Dans un climat à problèmes à répétition qui secoue Air Mauritius, des révélations choquantes mettent en lumière les privilèges excessifs accordés à l’hôtesse de l’air Kiran Balgobin, épouse d’Anbamnikhan , un haut cadre controversé et contesté de la compagnie aérienne, qui vient d’être muté depuis l’arrivée à la tête de la compagnie de Charles Cartier qui avait été précédé du départ du conseil d’administration d’Air Mauritius du CEO d’Airpports of Mauritius, Ken Arian. Les documents obtenus par notre rédaction dépeignent un tableau troublant de favoritisme et de traitement de faveur au sein de la compagnie aérienne nationale.
Congé sans solde prolongé et affectation inappropriée
Kiran Balgobin devait reprendre son travail le 26 mars 2024 après une période de congé sans solde consécutif à un congé de maternité règlementaire. Cependant, elle n’a pas respecté cette date, préférant s’absenter pour une durée indéterminée en accompagnant son mari, en mission à Londres Gatwick. Les documents révèlent qu’avant ce départ, elle avait manifesté dans un courrier – adressé à la direction du personnel – son intention de changer d’affectation pour travailler temporairement dans le département des services de fret, afin de pouvoir s’occuper de son fils, faute de possibilité de trouver une nounou, une décision totalement inappropriée pour quelqu’un employé en tant que personnel de cabine. Le courrier retour du département des ressources humaines semblait donner du crédit à cette nouvelle affectation, ce dont aucune autre membre du personnel navigant n’a normalement le droit, d’où une frustration généralisée du personnel navigant qui laisse entendre être déçu de faire des sacrifices, “pendant que d’autres se la coulent douce.”
Voyage luxueux aux frais de la compagnie
Le scandale s’intensifie quand ses collègues font la découverte que Kiran Balgobin a voyagé à Londres avec son mari et leur enfant, profitant de billets d’avion en classe affaires entièrement pris en charge par la compagnie en occupant les places 1F et 1E, alors que le fils est placé en 117. Cette révélation soulève des questions sur la façon dont une employée en congé sans solde peut bénéficier d’un tel traitement de faveur et avantages, alors que d’autres membres du personnel de même accabit n’en bénéficient pas. Ce voyage a été effectué alors que le département des ressources humaines n’a même pas encore répondu fermement à se demande de mutation précédente et sa reprise du service, le 26 mars. Nul ne sait à ce stade si elle a pris les congés supplémentaires de Leave without pay et si elle a bénéficié de billets supplémentaires de son mari puisque d’aucuns affirment qu’elle n’a pas droit aux billets gratuits si elle est en congé.
Absence indéfinie…
Il est vrai que c’est en tant qu’épouse du cadre de la compagnie aérienne nationale, Anba Manikhan, que Kiran Balgobin et son fils ont bénéficié de ces avantages de voyage en business class jusqu’au moins le 12 avril. Néanmoins, c’est sans doute en tant que telle qu’elle a pu bénéficier de ce nouveau congé – encore faut-il qu’elle l’ait sollicitée ! –, ce qui soulève des inquiétudes et de la colère quant à l’éthique de la situation. Ceci, dans un contexte où aucune hôtesse de l’air ou employée de son statut ne pourrait normalement obtenir une prolongation aussi substantielle de son congé sans solde, ni choisir une affectation arbitraire qui ne correspond pas à ses fonctions, encore moins bénéficier de tels privilèges de voyage.
Deux poids deux mesures
Cette affaire met en lumière une injustice flagrante au sein d’Air Mauritius. Pendant que Kiran Balgobin et sa famille profitent de luxueux voyages d’affaires et de prolongations de congé sans solde, d’autres employés doivent faire face à des politiques strictes, à des rythmes de fonctionnement éffrenés et à des conditions de travail moins favorables.
Alors que les allégations de traitement de faveur accordé à Kiran Balgobin continuent de faire surface, il est impératif qu’Air Mauritius prenne des mesures pour rétablir l’équité et la transparence au sein de l’entreprise pour le bien-être, ce qui est un leitmotiv du nouveau CEO. Les employés méritent, en effet, un traitement équitable et des politiques de congés, de salaires et de faveurs qui sont appliquées de manière cohérente pour tous.
Ce nouveau scandale souligne la nécessité d’une réforme interne profonde à Air Mauritius, afin d’éviter tout favoritisme futur et de restaurer la confiance des employés et du public dans la compagnie aérienne nationale.