PARC NATIONAUX: Espaces de survie

Le Parc national des Gorges de la Rivière Noire est un bon exemple de ce qui se fait pour la préservation des espèces endémiques et indigènes de Maurice, nombre d’entre elles ayant pu être sauvées de l’extinction depuis sa création. Récemment, la réserve de Bras d’Eau a elle aussi accédé au statut de parc national. Une revalorisation qui stimulera la protection des espèces qu’elle abrite et qui, à long terme, assurera leur survie.
Un parc national est une portion de territoire à l’intérieur de laquelle la faune, la flore et le milieu naturel sont protégés des activités humaines. Il est généralement choisi lorsque la conservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol, de l’atmosphère, des eaux, etc. présente un intérêt spécial et qu’il importe de préserver. Concrètement, la flore et la faune endémique et indigène se trouvant dans un parc national bénéficient d’une meilleure protection.
Gestion.
Avec la création d’un parc national vient un plan de gestion. “C’est obligatoire. Notre mandat est de protéger la biodiversité terrestre et nous nous concentrons uniquement dessus. Nous avons pour mission de garder toutes ces espèces endémiques en vie afin que les générations futures puissent les voir”, soutient Parmananda Ragen, Research and Developement Officer au National Parks Conservation Service (NPCS). En d’autres termes, ceux qui sont chargés de conserver ces espèces bénéficient de moyens plus importants pour se consacrer exclusivement au parc. Celui-ci est sujet, entre autres, à un contrôle des espèces envahissantes. Il est à noter que, suite à la création du parc national, certains endroits difficiles d’accès ont pu être explorés en profondeur. C’est ainsi que des espèces qu’on croyait disparues, plus précisément six variétés de plantes, ont pu être redécouvertes. Parmi elles, le tamburissa cocotensis et la melicope sapeleri.
Protection rapprochée.
Depuis que le Parc national des Gorges de la Rivière Noire existe, aucune espèce endémique n’a disparu de cette zone. Et pourtant, on ne donnait pas cher de la survie des spécimens rares (oiseaux, plantes…) qui y vivent. À titre d’exemple, on estimait, à l’époque, la population de Cateaux Verts à une douzaine de volatiles seulement. Les Pigeons des Mares n’étaient qu’une vingtaine, alors qu’il n’y avait plus que quatre Crécerelles de Maurice. Depuis, la population de ces trois espèces d’oiseaux endémiques de Maurice a considérablement augmenté, et ce, grâce au travail du NPCS et de la Mauritian Wildlife Foundation. On estime aujourd’hui que le nombre de spécimens de Crécerelle varie entre 400 et 500, et il en va de même pour le Cateau Vert et le Pigeon des Mares.
Bras d’Eau.
En accédant elle aussi au statut de parc national, la réserve de Bras d’Eau bénéficie désormais d’un effort plus conséquent pour préserver sa faune et sa flore. Ce changement de statut est en partie dû à la présence du Coq des Bois à cet endroit. En effet, il s’agit là de la seule population connue, à Maurice, de cet oiseau endémique des Mascareignes.
Le nouveau parc national s’étend sur 492 hectares et abrite également de nombreuses variétés de plantes, à l’instar de l’ébène noir, l’ébène blanc, le bois clou, les fougères des mares, de même qu’une orchidée endémique. On y trouve également des Cave Swiftlets, oiseaux indigènes, ainsi qu’une forêt de mangliers. Autre particularité, la réserve de Bras d’Eau comprend également la Mare Sarcelle, site qui pourrait être classé comme zone humide sous la convention de Ramsar.
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Historique
C’est le constat préoccupant de deux chercheurs mauriciens, Wiehe et Vaughan, en 1939 qui tire la sonnette d’alarme dans un premier temps, et qui incite la création d’un parc national dans les Gorges de la Rivière Noire, avec ses 6 574 hectares. Wiehe et Vaughan avaient constaté que les plantes envahissantes, comme la goyave de Chine, menaçaient la survie des espèces endémiques dans la forêt de Macchabé.
Dans les années 1960, le gouvernement décide d’en faire une réserve et fait installer des clôtures pour empêcher humains et animaux d’y accéder. Cependant les cochons marrons et les oiseaux continuaient d’envahir la réserve malgré tout. Il fallait donc trouver une autre solution : décréter la zone parc national.
Ainsi le Parc national des Gorges de la Rivière Noire a été créé en 1994, après la Convention de Rio de 1992, que Maurice fut première à ratifier. Cette Convention préconise la conservation de la biodiversité, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.

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