« POLITISATION DES ACTIVITÉS » : L’opposition sur ses gardes face aux manoeuvres du MMSD

La réaction du maire de Curepipe à l’heure des questions lors du conseil de mercredi sur l’organisation du Job Fair ouvrirait la porte à des « abus politiques » selon les membres de l’opposition. Mario Bienvenu, qui ne compte pas se distinguer du MMSD bien qu’il occupe le fauteuil mairal, dit ne trouver aucun inconvénient à ce que des partis politiques s’approprient des mesures. L’opposition compte surveiller de près les manoeuvres du MMSD dans ce sens…
L’organisation du Job Fair par la municipalité de Curepipe du 15 au 17 mars annoncé par des affiches collées par le Mouvement mauricien social démocrate (MMSD) a été au coeur de la réunion du Conseil de mercredi. Diverses questions ont été posées à ce sujet et des explications ont été réclamées. « Est-ce normal qu’un parti politique colle des affiches pour l’organisation d’une activité de la municipalité ? » se demande-t-on dans les rangs de l’opposition.
Pour le président du Conseil, aucune distinction ne peut être faite à ce sujet puisqu’il est « un membre du MMSD ». Mario Bienvenu a fait comprendre qu’aucune distinction n’est ainsi possible. D’ailleurs, il affirme ne trouver aucun inconvénient à ce que d’autres partis emboîtent le pas de ce parti. « Si d’autres partis veulent coller des affiches pour des événements organisés par la municipalité, ils sont libres de le faire », a-t-il ajouté.
Un ton qualifié de « dangereux » par les membres de l’opposition MMM-MSM à Curepipe. « L’utilisation des ressources municipales pour des activités partisanes est quelque chose de grave. Cela risque de créer une véritable cacophonie. Dans ce cas présent, il s’agit uniquement d’un Job Fair mais si d’autres mesures sont prises par la municipalité, cela risque de prendre une tournure compromettante. Mario Bienvenu ouvre la voie à d’autres abus », soutient Ananda Rajoo du MMM. Et de critiquer la réaction du maire : « Au lieu de rassurer et de sauver la situation, il a enfoncé le clou. Il ne réalise pas la portée de ses propos. Nous sommes ici en présence de deux cultures différentes (MMM et MMSD) de gestion de la municipalité », note-t-il.
Pour le MMM-MSM, cette « première appropriation » du MMSD des activités municipales démontre la stratégie du parti de l’aigle de « régner sur la ville lumière ». Les membres de l’opposition comptent surveiller de près les manoeuvres du MMSD « qui ne cesse de s’immiscer dans la gestion municipale ».
Le MMM pointe aussi du doigt la participation du MMSD dans la rénovation de l’hôtel de ville de Curepipe. Une mesure jugée « urgente » face à un bâtiment qui est actuellement dans un état de décrépitude. Bien que la mairie de Curepipe envisage d’instaurer un comité afin de réfléchir sur la question, Mario Bienvenu a fait comprendre mercredi qu’il « est inutile de demander l’aide financière du ministère des Administrations régionales pour les travaux ». Une requête faite par les membres de l’opposition en vue de connaître les possibilités de financement. À Mario Bienvenu de répondre : « Pendant tout ce temps, le ministère des Administrations régionales n’a rien fait. Pourquoi le ferait-il maintenant ? » Le comité qui regroupera les représentants de la mairie de Curepipe, du MMSD, du National Heritage Fund, de l’association SOS Patrimoine en péril, des autorités compétentes se rencontrera incessamment pour débattre de ce sujet. Mais dans les rangs du MMSD (qui envisage d’apporter son soutien à ce projet), on indique qu’un plan de travail comprenant une levée de fonds sera établi afin que la municipalité de Curepipe « n’ait pas à encourir aucune dépense ». Pour Ananda Rajoo, cette démarche est synonyme de « mendicité ». « Il est inacceptable qu’un tel projet voit le jour grâce à une levée de fonds. » Il a d’ailleurs proposé lors de la séance de mercredi qu’un emprunt auprès des banques soit envisagé pour ce projet de rénovation. Et de préciser : « En tant que municipalité, nous avons la possibilité de bénéficier de loan inclusive of principal and interest tant qu’il ne dépasse pas 20 % des revenus annuels de la municipalité ».

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