Port-Louis : Vers la reconnaissance de Chinatown comme patrimoine national et mondial

La préservation de Chinatown est un sujet cher à Kwang Poon, Chairperson de l’association East meets West, et au gouvernement. Le projet d’inscrire Chinatown comme patrimoine national dans un premier temps, puis sur la carte mondiale, serait à l’ordre du jour.
L’annonce a été faite lors d’une visite guidée dans les rues de Chinatown en présence de Kwang Poon et du PPS Ismaël Rawoo. Ce dernier a annoncé que le gouvernement soutient l’idée d’East meets West à travers la National Development Unit et accordera un budget qui sera en partie consacré à la rénovation de Chinatown.

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Revoir le quartier chinois pour ce qu’il sera demain. Telle est la démarche de l’association East meets West. Depuis 2017, la NDU s’est engagée à donner un autre regard à certains endroits de Chinatown, comme les rues Dr Sun Yat Sen et Emmanuel Anquetil. Et durant ces deux dernières années, d’autres rues comme Joseph Rivière, Etienne Pellereau et David ont subi le même lifting.

Ce qui séduit lors de cette visite guidée dans les rues de Chinatown, c’était de voir les boutiques chinoises, vestige d’un passé lointain, des fresques mettant en relief l’arrivée des immigrants chinois, l’allée des mangas sur la rue Venpin habilement mis en lumière par de jeunes talents, sans oublier l’Amicale de Port-Louis abritant jadis une maison de jeux. On apprend aussi que le bâtiment de l’Amicale de Port-Louis marque la zone de tampon de l’Aapravasi Ghat, et, qu’au fil des générations, la plupart de ces sites ont été aménagés en parking.

Les familles chinoises qui ont immigré dans l’île ont aussi mis en place des associations d’entraide dont la Kwong Ha Tong Association sur la rue Joseph Rivière. Chinatown a aussi attiré les investisseurs tout en contribuant au miracle économique. « Jouer du mah-jong, manger le dim sum et goûter le thé chinois, tout sa se faisait à Chinatown. Il y avait le fameux carnet rouge, système de crédit qui a aidé bien des familles mauriciennes. SAJ avait la vision, il a cru dans les investisseurs hongkongais, dans le textile et a permis aux Chinois d’apporter à la fois le capital et le savoir-faire. Aujourd’hui Chinatown représente l’emplacement de choix pour la communauté chinoise », a fait ressortir Kwang Poon.

Garder intacte la culture

Il y a aussi le bâtiment de Kanaksabee, un joyau à l’angle des deux rues Arsenal, Dr Sun Yat Sen et Royale. Chaque pièce de ce bâtiment recèle un pan historique. Mention a aussi été faite par ce dernier de l’ancien poste de police de Trou-Fanfaron. Kwang Poon a déclaré que des recherches ont été faites aux archives nationales de la Hollande et qu’il s’est avéré que c’est en 1630 que les premiers Chinois sont venus s’installer à Maurice. Cette visite, a-t-il dit, vise à éveiller les consciences, à mieux comprendre toute cette richesse du quartier lieux qui comprend des commerces ayant grandement aidé au développement de l’économie mauricienne. Donner une reconnaissance à ce lieu chargé d’histoires tout en lui permettant d’acquérir le statut de patrimoine national et celui de patrimoine mondial est un vœu qui est cher à Kwang Poon.

Ismaël Rawoo a abondé dans le même sens. Pour lui, cette visite vient mettre en lumière des coins et recoins méconnus de Chinatown. « C’est tout un pan d’histoire avec une architecture bien conservée et le travail de toute la communauté chinoise qui mérite d’être salué. De plus, dans toutes les maisons, chaque Mauricien est féru de cuisine chinoise, mines, boulettes, riz frit. Tout cela fait partie de notre culture arc-en-ciel. On doit aussi saluer la relation entre la Chine et Maurice qui a aussi grandement aidé pour l’approvisionnement des vaccins, notamment un million de doses gratuites. Chinatown est considéré comme un patrimoine qui a su garder la culture de la communauté chinoise intacte. Au niveau de la NDU, avec l’aide du gouvernement et la municipalité de Port-Louis, nous menons plusieurs projets pour Chinatown. Pour ce projet de la NDU, un budget Rs 20 millions y sera attribué. »

Kwang Poon souhaite, pour sa part, que « le camp chinois ne sombre plus dans l’oubli, que l’histoire se perpétue et surtout que Chinatown devienne un nouveau mode de vie de tous les Mauriciens ». Pour lui, cet endroit chargé d’histoires doit combler encore les générations à venir en endossant son habit de lumière étincelant rouge.

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