PMSD — L’AFFAIRE SOODHUN – XLD : « Le dénouement déterminera si Maurice est un Etat de droit »

Avec le retour au pays, prévu cette semaine, du vice-Premier ministre et ministre des Terres et du Logement, Showkutally Soodhun, le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval (XLD) sera fixé sur la prochaine étape dans le cadre des menaces proférées à son encontre. En effet, le leader de l’opposition qui passait en revue certains items de l’actualité, lors de la conférence de presse hebdomadaire du PMSD, vendredi dernier, a abordé ce sujet qui ne manquera pas d’attirer de nouveau l’attention dans quelques jours. Showkutally Soodhun qui rentre bientôt au pays devrait donner sa version des faits à la police. Xavier-Luc Duval a signifié son intention d’avoir recours à une Private Prosecution au cas où la police traiterait cette affaire à la légère. Et même si Showkutally Soodhun l’a brièvement rencontré personnellement pour s’excuser, XLD a affirmé qu’il s’est montré intransigeant !
Le leader de l’opposition est en effet revenu sur les menaces qu’a proférées le vice-Premier ministre lors d’une fonction dans l’Est du pays le 18 juillet contre sa personne. Xavier-Luc Duval a d’emblée déclaré : «Finalement la police a décidé qu’elle interrogera Showkutally Soodhun. J’espère que cet interrogatoire ne sera pas enn interogatwar manti-manti. » D’autant que Showkutally Soodhun a lui-même, dit-il, admis avoir dit ces propos. Il a ajouté que le dénouement de cet épisode déterminera « si Maurice est un Etat de droit ou une République bananière ». Le leader de l’opposition déclare que non seulement Showkutally Soodhun s’est attaqué à sa personne, mais qu’il porte aussi atteinte à la stabilité du pays. Rappelant qu’il a consigné une déposition contre ce dernier pour diffamation, menace à l’ordre public, incitation à la haine raciale et menace de mort, Xavier-Luc Duval a déploré les accusations de Showkutally Soodhun contre lui selon lesquelles le PMSD  aurait placardé des affiches contre l’Arabie Saoudite non loin de certaines mosquées. Xavier-Luc Duval pointe du doigt le vice-Premier ministre. « Il a de la suite dans les idées ! L’intention derrière était de soulever une bagarre communale » a-t-il déclaré.
Pour Xavier-Luc Duval, la police ne devrait pas avoir de difficultés à trouver des preuves que Showkutally Soodhun a bel et bien proféré des menaces de mort contre lui. Le leader des bleus a expliqué que la police peut trouver l’enregistrement des menaces de Soodhun à la MBC, laquelle, présente ce soir-là, avait tout filmé et enregistré. Les propos de Soodhun étaient, selon le leader de l’opposition, longs et explicites. Par ailleurs, Xavier-Luc Duval a tenu à faire ressortir que le NSS, le service de sécurité de la police, dispose également d’une copie de l’intervention de Soodhun, comme il le fait à chaque fois qu’un ministre prend la parole dans une fonction publique. De ce fait, si l’interrogatoire de Showkutally Soodhun ne se fait pas dans le respect des procédures, le leader de l’opposition compte avoir recours à une Private Prosecution ou à une manifestation publique !
Abordant le procès en diffamation que lui intente l’Angolais controversé de Planet Earth Institute, Alvaro Sobrinho, Xavier-Luc Duval a été catégorique :
« Mo pena Rs 100 milion pou pey Sobrihno ! » Sachant, dit-il, qu’il a raison dans cette affaire, Xavier-Luc Duval a affirmé qu’il ne se taira pas « malgré les tentatives de museler le leader de l’opposition ». En accordant une licence bancaire à Sobrinho, la Financial Service Commission a violé, dit-il, les sections 18 et 20 de la Financial Services Act. Xavier-Luc Duval a rappelé que la démission des quatre membres importants de la FSC la veille même de l’amendement de la loi en faveur de Sobrihno est révélatrice. Il a par la même occasion déploré l’ingérence politique dans cette affaire. Et se demande aussi ce qu’il en est du rapport de Kroll. «Est-ce que la FSC a eu le rapport? Sa nou pa kone. »
Rodrigues: «L’agrikiltir inn crash ! »
Le secteur sucrier a été l’autre volet abordé par le leader de l’opposition. Xavier-Luc Duval s’est dit inquiet sur les menaces qui planent sur ce secteur, lequel implique 16 000 planteurs, dont des petits planteurs. Avec la libéralisation des prix du sucre sur le marché européen, l’impact ne sera pas sans conséquence sur le secteur à Maurice. En effet, selon le leader de l’opposition, le prix du sucre risque de baisser ainsi que celui des sous-produits, à l’instar de la mélasse et de la bagasse. Le prix du sucre mauricien pourrait passer de Rs 15500 à environ Rs 13 500. « Le seuil de rentabilité pour le sucre revient à Rs 16 000. Nous n’atteindrons pas ce prix. Techniquement, les planteurs seront en faillite », a expliqué Xavier-Luc Duval. Pour lui, la Mauritius Cane Industry Authority, dirigée par un proche du pouvoir, est en train de faillir à sa tâche et il demande au gouvernement d’intervenir au plus vite pour éviter une crise dans ce secteur.
S’agissant de sa prise de position en faveur de Rodrigues, Xavier-Luc Duval a tenu à se justifier sur ce dossier. D’une part, a-t-il dit, « la population rodriguaise est heureuse que ses problèmes aient été soulevés au Parlement ». Il trouve que ce n’est pas normal qu’il n’y ait qu’un gynécologue pour toute la population féminine sur l’île, que l’eau ne coule pas tous les jours et que les récoltes agricoles ont baissé. « Lagrikiltir inn crash », a-t-il martelé. « An 2012 ti ena 3000 tonn food crops dan Rodrig, linn bese pou vinn 1000 tonn an 2016. Le tourisme a baissé, il n’y a eu que 23 000 étrangers qui ont visité Rodrigues en un an ! » Les Rs 600 M décaissées en 2013 pour l’installation des fibres optiques n’ont pas encore été utilisées, a dit Xavier-Luc Duval. Quant à l’aéroport de Rodrigues, la construction sur pilotis d’une piste d’atterrissage au coût de Rs 11 Md est, selon le leader de l’opposition, hors de prix !
S’interrogeant sur l’avenir des employés du secteur du transport, dans le sillage du projet Metro Express, le leader de l’opposition regrette que le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, n’ait pas encore expliqué l’impact que cela aura sur les compagnies d’autobus, ni rencontré les syndicats et propriétaires de ces compagnies.

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