PARRAINAGE : Lutte contre la pauvreté, le concept Love Bridge présenté aux ONG

Projet initial du Curepipe Starlight Sports Club (CSSC), Love Bridge sera appliqué sur une base nationale dans le combat contre la pauvreté. Ce concept a été présenté aux ONG hier après-midi. Love Bridge, qui s’appuie sur six piliers, repose sur l’accompagnement des familles et non sur l’assistanat. Le gouvernement y injectera Rs 100 millions pour son application sur une base nationale.
« Nous sommes 300 ONG ensemble pour servir les démunis et non des ONG en compétition », a tenu à faire ressortir Harold Mayer, CEO du groupe Aquarelle et co-président du National Love Bridge Project. Ce dernier, qui dit avoir personnellement eu l’occasion d’accompagner une famille de six personnes dans la région de Rivière-Noire, affirme que Love Bridge est un concept qui s’inscrit dans la durée.
Ce projet, qui existe depuis trois ans, implique à ce jour 42 familles. Ses initiateurs ont approché le gouvernement après les ambitions affichées de la mise en place d’un système de parrainage. Love Bridge repose sur six pilliers : la nutrition, l’employabilité, le logement, l’éducation, la santé, et l’attitude (self-help).
Dépendant des chiffres exacts concernant le nombre de familles vivant dans l’extrême pauvreté, ce sont 6000 à 8 000 familles qui devront être accompagnées dans le cadre de ce projet. « L’approche est basée sur l’empowerment et non sur l’assistanat », rassure Harold Mayer. Et d’ajouter : « Il s’agira d’un travail d’équipe, impliquant le gouvernement, le secteur privé, les ONG et la société civile. Le plus important étant de développer une synergie entre tous ces partenaires. »
Le concept d’accompagnement repose sur des cellules. Chaque cellule comprend une famille bénéficiaire, une famille accompagnatrice et un travailleur social à plein-temps. Chaque travailleur social s’occupera de 10 cellules. Les familles accompagnatrices consacreront deux à quatre heures par mois. Des bilans réguliers seront aussi réalisés afin d’identifier les forces et faiblesses.
Dans son discours pour l’occasion, le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo a salué « la capacité de l’île Maurice de se retrouver, dans des moments où la solidarité est essentielle. » Il a ajouté qu’on ne peut accepter de vivre dans une société à deux vitesses, tout comme on ne peut accepter de vivre dans une république à deux vitesses. « Dans une république, on ne peut accepter qu’un pays profite de tout tandis que les autres sont négligés », a-t-il déclaré, en se référant à Rodrigues « l’enfant oublié ».
Le ministre des Finances a ajouté que chaque ONG a son importance dans la société. « Il ne faut pas croire que le parrainage fera obstacle aux ressources. »
De son côté, Showkutally Soodhun qui préside le comité ministériel sur le parrainage, a mis l’accent sur la dignité. Il a rappelé les efforts réalisés par son ministère pour offrir des logements plus décents aux démunis. S’arrêtant sur la problématique des squatters, il a déclaré qu’il ne faut pas émettre des jugements sans se demander comment ils en sont arrivés là. « Officiellement, nous avons recensé 1054 squatters et je trouverai 1054 solutions, peu importe ce qu’on dit. »
La ministre de l’Égalité du Genre, du développement de l’enfant et du Bien-être de la famille a, elle, fait un plaidoyer pour les squatters de la montagne Paul et Virginie qui vivent dans des conditions déplorables. « Ce terrain est privé. Ils achètent l’eau à fort prix aux voisins d’en bas; les fils électriques traînent au sol… Un accident peut survenir à tout moment. » Elle ajoute avoir eu une rencontre avec le ministre des Finances à ce sujet qui a promis son soutien.
La ministre de la Sécurité sociale, Fazila Daureeawoo, a précisé, pour sa part, que l’État ne peut mener seul le combat contre la pauvreté. Elle a rappelé que les ONG ont une connaissance du terrain et qu’on a besoin de leur expérience dans ce domaine. « Il faut des interventions dans la durée », a-t-elle affirmé.

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