Nécrologie – Luc Legris (1932-2022) : Un vrai gentleman s’en est allé

Luc Legris s’en est allé, hier matin, lors d’une balade sur la route à Quatre-Bornes. Sa santé s’était certes dégradée ces deux dernières années mais il avait su résister à toutes les attaques, les hémorragies avant que le cœur de ce véritable roc ne lâche prise hier, à l’âge de 90 ans.

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Dès lors, les éloges n’ont cessé de tomber sur les réseaux sociaux pour saluer ce « nice man » et cet « homme de grande culture » qui a « bercé notre enfance et notre jeunesse ». D’autres estiment qu’il est « l’un des derniers grands qui s’en va ». Son engagement et ses compétences dans « l’audiovisuel et le domaine culturel » sont salués par nombre de ceux qui estiment qu’il est « un exemple, un modèle à suivre » et même pour ses grands admirateurs « une légende » avec une « voix adorable ». Il a aussi su « porter avec passion et ferveur la richesse de la langue française et les valeurs humanistes en tant que porte-drapeau de notre univers francophone mauricien ». Pas étonnant que tous demandent « le repos éternel à son âme » qui le mérite bien.

À Le Mauricien Ltd, où il a travaillé pendant de nombreuses années comme correcteur/collaborateur à Turf Magazine, cette nouvelle a été accueillie avec une grande tristesse. Unanimes, tous les employés ont surtout reconnu en lui un « vrai gentleman » comme on ne fait plus aujourd’hui mais aussi un travailleur compétent, précis et exigeant sur la langue, la discipline et le respect des deadlines. Il était un correcteur hors pair et le français avait vraiment très peu de secret pour lui. Il a aussi été de bon conseil à de nombreux jeunes journalistes.

Lorsqu’il s’est finalement retiré miné par des soucis de santé, l’absence de ce monsieur toujours élégant, affable et d’une gentillesse absolue, a créé un véritable vide dans les couloirs de Le Mauricien car il ne cessait toute la journée de faire le va-et vient dans les couloirs et les escaliers pour veiller que le travail soit le plus parfait possible. Il ne manquait jamais de saluer chaque personne et faisait toujours la bise aux employées qu’il rencontrait.

Cette période de sa vie était sa dernière étape professionnelle vécue à Maurice où il a bouclé la boucle. En effet, c’est à la MBC qu’il a fait ses premières armes et là-bas, il a laissé dans les mémoires des chroniques hippiques de haut vol et des commentaires en direct des courses mauriciennes dans un style posé avec une précision de montre suisse sans jamais élever la voix excessivement en fin de courses comme nous l’entendons trop souvent ces jours-ci. Les couvertures hippiques d’antan étaient des chefs-d’œuvre où la passion et le professionnalisme faisaient roi. Luc Legris préparait ses émissions avec une rigueur qui ne laissait jamais de la place pour l’improvisation ou le hasard. Il était aussi un grand passionné de sport, en particulier le cyclisme, dont il ne ratait jamais un Tour de France et le football international.

Luc Legris avait aussi une grande passion pour le théâtre et les opérettes où il s’est fait remarquer par sa diction parfaite et son jeu assuré comme comédien avant plus tard, avec son ami Jean Delaître et d’autres, d’en devenir organisateurs de ces manifestations qui ont malheureusement disparu du calendrier culturel mauricien. Entre-temps, Luc Legris et sa famille se sont envolés vers la France où il avait été dépêché à l’ambassade de Maurice comme attaché culturel à Paris où il avait résidé pendant de longues années. Il a pris ensuite de l’emploi à l’Unesco vers la fin des années 80, pendant laquelle il a vaincu courageusement un cancer à la gorge. Il retournera définitivement au pays à l’orée des années 2000.

Et il rejoignit Le Mauricien Ltd, jusqu’à 2019, avant de prendre enfin une retraite largement méritée et, dont il a bien profité avec son épouse Andrée, ses enfants Danielle et son mari Hubert, Patrice et ses petits-enfants Valentine, Édouard, Aurélie et Anne Sophie qu’il aimait et chérissait par-dessus tout.

Le Mauricien Ltd présente ses sincères condoléances à la famille éplorée et en particulier son épouse Andrée.

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D’autres témoignages…

« Je connais Luc depuis ma tendre enfance, ayant eu pour habitude de l’écouter à la radio pour ses reportages hippiques, et l’ayant rencontré à la MBC en compagnie de mon oncle Inoos et ma tante Nazma. Puis, lors des rencontres de volley-ball, quand il venait parfois soutenir son fils Patrice. Par la suite, nos chemins se sont croisés à nouveau au bureau du Mauricien. Et comme il me disait il y a quelques semaines, lors d’une visite à son domicile, on avait les mêmes passions.

« Amoureux de sport, plus particulièrement des courses hippiques et du Tour de France cycliste, il se faisait un devoir de partager avec moi ses analyses et ses critiques, tout comme sur l’équipe de France de football. Même à des heures tardives, il n’hésitait pas à m’appeler pour me raconter une anecdote. La dernière confidence qu’il m’a faite, c’est qu’il ne regardait plus les courses hippiques à la télévision parce que son jockey fétiche, Cédric Ségeon… ne montait plus !

« Sa présence dans les couloirs de Turf Magazine nous manquait beaucoup ces derniers temps et il restera à jamais gravé dans nos mémoires comme le parfait gentleman, toujours aussi calme et juste dans ses propos.

« Repose en paix Luc. Je penserai bien à toi lors du Mondial 2022 au Qatar.
« Mes sincères condoléances à la famille, en particulier à Patrice. »

Reza Itoola

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