« PERSÉCUTION » DES POLICIERS DARGA ET BOJHAWON : L’ATSIM dénonce une « mafia »

Réunissant la presse hier matin, l’Association des Travailleurs Sociaux de l’Île Maurice (ATSIM) a vivement dénoncé les « persécutions » subies par la policière Darga et le Sergent Bojhawon. Ces deux représentants de la force policière seraient, selon Ally Lazer, président de l’association « persécutés » pour leur prise de position. Le Sergent Bojhawon, engagé dans la Police Welfare Association, en faveur de la mise en place d’un syndicat regroupant les policiers du pays, s’insurge contre les « stratagèmes » utilisés afin qu’il ne reprenne pas du service. Dénonçant l’existence d’une « mafia » au sein de la police, Ally Lazer a réclamé la mise à pied du Commissaire de police, Dhun Iswur Rampersad.
« Il n’existe aucun leadership au sein de la force policière. C’est une Gestapo de quelques personnes qui persécutent et exécutent une répression sur les policiers qui espèrent servir leur pays comme il se doit. Si le Commissaire de Police n’arrive pas à faire valoir son autorité, qu’il démissionne », s’est insurgé M. Lazer. Il était soutenu, lors d’un point de presse vendredi matin au Centre Social Marie Reine de la Paix, par divers travailleurs sociaux du pays, notamment Georges Ah-Yan du Forum Citoyen Libre (FCL), Jameel Peerally, Alain Bertrand, Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Servants. Tous ceux présents ont vivement déploré la manière de procéder de la police et les actes de répression, principalement à l’encontre de la constable Tatiana Darga. Selon leurs dires, celle-ci aurait été « persécutée » pour avoir participé à une marche pacifique en mémoire des policiers assassinés dans l’exercice de leur fonction. Cette marche pacifique avait, rappelons-le, reçu l’autorisation du Commissaire de Police le 22 mai. Toutefois, ce qui choque encore plus les membres de l’association, c’est « la manière de procéder de la police ». « Tatiana a été interrogée sur sa motivation et sa participation à cette manifestation alors qu’elle n’avait même pas pris la parole. Elle y avait participé parce que son père, Patrick Darga, un ex-policier a été assassiné alors qu’il était en fonction », a expliqué Ally Lazer. Pour notre intervenant, cette situation est « inacceptable ». « Li ti an konze sa zour-la. Pou ki rezon lapolis inn deman li fer ene statment ? », s’interroge ce dernier. L’ATSIM attire l’attention sur l’urgence de la création d’un syndicat regroupant des policiers. « Ce n’est pas uniquement pour les conditions de travail, mais il est nécessaire qu’il y ait une structure indépendante qui veille à ce que nos policiers travaillent comme il se doit, sans être persécutés en retour surtout s’ils travaillent pour le respect de la loi », affirme Jameel Peerally. Georges Ah-Yan, lui, demande « à qui profite le fait qu’il n’y ait pas de syndicat dans la police ». Quant à Ally Lazer, il maintient que la réticence face au lancement d’un syndicat suggère qu’il existe un manque de transparence au sein des exercices de promotion. D’ailleurs, Narendranath Gopee envisage de faire cette situation un des « combats » de la FSC. « Il est important que nous prenions position sur le plan international afin que les instances responsables puissent faire pression pour que le GM cède en faveur des policiers », explique-t-il. Selon ce dernier, Shakeel Mohamed, le ministre du Travail, serait également responsable de l’aggravation de la situation. Invité par le Central Criminal Investigation Departmenn (CCID) à répondre à quelques questions, le sergent Bojhawon a annoncé qu’il se rendrait aux Casernes centrales lundi accompagné de son homme de loi, Rama Valayden. « Je n’ai pas confiance en le CCID. Je sais que la police veut ma tête à cause de ma position pour l’instauration d’un syndicat. Pour l’instant, je n’ai aucune charge retenue contre moi. Ils tentent par tous les moyens d’empêcher que je ne reprenne ma place au sein de la police, car une fois cela fait, je serai réintégré au sein de la PWA en tant que secrétaire », a-t-il expliqué. L’ATSIM dit soutenir le sergent Bojhawon dans son combat.

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