Parents et responsables des écoles suspendus à une communication des autorités sur les modalités de la gratuité
Alors que l’exercice d’enregistrement en Grade 1 pour la rentrée 2024 a déjà eu lieu, les écoles préscolaires privées sont toujours dans l’attente. Le ministère de l’Éducation n’ayant pas encore dévoilé les conditions liées à la gratuité du préscolaire, parents et directeurs des écoles ne savent comment faire pour les demandes d’admissions. À l’exception des écoles très cotées qui ont déjà démarré leur campagne, ne se fiant sans doute pas à la subvention de l’État.
Où inscrire son enfant en maternelle en 2024 ? Faudra-t-il se contenter de la petite école de quartier ou pourra-t-on se permettre une école plus moderne, grâce au financement de l’État ? C’est le genre de questions que des parents se posent dans la conjoncture, avant d’inscrire leurs enfants dans une unité préscolaire.
La gratuité annoncée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans son message à l’occasion de la Fête de l’indépendance, le 12 mars dernier, a provoqué un sentiment mitigé de satisfaction et d’inquiétudes.
Face aux nombreuses interrogations, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, est venue clarifier les choses deux semaines plus tard, indiquant que le gouvernement prendra en charge l’ensemble des opérations des écoles privées, soit, le salaire du personnel – enseignant et non-enseignant – le coût d’opération et les ressources pédagogiques, entre autres. Tout ceci en se basant sur des critères établis. Elle a annoncé qu’un comité travaille sur ce dossier et que les modalités de la gratuité seront communiquées par la suite.
Alors que le deuxième trimestre du calendrier scolaire tire à sa fin et que les demandes d’admissions en Grade 1 pour 2024 ont été complétées, l’incertitude plane toujours sur le préscolaire. Du moins, au sein des « petites » écoles maternelles.
La responsable d’une école, qui compte près de 40 années d’existence, témoigne : « il y a beaucoup de parents qui me posent des questions sur les admissions pour 2024, combien ça coûtera et ainsi de suite… Mais je n’ai pas de réponse à leur donner. Du coup, je ne peux procéder aux demandes d’enregistrement. »
Elle affirme avoir pris contact avec l’inspectrice de sa zone en vue d’y voir plus clair, mais cette dernière n’était pas mieux informée non plus. « Du coup, on attend. D’habitude, j’accueille les nouveaux élèves dès le 3e trimestre de l’année précédente, avoir de leur permettre de mieux s’adapter, mais cette fois, c’est compliqué. Il y a même des parents qui disent qu’ils vont attendre janvier pour la gratuité », fait-elle encore comprendre.
Ce qui préoccupe également les responsables des « petites » écoles demeure les critères qui seront appliqués. « Lors de sa conférence de presse, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation a dit qu’il y aura des critères, dépendant du nombre d’élèves. Du coup, je me demande s’il y aura un nombre minimum d’élèves pour pouvoir opérer. Avec une vingtaine d’élèves dans ma petite école, je ne sais pas si je serai éligible », indique une autre responsable.
Elle ajoute que la situation est déjà compliquée avec l’Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA) qui se montre très exigeante au niveau des infrastructures.
Les écoles les plus cotées sont bien loin de ces préoccupations et ont déjà procédé à l’exercice d’enregistrement pour la rentrée 2024.
Même si le Premier ministre et la VPM et ministre de l’Éducation ont lancé un appel pour que les écoles rejoignent le système qui sera mis en place, cela demeure une option, pas une obligation.
Les dernières statistiques publiées par l’ECCEA indiquent qu’il y a 453 écoles préscolaires privées à Maurice, avec une population de 14 518 enfants. Les municipalités et conseils de district en comptent 834, tandis que le gouvernement opère 188 unités préscolaires intégrées aux écoles primaires. Il faut aussi savoir que le gouvernement accorde déjà une subvention de Rs 400 à tous les enfants fréquentant une école préscolaire enregistrée auprès de l’ECCEA.