Occupation illégale par le PTP de Lee Shim : le PLTC déterminé à faire respecter ses droits

  • Devant l’impuissance de la COIREC face à PTP et l’inaction de la police, le Port Louis Tennis Club (PLTC) envisage de saisir la justice pour récupérer son terrain, qu’il occupe depuis plus de 120 ans

Au cœur du Champ-de-Mars, un conflit juridique se profile entre le Port Louis Tennis Club (PLTC) et People’s Turf PLC (PTP), mettant en lumière des enjeux politiques et financiers complexes. Cette dispute ne se limite pas à une simple querelle territoriale, mais révèle une lutte pour le respect des droits contractuels et la préservation d’une institution sportive et sociale historique qui existe depuis plus de 120 ans, après avoir pris naissance en 1903.

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Comme révélé par notre confrère Week-End, le déclencheur de ce différend remonte à la nuit du 30 avril au 1er mai. Les cadenas d’entrée du PLTC ont été fracturés et remplacés, empêchant ainsi l’accès aux membres du club. Ce geste illégal s’accompagnait les jours suivants du remplacement des enseignes du PLTC par celles de la Football Academy For Children, et de la pose de moquette pour pratiquer le football sur le terrain de tennis du club, signes manifestes d’une prise de contrôle arbitraire et illégale du terrain de la PLTC par PTP.

Cependant, pour comprendre ce conflit, il est essentiel de revenir sur les antécédents. Il y a à peine un an, PTP, dirigé par Jean Michel Lee Shim, magnat des paris et financier du parti au pouvoir, avait transformé un ancien terrain de football appartenant à la Young Muslim Football Association en un site de boxes pour chevaux. Cette décision, prise sans consultation ni consentement des habitants de la région, avait suscité une indignation généralisée, mais avait été largement tolérée par les autorités en raison des liens étroits entre Jean Michel Lee Shim et la hiérarchie gouvernementale.

Prise de contrôle illégitime

Maintenant, avec son regard avide sur le terrain du PLTC, PTP semble reproduire le même schéma de prise de contrôle illégitime privilégié dans le domaine des courses hippiques mauriciennes au détriment du Mauritius Turf Club (MTC). L’intention apparente est de créer une académie de football au Champ-de-Mars, mais les motivations réelles pour ce changement restent floues.

Dans la conjoncture, il est difficile de ne pas s’interroger sur les intérêts cachés derrière cette initiative, surtout compte tenu du passé de PTP en matière de manipulation de terrains à des fins lucratives ou politiques pour soutenir le gouvernement actuel. Celui-ci lui a offert sur un plateau l’organisation des courses en lieu et place du Mauritius Turf Club, qui les assurait pourtant avec succès depuis ces 210 dernières années, avant d’être « dépossédé » de la piste du Champ-de-Mars, loué de la municipalité de Port-Louis depuis des temps immémoriaux.

Dans cette lutte inégale, le PLTC se tient fermement sur ses droits, en dépit des pressions politiques et financières. Après avoir épuisé les premières options de résolution à l’amiable à travers la COIREC et une déposition à la police, le PLTC, par le biais de son président, Mario Requin, envisage désormais de recourir à la justice pour faire respecter le contrat en bonne et due forme qu’il détient avec la COIREC et la concession sur le terrain depuis son origine, en 1903, lorsque le PLTC a pris la relève du Mauritius Cricket Club.

Les défis des cibles de PTP

Ce différend révèle non seulement les défis auxquels sont confrontées les diverses cibles de PTP et leurs avoirs, terrains, organisateur des courses, employés étrangers maltraités, face à des intérêts politiques et financiers puissants, comme les liens existants entre Jean Michel Lee Shim avec les dirigeants du pays et des nominés politiques, comme Dev Bheekary du Prime Minister’s Office et de la Gambling Regulatory Authority, qui ont pour mission de protéger ses intérêts et initiatives pas toujours très sains.

Ce qui est choquant dans cette affaire, c’est que les principes élémentaires de droit de propriété ou de bail sont bafoués aux yeux et à la barbe de tous, mais surtout des autorités policières, sans que la nécessité d’une action gouvernementale équitable pour protéger les droits des citoyens et préserver le patrimoine culturel et sportif de Maurice ne se manifeste.

En fin de compte, la véritable question qui se pose est de savoir si Maurice est encore un pays de droit ou un pays où les intérêts des puissants — souvent des défaillants, dans ce cas des squatters — prévalent sur ceux des citoyens ordinaires, qui ne demandent qu’à vivre en paix et librement !

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