PRODUCTION LOCALE DE POULETS : Renforcer la sûreté de la chaîne d’approvisionnement

Constituer le schéma de la chaîne d’approvisionnement du poulet de chair à Maurice dans le but d’évaluer les effets des menaces externes sur la production et la distribution locales, tel est le thème d’un séminaire qui sera organisé par le Mauritius Research Council (MRC) dans ses locaux à Ebène demain.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme de financement de recherche du MRC, l’Unsolicited Research Grant Scheme, pour des projets et études pratiques et stratégiques contribuant au développement socio-économique du pays.
L’objectif de ce séminaire est de présenter à tous les acteurs intervenant dans la chaîne les résultats de la recherche entreprise par Mme B. Ramasawmy et M.K. Boodhoo, conférenciers à la Faculté d’Agriculture de l’Université de Maurice. Cette recherche vise à constituer le schéma de la chaîne d’approvisionnement du poulet de chair et déterminer les facteurs de risque susceptibles d’interrompre cette chaîne, entraînant des conséquences néfastes sur la production locale de poulets de chair. Les deux chercheurs formuleront aussi leurs recommandations ayant pour but de préserver la compétitivité de l’industrie locale du poulet et à y maintenir le niveau de biosécurité. Ces recommandations porteront notamment sur les aliments pour animaux, la réglementation environnementale, la biosécurité, les normes de sécurité alimentaire et l’analyse du marché.
Maurice est autosuffisante en ce qui concerne la viande de poulet, avec une production qui est passée de 25 600 tonnes en 2000 pour atteindre les 47 200 tonnes en 2012. Afin de répondre à la demande croissante pour la consommation des prêts à cuire ou des aliments prêts à l’emploi, le marché s’oriente vers des produits de poulet transformés, ce qui rend la chaîne d’approvisionnement plus dynamique et en même temps plus vulnérable aux menaces externes. Néanmoins, les différentes phases de la chaîne d’approvisionnement du poulet de chair n’ont pas été suffisamment documentées à Maurice.
Les poulets dit « de chair » sont les poules et coqs élevés et utilisés pour la production de viande de poulet. A Maurice, le secteur de production de poulets de chair exerce ses activités dans un environnement dynamique avec divers producteurs ayant des structures de coûts de même que des systèmes de production et de commercialisation différents. Ainsi, dans le paysage local se côtoient des éleveurs de volaille de basse-cour, des petits et gros producteurs et des producteurs industriels.
La chaîne d’approvisionnement du poulet de chair englobe un certain nombre d’opérations qui commencent sur le site de production, suivies par les divers processus de production et se terminant à la livraison des produits finis aux consommateurs, par l’entremise de distributeurs et de détaillants. Ces opérations de même que les différents intervenants et opérateurs sont interdépendants, liés par des réseaux commerciaux hétérogènes basés sur des contrats/engagements verbaux ou des accords contractuels, en fonction de la taille des entreprises. Ces opérations ne sont pas à l’abri de menaces externes qui peuvent interrompre la chaîne d’approvisionnement.
Selon les chercheurs, les risques externes qui pourraient avoir un impact négatif sur la durabilité de la production de poulets sont les épidémies, le dumping de produits de poulet bon marché, les questions environnementales liées à l’élevage de volaille et la volatilité des prix des aliments pour animaux, notamment le maïs et le soja. L’étude a montré que les différentes parties concernées ont développé des stratégies d’adaptation variées selon leur position dans la chaîne d’approvisionnement. Toutefois, celles étant plus à risque sont les producteurs industriels et les producteurs intégrés verticalement (ceux qui contrôlent les stades successifs de production et distribution).
Enfin, l’étude révèle que l’avenir de l’industrie du poulet est prometteur et semble pouvoir faire preuve de résilience face aux menaces externes. Mais la vigilance reste de mise et les recommandations formulées, estime-t-on, ne peuvent que rehausser le niveau de sûreté tout au long de la chaîne d’approvisionnement et contribuer au développement de cette industrie.

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