Patient positif à l’hôpital Jeetoo – Des médecins inquiets : « Laxisme quant aux protocoles sanitaires ! »

Dr V. Gujadhur : “Pour quelle raison place-t-on un patient positif à la COVID-19 dans une salle où se trouvent d’autres patients ?”

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Ces médecins, du privé comme du public, sont “ahuris !” Raison : “la contamination d’un patient, un habitant de Plaine-Verte, jeudi 8 avril, alors qu’il se trouvait dans une ‘isolation ward’ de l’hôpital Jeetoo, de Port-Louis. L’homme a été admis avec des problèmes au poumon. Dans cette salle, il y avait d’autres patients autre que lui, mais nous ne savons pas combien ils étaient.

Et le 31 mars dernier, un nouveau patient, testé positif à la COVID, se trouvant dans un centre de quarantaine, a été transféré dans cet Isolation Ward. Comment expliquer ce ‘mélange’ ?” Le précédent Dr Covid-19 du ministère de la Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur, résume le sentiment de ses confrères du public et du privé : “Comment peut-on admettre dans une salle d’isolation, où se trouvent déjà des malades qui ne sont pas atteints de COVID-19, un nouveau patient qui a été transféré d’un centre de quarantaine, et qui, de surcroît, a été testé positif ?! Certes, le patient présentait des problèmes autres que la COVID, et nécessitait des traitements spécifiques. Mais quelle est la logique dans cette attitude ?”

Le Dr Gujadhur poursuit : “Autant que je sache, dans ce type de circonstances, on isole totalement ce patient spécifique, et on évite absolument tout contact avec d’autres patients ! Je crois que c’est très simple et logique !” Pour ces médecins et membres du personnel médical et paramédical du pays, “il y a un réel problème de relâchement, d’attitude laxiste, actuellement, de la part de certains membres du milieu hospitalier. Nous ne sommes pas en train de généraliser. Mais ce qui s’est passé à l’hôpital Jeetoo n’a pas d’autre explication ! Sinon, comment expliquer qu’un personnel médical, formé aux exigences d’une crise sanitaire comme celle que nous traversons, a pris la liberté de placer dans une salle où se trouvaient déjà des patients, un autre qui lui, est porteur du COVID-19 ? C’est un cas flagrant de manque de discernement, d’absence de vigilance !” Nos interlocuteurs soulignent, de même, que “nombre de ces membres du personnel ne portent pas correctement leur masque, ne changent pas régulièrement leurs gants, et ne respectent pas scrupuleusement les gestes comme le nettoyage et la désinfection des lieux. C’est très décourageant et inquiétant.”

Avec la confirmation officielle de ce manquement apportée par le ministre de la Santé, des médecins se demandent : “Comment être sûr qu’aucun patient n’a pas été Discharged de cette Isolation Ward, durant les derniers jours, et qu’il ne se trouve pas at large dans la communauté, maintenant ? C’est un potentiel vecteur de la maladie…” Ils sont d’avis que “les autorités doivent absolument assurer la population que tout est mis en oeuvre pour que des potentiels porteurs du virus ne soient pas en train de se balader dans nos rues, résultant de l’incompétence de nos services et institutions !”

Ces médecins et membres de personnel médical et paramédical rappellent que “c’est la deuxième fois qu’on a un tel problème avec l’hôpital Jeetoo.” Ils ajoutent que “le 20 mars dernier, un marin russe avait été trouvé positif, à son arrivée à Maurice des Seychelles, et avait été dirigé vers l’hôpital Jeetoo. Quand il a été diagnostiqué porteur de la COVID, toute une partie du staff de cet établissement hospitalier a été contrainte à aller en quarantaine.” Cet élément d’information, soit “deux fois, en si peu de temps, où l’hôpital Jeetoo voit des membres de son staff être placé en quarantaine, retient le Dr Gujadhur, ne doit pas être traité anecdotiquement. Je sais, d’expérience, qu’en temps de confinement, le staff dans les ‘isolation wards’ est en poste en permanence durant une semaine. Ensuite, ils rentrent chez eux, et se mettent, eux-mêmes en isolation, avant de revenir prendre leur travail, si tout va bien, bien entendu.”

Néanmoins, retiennent ces médecins du privé et du public, “il y a certainement des loopholes pour qu’à deux reprises, des personnes positives à la COVID viennent transmettre le virus à d’autres patients !”

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