POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE : CT Power, pressions pour révoquer l’EIA Licence

La fin de la grève de la faim de Jeff Lingaya et le coup d’envoi des travaux de la National Energy Audit Commission marquent une nouvelle étape dans la contestation du projet de centrale thermique à charbon de CT Power à Pointe-aux-Caves, Albion. En effet, les animateurs du Komité de Sutyen comprenant des représentants de la Plateforme Citoyenne et de Rezistans & Alternativ ont signifié leur intention de transformer cette nouvelle instance en tremplin pour cibler ce projet de centrale thermique à charbon.
Dès la première réunion de la Commission Manraj hier, Yan Hookoomsing, Voluntary Researcher – CARES a soumis au nom de ces deux organisations un document faisant la démonstration que le projet de CT Power ne cadre nullement avec une politique énergétique favorisant le concept de Maurice Île Durable. De son côté, Dev Manraj a soutenu que ce projet de centrale thermique est une des priorités et que des recommandations seront soumises aux autorités compétentes après étude.
En marge des séances de la National Energy Audit Commission, qui s’apprête à consacrer presque 15 heures pour les soumissions de la Plateforme Citoyenne et de Rezistans ek Alternativ, Ashok Subron accentue la pression sur la nécessité de révoquer l’EIA Licence octroyée par l’Environnement à CT Power. La première audition a été fixée à vendredi.
« Nous comptons développer devant la commission nos propositions en faveur d’une politique énergétique alternative et démontrer que le projet de CT Power et les IPPs axés sur le charbon, sont non seulement écologiquement insoutenables mais constituent également un fardeau économique insoutenable pour la population », déclare Ashok Subron.
Le porte-parole du Komité Sutyen affirme que « nous allons soutenir devant cette nouvelle instance que le ministre de l’Environnement détient les pouvoirs aux termes de l’article 25 de la loi pour révoquer l’EIA Licence ou encore imposer à CT Power une nouvelle demande pour une EIA Licence ». Dans cette perspective, une série de manifestations sont prévues, dont un rassemblement des artistes au Jardin de la Compagnie vendredi pour le démarrage d’une campagne d’Art Protest contre le projet de centrale thermique, une marche de protestation contre les centrales thermiques charbon et CT Power le samedi 16 février de même qu’une manifestation conjointe avec la GWF-JNP le samedi 16 mars.
« Nu konvinki ki lespri konbativ ki finn ne apartir Konba Lazenes, Rezistans ek Alternativ, Platform Sitwayen ek Artist dan Zardin Konpanye pu devlop ase lafors pu anpes proze CT Power instale ek sanz politik enerzetik pei. Nu dimann bann sitwayen pu al depoz divan Komisyon ki finn met dibut ek anmemtan intansifye konba-la, par kumans imazinn ek prepar bann lezot aksyon direk, si guvernman persiste dan betiz sarbon », ajoutent Ashok Subron et Michel Chiffone.
D’autre part, à l’issue de la première rencontre de la National Energy Commission, Dev Manraj a fait ressortir que « la transparence va prévaloir et que des décisions de grande envergure doivent comprendre tous les aspects, que ce soit financier, technique écologique et la santé publique. »
Dev Manraj a ajouté que le conseil des ministres a pris la décision d’instituer cette instance et que le Premier ministre a approuvé la liste qui comprend plusieurs hauts cadres des ministères, notamment l’Environnement, l’Énergie et les Services publics, la MID Commission, l’Attorney General Office, le Central Electricity Board, le Joint Economic Council, le Mauritius Research Council et l’Université de Maurice, entre autres.
Le président de la Commission rappelle que la Plate-forme citoyenne pour dire Non à une Centrale à Charbon a demandé que trois représentants, soit un écologiste, un représentant des consommateurs et un syndicaliste, siègent au sein de la Commission. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Énergie et des Services publics Rashid Beebeejaun a pris, dit-il, l’engagement de soumettre le nom de ces trois personnes pour approbation.
Au sujet de CT Power, Dev Manraj concède que « c’est un dossier que nous devons examiner. Nous soumettrons dès lors nos recommandations. Nous ne voulons rien préjuger, laissez-nous faire notre travail ».
Pressé de questions quant au délai accordé à la Commission pour boucler son rapport sur l’énergie, Dev Manraj a fait comprendre que « nous ne parlons pas de mois ». Il faut d’abord, dit-il, que le Comité de soutien à la grève soumette ses trois noms, et la Commission siégera deux fois par semaine, les mardis et vendredis aux alentours de 14 h pour une durée de deux à trois heures.

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