NAUFRAGE DU SIR GAËTAN | Audition d’hier — Le Marine Surveyor Rault s’évertue à relativiser le drame de Poudre d’Or

  • L’ancien juge Gérard Angoh au témoin : « What if Bheenick had informed his superior and he asked him to proceed ? »

Les travaux de la Cour d’investigation pour faire la lumière sur le naufrage du remorqueur Sir Gaëtan dans la nuit du 31 juillet 2020 se sont poursuivis, hier, avec l’audition de Jean-Pierre Rault, de deux officiers du National Coast Guard, d’un ancien syndicaliste du port et de Bruneau Laurette. Jean-Pierre Rault est d’avis qu’il n’y avait aucun problème avec le remorqueur et qu’un “tug” en état neuf aurait rencontré le même problème en mer. « With due respect to the people who lost their lives, i believe it was a human error », a-t-il dit. Le témoin a aussi évoqué des failles dans le système du port.

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Le capitaine Rault, qui compte plus de 16 ans de carrière en mer, a eu l’occasion de faire l’évaluation de plusieurs navires pour des besoins de classification et a tenu à faire part de ses observations à la Cour d’investigation. Pour comprendre cet accident, a-t-il dit, il s’est basé sur trois aspects, notamment la nature des dommages causés au remorqueur, l’étendue des dommages et ce qui a causé cet accident. Il a souligné que le remorqueur a coulé en raison de l’eau qui a pénétré les machines et de la collision avec la barge.

« People have tried to establish the impact with the conditions of Sir Gaëtan. The most informed person would be the surveyor who attended Sir Gaëtan when it was in drydocking. He said in court that there was no problem in the hull, that the part which impacted was in safe condition. Even if Sir Gaëtan was brand new, it would have sunk. It is not about the conditions of the tug », a-t-il soutenu. Jean-Pierre Rault est d’avis que cet accident relève d’une erreur humaine. « With due respect to the people who lost their lives, I believe it was a human error », a-t-il dit.

« Not life threatening »

Le Marine Surveyor a estimé « qu’il n’est pas dangereux de naviguer sous le mauvais temps » si l’équipage a tous les équipements adéquats. « If the equipment are adequate, it is unpleasant but not life threatening. To attempt to recover a barge that has drifted to the reefs is dangerous », a-t-il déclaré. Le Chairman de la Cour d’investigation, l’ancien juge Gérard Angoh, a tout de suite réagi, lui demandant : « « What if Bheenick had informed his superior and he asked him to proceed ? » « If I was the skipper on board, I would have told him to get lost », a-t-il répliqué.

Le capitaine Rault a aussi fait état de failles dans le fonctionnement des travaux au port. Il a fait ressortir que ces personnes travaillent à peine une heure par jour et attendent que les bateaux entrent et quittent le port pour assumer leurs fonctions. « They lose touch of the sea. Theses people work average one hour. From my office, I can see the tugs. The system is not good at the port », a-t-il affirmé. « They will not be happy to hear that », a lancé l’ancien juge Angoh.

« Lavi dimoun bon marse »

Un ancien marin et aussi syndicaliste du port, Kumar Seecharam, a aussi déposé. Il a déploré la sécurité au port qui, selon lui, est « un problème qui perdure depuis des années ». Il a souligné qu’il y a un manque de formation des marins alors que la MPA envoie des marins qui ont 60 ans déjà faire des opérations risquantes. « Zot pe pran dimoun plis ki 55 an pou al fer travay. Bizin reorganize pou gagn bann marin fre. Zot ena lexperyans me li dir pou fer sa travay la », a-t-il fait ressortir. Il a demandé à la cour d’investigation d’enquêter sur les conditions dans lesquelles les employés du port travaillent. « Ils mettent leur vie en danger chaque jour. Lavi dimounn inn vinn bon marse », a-t-il dit.

Auparavant, deux officiers du National Coast Guard affectés au poste de Grand-Gaube ont été entendus. Le PC Oree a expliqué qu’après avoir obtenu des informations de l’Operations Room du NCG, il avait essayé de contacter le Sir Gaëtan vers 20h et avait pu parler à quelqu’un dont il ignore l’identité. Ce membre de l’équipage l’avait informé que le remorqueur avait pris l’eau, que le moteur était inondé et que l’électricité à bord allait être interrompue. Il avait alors informé l’Operations Room de ce qui s’est passé et a tenté de reprendre contact avec le remorqueur en vain. Il a souligné qu’il ne pouvait plus retracer le remorqueur sur l’Automatic information System car il n’y avait plus d’électricité à bord.

Par ailleurs, l’audition de Bruneau Laurette n’a duré que quelques minutes. Il a simplement déclaré que le remorqueur n’aurait pas dû quitter le port ce jour-là « car il avait des problèmes ». Les auditions reprendront le 6 septembre.

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