Conditions d’emploi : Nouveau transfert punitif d’un officier des Fisheries

Il a eu une altercation avec un proche d’un ministre qui était en retard au travail

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Le PMO donne des instructions pour des opérations Crack Down alors que la Flying Squad a été démantelée

Deux mois après le transfert punitif d’un officier de la région Est, suivant une altercation avec un protégé politique, l’histoire se répète au sein du Fisheries Protection Service (FPS). Cette fois, c’est un officier de la région Sud qui en a fait les frais, après une dispute avec un proche d’un ministre, arrivé en retard au travail. Les officiers de cette unité du ministère de la Pêche expriment leur ras-le-bol et dénoncent la détérioration de leurs conditions de travail. Par ailleurs, le PMO a sommé les gardes-pêche du Nord à faire des opérations Crack Down régulières, alors que la Flying Squad a été démantelée en septembre 2021.

Deuxième transfert en l’espace de quelques mois pour cet officier habitant le Sud de l’île. Après avoir été muté de Mahébourg à Riambel, il se retrouve cette fois au poste de… Trou-d’Eau-Douce ! Ce nouvel épisode de transfert punitif survient à peine deux mois après un autre exercice similaire survenu dans l’Est. L’officier en question a eu une altercation avec un de ses collègues. Celui-là même qui refuse tous les transferts et qui ne manque jamais de rappeler haut et fort ses liens de parenté avec un ministre.

La situation aurait dégénéré, car le supérieur a eu le malheur d’inscrire dans le Diary Book que le protégé est arrivé sur son lieu de travail avec dix minutes de retard. Celui-ci n’aurait pas apprécié qu’on le rappelle à l’ordre sur les règlements du travail. « Tout ceci s’est passé sous le regard approbateur des super-conseillers du ministère de la Pêche, qui supervisent les caméras installées dans les Fisheries Posts », indique-t-on.

Il y a quelques mois, le même officier avait été transféré de Mahébourg à Riambel après avoir rappelé à l’ordre un jeune officier qui avait utilisé le véhicule du poste pour un long parcours sans faire d’entrée dans le Diary Book. Le ministère de la Pêche a été alerté de cette situation et il a été ainsi demandé au supérieur de soumettre un rapport sur cet incident. Toutefois, après quelques jours, c’est lui qui a été transféré. Ce qui mène les gardes-pêche à dire : « Se bann proteze Lakwizinn ki pe kontrol Fisheries aster. »

Ces officiers déplorent ainsi la détérioration de leurs conditions de travail depuis l’arrivée de Sudheer Maudhoo au ministère de la Pêche. « Quand le ministre Koonjoo était là, il avait du respect pour notre travail. Nous avons fait de nombreuses saisies parce qu’on nous donnait les moyens. De plus, il faisait appel à nous à chaque fois qu’il devait se rendre dans une région. Mais aujourd’hui, c’est le contraire. Ce sont les pêcheurs et les protégés qui ont priorité », regrette-t-on.

Les gardes-pêche attirent également l’attention sur une lettre émanant du bureau du Premier ministre, il y a deux semaines, sommant les Fisheries Posts du Nord à effectuer des patrouilles régulières et des opérations Crack Down régulières dans la région. Cela fait suite aux plaintes de pêche illégale des forces vives de la région. « Or, ce que le Premier ministre ne sait sans doute pas, c’est qu’il n’y a même pas suffisamment d’officiers pour faire ce genre d’opérations. Les postes opèrent avec deux à trois personnes, et il faut que quelqu’un y assure la permanence », disent les officiers.

De plus, avancent ces derniers, la Flying Squad de la FPS a été démantelée en septembre 2021, et les officiers répartis dans les Fisheries Posts, où on fait surtout le travail administratif. « Il semble que le Premier ministre ne sait pas ce qui se passe au ministère de la Pêche et il devrait s’y intéresser de près. Pourquoi y a-t-il eu cette recrudescence de pêche illégale dans cette région ? Il faut qu’il pose la question à son ministre de la Pêche », se demande-t-on.

Secteur en décadence

Le laisser-aller dans ce secteur se caractérise par la manière même dont le Fisheries Protection Service opère actuellement. « Tous les responsables, allant du Fisheries Controller aux Assistant Controllers, en passant par les Deputy Controllers, assurent actuellement l’intérim. Il n’y a pas eu de nomination depuis deux à trois ans. On vient aujourd’hui puiser parmi les Principal Fisheries Protection Officers (PFPO) pour remplir le poste d’Acting Controllers. Et plusieurs ont refusé », dénonce-t-on.

Cette situation, indiquent les gardes-pêche, a pour résultat qu’il y a un manque de connaissance en haut de l’échelle. « Généralement, un PFPO doit suivre un cours dispensé par l’Université de Technologie. Après l’obtention de son diplôme, il doit également passer un examen de la Public Service Commission avant d’être promu. Mais cela n’a pas été fait. On met une carotte devant ces officiers en leur faisant croire qu’ils seront nommés, mais tel n’a pas été le cas. Au contraire, on se sert d’eux comme de marionnettes. Surtout quand il faut signer des permis et autres enregistrements pour les petits copains », fait-on comprendre.

Les gardes-pêche citent en exemple ce qui s’est passé dans le Sud-Est après le naufrage du Wakashio, où 400 pêcheurs amateurs ont obtenu le Solidarity Grant et la compensation sans qu’il y ait un monitoring de leurs activités. « Aujourd’hui, le FPS ne fait plus son travail d’enforcement, mais doit assurer les procédures pour les cartes de pêcheurs, permis de banians et autres compensations. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, doit intervenir à ce sujet. » Ils invitent également l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) à faire la lumière sur tous ces pêcheurs amateurs qui ont reçu la compensation du Wakashio.

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