« Pli bon desizion li’nn pran » : les artistes accueillent favorablement la levée des restrictions

Du monde de la night life à celui du théâtre, en passant par les concerts, la communauté des artistes retrouve espoir de pouvoir vivre de leurs arts.

« Samem pli bon desizion li’nn pran », observe Louis Dylan Jefferson Respoir, alias Mr Drespoir, commentant la décision annoncée par le Premier ministre de lever les restrictions sanitaires imposées en marge de la Covid-19.

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« Cela fait deux ans que nous ne travaillions pas. Nous devions dépendre des évènements comme les anniversaires et les mariages », ajoute l’interprète de Profonder Lamour, qui compte plus de 3 M de vues sur YouTube.

Depuis le début de la pandémie, en 2020, ceux vivant de l’industrie culturelle peinent à vivre. Pour cause, la limite de rassemblement (à 50 personnes jusqu’au 1er juillet) et la fermeture des discothèques impactaient directement leurs finances.

« Nous avions dû changer de fusil d’épaule, trouv lezot fason fer konser », explique Deeran Moorghen, de Jorez Box, qui accueille notamment comme artiste sous ce label Blakkayo et le groupe réunionnais Ziskakan.

La décision de lever les restrictions sanitaires est, pour lui, « une bonne chose, long overdue ». « Li serye parski apre de-z-an kan mem ti pe santi enn sertin tansion dan pei », observe Deeran Moorghen.

Soirées « clandestines ».

En attendant que les autorités se décident à abroger la limite de rassemblement, les acteurs de l’évènementiel usaient de ruses diverses en vue de faire vivre leur industrie.

Des soirées jugées « clandestines » étaient tenues dans des bars ou des pubs, rassemblant parfois des centaines de personnes.

Le week-end dernier, dans la capitale, un évènement regroupant des chanteuses en vogue avait ainsi rassemblé environ un millier de spectateurs. Les images de cette soirée ont largement circulé sur les réseaux sociaux, soulignant le désintérêt de la population à respecter désormais les mesures sanitaires.

« Tou sa letan-la, ti pe trase », commente Bernard Moonsamy, chanteur du groupe Anonym, qui a récemment assuré la première partie du Français Christophe Maé à l’Olympia, à Paris, avant d’enflammer la scène de l’IOMMA, à la Réunion, il y a quelques semaines.

« Nous espérons juste que tout se passera bien, qu’on ne connaisse pas de nouvelle fermeture », poursuit-il.

« Relief ».

Pour Joelle Coret-Sophie, de l’Union des Artistes, « les doléances des artistes ont enfin été prises en compte ».

« Ti vinn pli difisil tir latet andeor delo », confie-t-elle. Désormais, il incombera à tout un chacun de « prendre ses précautions », souligne-t-elle, car la Covid-19 est toujours présente.

Avec la levée des restrictions entrant en vigueur à compter du 1er juillet, les concerts, soirées, les pièces de théâtre pourront reprendre normalement leurs activités. Ainsi, ce n’est pas que les artistes qui bénéficieront de cette décision, mais tous ceux qui vivent de l’industrie de l’évènementiel.

« Enn premye mo ki vini se ‘relief' », souligne Ashish Beesoondial, Theatre Manager au Caudan Arts Centre. Il explique que même si le prestigieux théâtre accueillait des spectateurs à 50% de ses capacités, les coûts d’opération restaient les mêmes. Désormais, « nous pouvons avoir plus d’entrées de revenus », ajoute-t-il.

De son côté, Dj Riick, de Lyonsquad, relate avoir dû « vann mo bann ekipman » en raison de l’incertitude provoquée par la Covid. Aussi s’est-il davantage consacré à la production de musique. D’autres Dj, comme lui, peuvent dorénavant « regagn enn lavi » grâce aux soirées.

« Pa gagn bel viv ».

« Li ouver, li pa ouver, parey mem sa », nuance pour sa part Killabonne, chanteur du groupe Armada 666. Malgré le succès incontesté du groupe – avec le titre Polico Krapo devenu un étendard des revendications contre les abus policiers -, « lamizik pa gagn bel viv ar li », soutient l’habitant de Belle-Rose.

Lui qui, durant la période de restrictions sanitaires, « inn bizin travay, fer mason ek lev blok », ne se fait pas d’illusion. La convocation d’un de leurs membres, reproché d’avoir offensé la police pour son interprétation de Polico Krapo dans un mariage, semble refroidir ses ardeurs.

Ainsi, Killabonne confie ne pas être certain de participer à la soirée à laquelle il est annoncé ce samedi, bien que son image soit déjà placardée sur des affiches.

Entre-temps, sur les réseaux sociaux, plusieurs évènements sont officiellement annoncés depuis hier, et ce, partout à travers l’île. Le secteur artistique semble enfin revivre.

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