Pamplemousses : l’hospice St-Jean de Dieu, une œuvre centenaire au service des personnes âgées

Le père George Thomas, d’origine indienne et directeur de l’hospice St-Jean de Dieu de Pamplemousses, a invité, la semaine dernière, le cardinal Maurice Piat et Eddy Boissézon, le vice-président de la République, ainsi que d’autres personnalités pour fêter leur saint patron St-Jean de Dieu, le 8 mars, en la chapelle de Saint-Jean de Dieu, à Pamplemousses. La cérémonie officielle ayant été annulée, ces derniers n’ont pu s’y rendre. Néanmoins, une autre cérémonie, plus intime, a eu lieu en interne parmi les résidents, leurs proches et les employés de l’établissement.

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L’hospice St-Jean de Dieu de Pamplemousses est une œuvre hospitalière, accueillant des personnes âgées. Il est géré par l’ordre hospitalier de St-Jean de Dieu, une congrégation présente dans 54 pays. L’objectif est de promouvoir l’hospitalité aux plus démunis de la société. D’ailleurs, telle est l’une de ses valeurs. Cet hospice accueille actuellement 75 pensionnaires à temps complet, indépendamment de leurs religions et cultures.
Cet hôpital fondé en 1863, par les sœurs du Bon-et-Perpétuel-Secours, a été repris en 1976 par des frères de St-Jean de Dieu. En 2012, ces derniers passent le flambeau aux Indiens. Les frères indiens avaient alors sollicité la province de France pour les aider dans de nouveaux projets concernant l’œuvre de Pamplemousses, tels des cours de français aux Indiens, la mise en place du dossier personnalisé du résident, l’animation auprès des résidents et le soutien aux kinésithérapeutes.

L’hospice, qui compte environ une trentaine de salariés, bénéficie du soutien du ministère de la Sécurité sociale. Dominique Soupe, l’un des membres de l’administration, explique : « Notre maison s’est progressivement adaptée aux nouveaux besoins, aux nouvelles formes d’exclusion, en créant des services destinés aux personnes âgées ou celles rejetées et qui ne trouvent pas de place ailleurs. » Il nous fait part de ses projets, notamment la sécurité autour de l’hospice. « En accord avec notre administration, nous avons créé un poste de gardien de sécurité qui se tient à l’entrée des bâtiments. La mise en place de ce service supplémentaire engendre des coûts. Nous sommes actuellement à la recherche de sponsors d’ateliers de “Metal Workshop” ou d’artisans pour finaliser notre projet de construction d’une guérite. Nous sollicitons la générosité des Mauriciens pour la réalisation de ce projet, afin que ce soit sous forme de participation financière ou la construction du cabinet. »

L’autre projet que le missionnaire a à cœur : l’extension de l’hospice actuel pour accueillir des personnes âgées qui commencent à développer la maladie d’Alzheimer. Ce projet consiste, explique-t-il, à l’élévation de deux étages du bâtiment administratif de l’hospice, c’est-à-dire ajouter un ascenseur, des escaliers et une rampe de secours.
Au rez-de-chaussée, sont prévus une salle de physiothérapie, un espace pour la cuisine, la restauration et un jardin sécurisé. À l’étage, un bureau administratif et des logements pour des volontaires internationaux qui, de temps en temps, vont prêter main-forte aux frères.

Autre projet, cette fois, à Pont-Praslin, où la famille Wiehe a fait don d’une portion de terrain à l’hospice. Là, sera construit un ‘home’ pour les personnes âgées dans une résidence mixte, avec entre 20 et 30 personnes âgées valides et semi-valides. L’objectif est de les maintenir dans leur dignité, dans un environnement de qualité, avec possibilité pour les couples âgés de rester sur place et leur procurer un personnel soignant et non soignant dans un bon environnement de travail. La construction de ce bâtiment résidentiel collectif comprendra des chambres adaptées pour personnes à mobilité réduite, un espace d’accueil, un jardin sécurisé et un endroit pour la restauration.

Depuis quelques années, soutient Dominique Soupe, l’hospice est confronté à des cas de résidents, qui ont commencé à avoir des troubles liés à la maladie d’Alzheimer ou des maladies apparentes. « Notre institution doit pouvoir s’adapter afin de pouvoir prendre en charge ces personnes dans leur fragilité. Il est urgent de créer des espaces de vie sécurisés car ces résidents souffrent de désorientation et présentent souvent des besoins de déambuler librement afin de réduire leur angoisse. »

La prise en charge d’un proche âgé, explique Dominique Soupe, est une situation délicate et difficilement vécue par les familles, qui sont découragées et épuisées. « Nous partageons depuis 40 ans le quotidien de ces familles. C’est pour cette raison que nous souhaitons concrétiser ce projet à Pont-Praslin. Nos aînés doivent être dûment reconnus et respectés pour le rôle particulier qu’ils jouent dans la construction d’une île Maurice moderne. »
Et d’ajouter : « Maurice a achevé sa transition démographique contrairement à sa voisine réunionnaise. Elle connaît désormais un vieillissement rapide de sa population. Se pose alors la question de l’accueil et de la prise en charge de ces seniors. »

Un hôpital
de campagne

L’hospice St-Jean de Dieu a été fondé par les sœurs de Notre-Dame-du-Bon-et-Perpétuel-Secours le 7 février 1885. À l’époque, il était un hôpital de campagne que les religieuses avaient mis sur pied grâce à un don de l’abbé Colyar, curé de Pamplemousses. Cet hospice est la deuxième fondation de Mère fondatrice des religieuses du Bon-et-Perpétuel-Secours. Le père Désiré Laval était le responsable des sœurs à cette époque et il fut pour ainsi dire l’instigateur de cette maison.

Le père George Thomas a, lors de son discours le jour de la fête du Patron St-Jean de Dieu, parlé de la nécessité d’être plus proche des démunis et de la contribution des missionnaires dans la société mauricienne. « On a milestone journey in the life of the hospice as it is 45 years of dedicated, committed and quality health care services to elderly people in Mauritius ». Il a mis l’accent sur « the fruits of collaborative efforts and sacrifices of the service of our co workers and brothers who through various ways have contributed to make catholic church mission. The hospice has over years not only served as a place for healing and comfort but also as a learning ground for some teaching institutions in collaboration with Nursing schools and in social field. We actively collaborate in implementing the health policies and programs of the Ministry of Social Security, Hospitality care, a rappel is a multi-disciplinary art and technique. »

Dominique Soupe a par la suite évoqué cette période dominée par le coronavirus, qui continue à provoquer un grand nombre de contagions et de décès ainsi que diverses autres situations de pauvreté et de souffrance pour beaucoup de gens. « Nous devons faire un effort pour que nous soyons toujours plus près d’eux en leur apportant ce que nous pouvons, surtout la présence, la proximité, l’accompagnement et l’hospitalité. »
Il a tenu à remercier ceux qui ont gracieusement accepté de les accompagner dans leurs missions et de les soutenir pour réaliser leurs projets. L’Association d’aide aux jeunes infirmes et aux personnes âgées de Paris vient d’ailleurs d’offrir à l’hospice un véhicule aménagé pour transporter les résidents. « Les déplacements des résidents nous coûtent très cher. Nous avons heureusement pu avoir de l’aide », indique Dominique Soupe.

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