PORT – RELATIONS INDUSTRIELLES : CHCL, des allégations de chantage contre le MD

La tension est montée d’un cran au niveau des relations industrielles, après la suspension du président et du secrétaire de la Port Louis Maritime Employees Association (PLMEA), respectivement Alain Edouard et Guy Martin. Des révélations accablantes sur des pressions et du chantage exercés sur le président de la PLMEA à la veille d’une réunion du comité disciplinaire fixée au 21 janvier dernier ont fait surface sur la base d’un affidavit juré hier par l’un des protagonistes, en l’occurrence Alain Edouard. Ce dernier comptait se rendre au QG du Central CID à la mi-journée en vue de consigner une déposition en bonne et due forme contre le Managing Director de la Cargo Handling Corporation Ltd pour complot et violation des articles 30 et 31 (b) de l’Employment Relations Act portant sur la protection des syndicalistes contre des pressions et ingérence et contre toute discrimination et victimisation. Ce développement devrait envenimer les relations entre le patronat et le syndicat au moment où se déroulent de cruciales négociations sur des revendications salariales et une amélioration des conditions de travail dans le secteur portuaire.
Dans l’affidavit rédigé par me W. Appado, avoué et juré suprême, le président de la PLMEA révèle en détail les différentes étapes du chantage exercé par la direction de la Cargo Handling Corporation sur lui pour réclamer la mise à l’écart du négociateur syndical, Ashok Subron, du port pour éviter un limogeage de son poste dans le port. Le président de la PLMEA doit faite face à un comité disciplinaire pour avoir refusé de travailler au-delà de midi dans le port le 31 décembre dernier. Depuis, il a été interdit de ses fonctions en attendant les conclusions du comité disciplinaire, dont les délibérations doivent reprendre le 17.
Un des principaux témoins du président de la PLMEA dans cette affaire de pressions et de chantage n’est autre que le HR manager de la Cargo Handling Corporation Ltd, Kiran Dahari. Sur la base de la chronologie des faits élaborés par Alain Edouard, le dénommé Dahari avait été le premier à prendre contact avec lui pour des échanges après sa suspension de son travail et était également présent lors de la rencontre avec le Managing Director, Gassen Dorsamy, où les propositions ont été formulées.
Alan Edouard affirme que le 15 janvier dernier vers 15 h 20, il avait reçu un appel du HR Manager de la Cargo Handling Corporation Ltd, le numéro du cellulaire faisant preuve, lui demandant de le rencontrer le lendemain. La principale teneur de la conversation du 16 janvier était axée sur le souhait du Managing Director de « mettre hors d’état de nuire » le syndicaliste Ashok Subron dans le port. « M. Dahari started by saying that the Managing Director, M. Dorsamy was doing everything to sack me and he does not want to see Ashok Subron, a trade unionist within the premises of the Cargo Handling Corporation Ltd », lit-on au paragraphe 8 de l’affidavit avec Alain Edouard laissant comprendre que les pressions de la direction étaient claires et nettes.
Puis survint un second appel téléphonique du même HR Manager le 20 janvier à 8 h 45, soit la veille du comité disciplinaire, demandant au président de la PLMEA de rencontrer le Managing Director de la CHC Ltd à son bureau. La rencontre avait démarré à 10 h 15 avec Gassen Dorsamy faisant comprendre qu’il est seul maître à bord dans le port et qu’il peut « couper et trancher comme bon lui semble ».
« M. Dorsamy made it clear however unlike contrary to his previous mindset it was no more his intention to sack me. In the same meeting, the Managing Director made an offer to me, provided that I accept his condition. In a nutshell he told me that I would not lose my job but I would be demoted if during the Disciplinary Committee I stand up to say that I tender my apologies to the great surprise of my counsel. This information should be kept secret until the start of the disciplinary proceedings in order to rake my counsel by surprise and embarrassed him », notent les paragraphes 13 et 14 de l’affidavit, qui comprend également une version verbatim des échanges en kreol.
Puis, le HR Manager devait se joindre à la conversation avec le Managing Director précisant que la présence de cette tierce partie allait constituer une garantie de la parole donnée. « Sel zafer mo kapav promet donn li enn parol, mo dir sa divan toi. Monn inn dire li pou donn li enn garanti ek garanti la se toi », a déclaré Gassen Dorsamy en regardant en direction du HR Manager. Dans le document logé en Cour suprême, le président de la PLMEA affirme qu’à aucun moment, il n’a souscrit au deal proposé par le No 1 de la Cargo Handling Corporation avec la réunion prenant fin vers 10 h 45.
Avec la déposition de ce matin, la balle sera désormais dans le camp du Central CID pour enquête…

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