Pandémie : la rentrée universitaire sous l’empreinte de la Covid-19 

  • L’Université de Maurice repousse la rentrée sur le campus du Réduit au 28 septembre prochain
  • De nouveaux cours proposés en vue de satisfaire le marché du travail

La rentrée universitaire, prévue dans quelques semaines dans bon nombre d’institutions publiques et privées, se prépare en tenant compte des séquelles de COVID-19. D’une part, de nouvelles mesures sont prises au regard de la santé des étudiants et du personnel, et d’autre part, des cours sont revus pour répondre aux nouvelles conditions du marché du travail. L’université de Maurice (UoM) a repoussé sa rentrée, prévue initialement au mois d’août, au 28 septembre prochain.

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« La rentrée de l’année universitaire 2020/21 a été repoussée afin de s’assurer que toutes les mesures de précaution aient été prises pour accueillir, selon les normes sanitaires actuelles, les étudiants de l’établissement dont le nombre total s’élève à environ 10 000 chaque année », fait comprendre le Pro-VC (Planning & Resources), Dr Mohammad Issack Santally. Pour lui, l’institution a été prévoyante face à la pandémie de COVID-19 en ce qui concerne les nouvelles mesures adoptées pour assurer la continuité du programme d’études des étudiants pendant et après la période de confinement.

Ainsi, pour cette rentrée, plus de 5 000 demandes d’inscription ont été reçues cette année. Il fait ressortir que l’exercice d’inscription de nouveaux étudiants, qui a débuté le 24 juin, se poursuit.  Pour la rentrée universitaire en septembre, l’université de Maurice compte lancer cinq « dual degree programmes » de premier cycle : le BSc (Hons) Data Science en collaboration avec Université Paris-Seine, France ; le Bachelor of Applied Science in Cyber Operations, BS in Systems Enginering, BS in Electrical & Computer Engineering et BS in Agribusiness Economics & Management avec l’Université d’Arizona, USA.

« Les étudiants s’inscrivant à ces programmes d’études bénéficieront d’un tarif bien plus préférentiel que s’ils entamaient ces études en France ou en Amérique.  Deux diplômes leur seront décernés, un par chaque université, leur permettant ainsi un plus grand accès au marché du travail au niveau international », dit-il. Par ailleurs, le Pro-VC indique que la reconnaissance des diplômes de l’UoM permet à ses étudiants d’entamer des études plus avancées dans des universités étrangères ou d’être employés à des postes importants dans des entreprises internationales.

Avec ses six facultés et le Centre for Innovative and Lifelong Learning, l’université de Maurice compte dispenser plus de 90 programmes d’études de premier cycle (undergraduate programmes ou licence) dans diverses filières, dont la comptabilité, le droit, la finance, la gestion d’entreprise, l’actuariat, la médecine, les sciences, le génie civil, l’informatique, les langues et les arts. Cette année, l’Université de Maurice propose aussi de nouveaux cours dans les secteurs émergents tels que la biotechnologie, la « Mobile and Smart Technologies » (technologies mobile et intelligente), la géomatique et la production cinématographique.

Quant aux programmes d’études de deuxième cycle (postgraduate programmes ou maîtrise), la date limite pour déposer les demandes d’inscription en ligne a été étendue au 31 juillet afin de permettre aux candidats potentiels de postuler après la période de confinement. « Plus de 40 programmes d’études sont au programme pour l’année universitaire 2020/21, y compris quelques nouveaux programmes et d’autres qui seront dispensés intégralement en ligne », dit le Pro-VC.

Par ailleurs, ces dernières années, fait-il ressortir, l’institution publique a considérablement réduit les frais de scolarité pour ces programmes afin de promouvoir l’accès aux études supérieures.  De nombreux cours sont maintenant abordables, les frais de scolarité annuels variant de Rs 54 000 à Rs 87 000, à l’exception de quelques programmes d’études dont les frais sont de Rs111 000, voire de Rs 126 000 annuellement.


