PAMPLEMOUSSES : Des habitants disent « non » à la drogue

Une centaine d’habitants de la Cité de Pamplemousses, menés par des Ong et autres associations qui opèrent dans la région, ont organisé dimanche dernier une marche contre la drogue et sa prolifération dans leur localité. 
« Le problème de la drogue, qui a commencé par du gandia il y a quelques années, devient de plus en plus inquiétant. D’où notre démarche de sensibiliser la population sur les méfaits de la drogue qui affecte de nombreux enfants dans notre quartier », déclare Éric Juliette, qui s’est fait le porte-parole de ces Ong et associations, dont l’Association pour le développement de Pamplemousses (ADP), Comité Quartier, La Bonne Joyeuse, Morcellement Maison Blanche, CAP et Association Belle Source.
Munis de pancartes et de banderoles dénonçant le commerce de la drogue dans leur village, les participants à cette marche, dont de nombreuses femmes, ont invité les villageois à ne pas rester insensibles à ce fléau. « Sorti, ena voler pe defons zot lakaz, pa atann, vin zwenn nou dan sa konba la », ont-ils scandé devant les maisons. La marche est sortie du centre Arche de Noé pour rallier la boulangerie du village et retour.
Éric Juliette indique que cette marche clôture une série d’activités organisées par ce regroupement pendant un mois dont un concours de dessins et des causeries animées par le Centre de Solidarité, la brigade antidrogue (ADSU) et le travailleur social Ally Lazer. « Nous avons des craintes par rapport à la santé et à l’avenir de nos enfants. Nous avons constaté que la drogue synthétique se vend à Rs 30 la dose pour attirer les jeunes. Les mères de famille sont en pleurs, leurs enfants prennent de la drogue. Il y a des problèmes que nous pouvons résoudre mais nous avons besoin d’aide pour lutter contre ce fléau », fait-il ressortir.
Selon lui, ce sont des trafiquants qui viennent vendre la drogue aux dealers qui habitent cette localité. « Ces derniers s’attaquent aux personnes qui sont vulnérables, bann dimounn ki pa kone. Le niveau d’éducation dans la cité est bas et beaucoup de gens vivent avec des revenus modestes. Certains d’entre eux sont tentés par de l’argent facile et deviennent des jockeys, d’autres des gardiens de la route qui sont des jobs payants par les vendeurs de drogue. Ils utilisent des enfants pour faire ce travail », déclare notre interlocuteur.
Pour sa part, Dario Gâteau, autre animateur du regroupement, insiste qu’il faut stopper la prolifération de ce fléau « car il prend de l’ampleur actuellement dans notre région ». « Nous tirons la sonnette d’alarme afin que nos enfants puissent vivre dans un bon environnement », souligne-t-il.
De son côté, une mère de famille, Anne, dont l’époux est décédé des suites d’une overdose, raconte qu’« il faisait très bon vivre auparavant en cet endroit ; vous pouvez laisser votre maison ouverte et personne n’entrera ». « Me pa aster la, ou dan lakaz la mem, ou per, ou pa feel secure », fait-elle ressortir, avant de s’étonner que les dealers qui ont été dénoncés à la police « connaissent très vite les noms de leurs dénonciateurs ». « Avan lapolis arive, diler fini kone. Nous déplorons cela car les gens sont découragés. Je me sens concerné à 200 % par ce combat car personne ne savait que mon époux se droguait mais aujourd’hui, on voit des jeunes de 14/15 ans prendre de la drogue au vu et au su de tout le monde », dit-elle.

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