PAUVRETÉ : Approche participative pour des logements décents

La phase 2 du Participatory Slum Upgrading Programme (PSUP) d’UN Habitat a été lancée hier. Ce programme vise à améliorer les conditions de vie des personnes vivant dans des logements précaires dans les pays ACP. À ce jour, 38 pays, dont Maurice, sont concernés. Pour le ministre du Logement et des Terres, Showkutally Soodhun, la collaboration d’UN Habitat et des autres partenaires permettra de mieux cerner la problématique des squatters. Il a rappelé que son ministère prévoit de régulariser la situation d’un millier de squatters dans différentes régions.
Le PSUP repose sur une approche participative du combat contre la pauvreté. Cela passe d’abord par un logement décent. Les principes du PSUP sont, entre autres, d’aider les gouvernements à trouver des alternatives aux représailles contre les occupants illégaux, l’amélioration des quartiers existants et une bonne gestion de l’urbanisation basée sur la transparence.
Lancé en 2008, le programme est à sa deuxième phase. Lors de la première phase, des actions ont été entreprises sur trois sites, à Karo-Kalyptis à Roche-Bois, Cité EDC Rivière-Noire et à Cité-Barkly. David Mann, Programme Support Officer d’UN Habitat, basé à Nairobi, avance que Maurice doit développer une approche en tenant compte de ses spécificités. Cela, en développant une synergie avec les partenaires.
Le PSUP bénéficie de la participation financière de l’Union européenne (UE). Eric Vanhalewyn, premier secrétaire de l’UE à Maurice, a rappelé que c’est un effort conjoint pour atteindre les objectifs du millénaire. En accompagnant les gouvernements des pays ACP à offrir des logements décents, l’EU vise à réduire la misère. « L’UE est “committed” envers les objectifs du millénaire », a-t-il précisé.
Le ministre de l’Intégration sociale, Prithvirajsing Roopun, a exprimé sa reconnaissance pour le soutien continu des agences des Nations unies et de l’UE dans le combat contre la pauvreté. Il a évoqué la nécessité de réaliser des enquêtes fiables afin de déterminer où sont les poches de pauvreté. « On avait recensé à un certain moment 224 poches de pauvreté, puis on en a évoqué 1 000. Il faut un exercice efficace pour connaître le nombre exact et surtout, définir ce qu’on appelle des “slum areas” ».
Le ministre a ajouté que le gouvernement a toujours encouragé l’approche participative. De même, il a souligné que le gouvernement a déjà pris l’engagement d’améliorer la qualité des logements sociaux. Le combat contre la pauvreté a également pris une nouvelle dimension avec le Marshall Plan, a-t-il fait ressortir. « Une unité spéciale, dédiée au Marshall Plan, est maintenant opérationnelle ». Cinq experts sont également attendus prochainement pour aider à mettre en place ce plan. « Nous voulons que le plan soit prêt vers la fin de cette année afin de pouvoir commencer l’implémentation en 2016 ».
De son côté, le ministre du Logement et des Terres, Showkutally Soodhun, a salué l’initiative d’UN Habitat. « Pour la première fois, les informations ont été recueillies de manière holistique. Il y a eu un projet pilote qui, à mon avis, nécessite certaines améliorations. Dans le budget 2015, le gouvernement a déjà donné un signal fort concernant son engagement à combattre la misère ».
Showkutally Soodhun a souligné que son ministère a pris l’initiative de régulariser la situation d’un millier de squatters. Il a relaté sa rencontre avec une vieille dame de 102 ans, vivant comme squatter chez sa petite-fille à Riambel, qui l’a bouleversé. « Personne ne se demande jamais pourquoi ces gens sont pauvres, pourquoi sont-ils squatters », a-t-il déploré.
Le ministre a réitéré la volonté du gouvernement de venir à bout du problème. « Peu importe ce que disent les gens, nous sommes en train de résoudre le problème des squatters ».

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