Whitefield Business School, l’approche créative

D’autre part, en vue de sa prochaine rentrée prévue au mois d’août/septembre, la Whitefield Business School (WBS) s’y prépare déjà.  En premier lieu, les mesures sanitaires sont appliquées et respectées et ses locaux sont désinfectés tout comme ses réservoirs d’eau. Le progrès académique de l’étudiant après la période de confinement est analysé, et en fonction de cela le plan de travail est ajusté pour que ce dernier soit prêt pour les prochains examens.
Selon Subheer Ramnoruth, directeur de l’Academic and International Affairs, la rentrée des étudiants mauriciens s’est plus au moins bien déroulée. « Mais nous sommes toujours pas précis sur les étudiants étrangers qui ont postulé pour la rentrée de septembre. Nous ne savons pas s’ils pourront venir ou pas. Cela dépend s’ils auront leur visa d’étudiant à temps et de l’ouverture des frontières », dit-il.
Quant à la demande pour les cours, il dit avoir noté une hausse dans la demande de la part des Mauriciens. Un des motifs étant que plusieurs ne peuvent se rendre à l’étranger pour leurs études. Il ajoute que des cours de Lincoln University, maintenant offerts à la Whitefield Business School, peuvent aussi être une raison pour les étudiants de rester à Maurice. Mais il fait aussi ressortir que l’établissement a reçu des dossiers de candidature des étudiants étrangers mais regrette que ceux-ci ne puissent être traités ni acceptés pour cette rentrée.
À cause de COVID-19, le volet éducation de la WBS a été repensé selon trois volets. Selon Subheer Ramnoruth, le premier concerne la stratégie d’enseigner. « Nous avons adopté une nouvelle méthode créative qui permet aux étudiants d’être accrochés et de trouver des solutions aux problèmes », dit-il. Considérant le slogan de l’institution, « education for life », le directeur avance que le but n’est pas uniquement d’avoir un emploi. « Notre système d’éducation permet à nos étudiants de reconnaître leurs besoins importants et leur but dans la vie », mentionne-t-il. En dernier lieu, la santé mentale et physique de l’étudiant demeure aussi une priorité pour la WBS. « Pour la prochaine rentrée, nous sommes enthousiastes à lancer notre nouveau système d’éducation. Nous avons formé chaque personne à ce nouveau modèle », dit le directeur.
En vue d’étoffer ses offres, de nouveaux cours seront lancés, dont un PhD dans les prochains mois. « Les professeurs et les superviseurs clés seront de l’étranger et l’étudiant pourra se connecter à eux virtuellement », indique-t-il. Par ailleurs, une restructuration des cours avec un « blended mode of study » sera enclenchée. Et pour répondre à la demande du marché, notamment par les temps qui courent, de courtes formations seront offertes ciblant principalement les entreprises.


La Middlesex University Mauritius « parée à toute éventualité »

La COVID-19 a aussi entraîné quelques modifications à la Middlesex University Mauritius pour sa rentrée de septembre. « Les étudiants peuvent s’attendre à une approche mixte et hybride de l’enseignement. L’enseignement mixte et hybride combine davantage de soutiens pédagogiques en ligne avec l’enseignement traditionnel en face à face », explique Dr Amar Seea, Associate Director (Academic) de cette institution. Selon lui, certains contenus peuvent être adaptés au contexte virtuel afin de pourvoir aux étudiants un meilleur soutien à l’apprentissage, et toutes les sessions d’enseignement seront diffusées en direct, afin de permettre à tous les étudiants d’être touchés, où qu’ils se trouvent.
En ce moment, l’équipe universitaire travaille actuellement d’arrache-pied pour améliorer encore l’environnement d’études pour la prochaine année universitaire, en le rendant totalement flexible pour l’adapter à toute situation de pandémie.  « Si nous devions subir d’autres lockdowns, la transition se fera en ligne de manière transparente, et comme nous restons ouverts, nous nous efforcerons d’offrir la meilleure expérience d’enseignement en personne possible, tout en fournissant un maximum de soutien en ligne », fait ressortir le directeur.  Comprenant que des étudiants peuvent être actuellement à l’étranger, il avance qu’ils seront soutenus entièrement en ligne jusqu’à ce qu’ils puissent physiquement venir sur le campus.
Malgré les défis, le directeur soutient avoir noté une légère hausse dans le nombre d’applications reçues. « À ce jour, nous avons reçu de nouvelles applications venant de 40 pays. Les étudiants locaux qui ont postulé pour des pays développés reviennent de France, du Royaume-Uni, de l’Australie ou du Canada », mentionne le directeur. Et de faire ressortir que la plupart des dossiers de candidature reçus sont des Mauriciens, soit 50% de la population estudiantine. Pour répondre à la demande du marché et s’adapter à la « new normal », il soutient que de nouveaux cours seront introduits cette année qui équipera les diplômés dans un monde post-COVID. Ainsi, un BSc (Hons) in Computer Networks sera lancé cette année. Alors que la société devient « cashless », de nouveaux diplômes, notamment un BSc Cybersecurity & Digital Forensics ou un MSc en Cybersecurity & Pen-testing, seront offerts pour être prêts à satisfaire la demande du marché du travail. Dans le monde des affaires où la technologie 4.0 dominera, la Middlesex University offre son BA (Hons) in Business Management (Innovation & Entrepreneurship).


L’UTM et son système mixte

À l’Université de Technologie de Maurice (UTM), une stratégie a été élaborée au niveau des programmes. Selon le Dr Robert Keith Thomas, directeur général, celle-ci assure que les trois thèmes de fond soient présents dans tous les cours, notamment le développement des compétences, l’employabilité et l’entrepreneuriat. La prochaine rentrée est prévue début octobre et les inscriptions sont en cours. « Vu les circonstances exceptionnelles, l’université ne propose cette fois-ci que certains cours à partir de la maîtrise afin d’être en conformité avec les mesures sanitaires en vigueur.  La méthodologie privilégiera un système mixte (blended learning mode) », souligne-t-il.

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