de dauphins à des fins d’analyse. « It was the first time that we received such request and it was not clear as to the aim of the examination », a-t-elle soutenu. Elle avait reçu des échantillons de 20 dauphins et avait effectué les analyses elle-même. Elle devait conduire des examens toxicologiques pour détecter la présence de substances chimiques et de métaux. Les échantillons avaient été apportés par des vétérinaires du ministère de l’Agro industrie. Ainsi, la présence d’hydrocarbure avait été relevée sur 11 dauphins.

La scientifique a expliqué que l’hydrocarbure peut contenir deux éléments, soit des composants aliphatiques qui sont l’essence, le diesel et d’autres carburants ou des composants aromatiques qui sont des molécules plus complexes tels la benzine, la naphtaline entre autres.

Au FSL, ils ne peuvent conduire des examens que pour déterminer la présence d’hydrocarbures aliphatiques. Nella Pemsing a ainsi produit une copie de son rapport et a déclaré ne pas être en mesure d’affirmer si le décès des dauphins était lié à la présence d’hydrocarbure dans les organes.

Le Dr Abhinesh Kailessur a également déposé en devant la Court of Investigation, hier. Il a abordé les causes probables de cette catastrophe. « Cela a pu être provoqué par une multitude de facteurs, comme l’utilisation de sonars militaires, un tremblement de terre sous-marin ou des explosifs », a indiqué le vétérinaire. Il a souligné que quand les dauphins sont arrivés au centre d’Albion pour les besoins d’autopsie, certains étaient recouverts d’huile alors que d’autres avaient des blessures.

« Plusieurs d’entre eux étaient déjà dans un état de décomposition avancée. Ce sont les vétérinaires du ministère de l’Agro-industrie qui ont été appelés à pratiquer l’autopsie car il y avait un manque de personnel au ministère de la Pêche. C’est la première fois qu’une autopsie avait été pratiquée sur des dauphins » , a-t-il déclaré.

Un peu plus tôt, une autre vétérinaire du ministère, Priya Raghoonath, avait été appelée à la barre des témoins. C’est elle qui avait porté les échantillons des dauphins au FSL pour les analyses. Elle a affirmé que les échantillons étaient préservés dans des packs de glace.

De son côté, Takeshwarsing Bobeechurn, surintendant au Police Helicopter Squadron,  a donné des détails sur les équipements de cette section de la police. L’Helicopter Squadron compte six appareils dont quatre du type Chetak, le Dhruv et Fennec. Cependant, les Chetak qui n’ont qu’un seul moteur ne volent pas la nuit pour des raisons de sécurité. « En juillet 2020, Dhruv et Fennec étaient “grounded” », a-t-il dit.

Donc, ce ne sont que les Chetak qui ont pu survoler sur le MV Wakashio en juillet 2020. Selon Takeshwarsing Bobeechurn, le Chetak n’a pas la capacité d’hélitreuiller la nuit, ce qui l’aurait rendu inutile lors de cette opération. Quant au Fennec, un autre hélicoptère, il ne dispose pas  de Night Mode et, de toute façon, ses systèmes de navigation et d’autopilote sont hors service et les pièces de rechange ne sont pas disponibles pour le moment.

Le président de la Court of Investigation, l’ancien juge Abdurafeek Hamuth, a voulu savoir pourquoi une commande n’avait pas été passée auprès des fournisseurs bien avant en vue d’obtenir la pièce de rechange. Le témoin a évoqué le facteur de coût et d’évaluation.

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