Produits de Gassen Boutique : Artisans de père en fils

Gassen Munisamy compte 53 années d’expérience dans la confection d’objets artisanaux. Il est propriétaire de Gassen Boutique, un atelier de confection et de vente de ces objets. Depuis sept ans, c’est son fils de 32 ans, Yogen, qui a pris la relève. Le jeune entrepreneur ne s’occupe non seulement du commerce de son père mais l’a aussi révolutionné en introduisant des objets plus tendances. Rencontre.

- Publicité -

Gassen Boutique est une petite entreprise locale, située à Montagne-Longue et appartenant à Gassen et Yogen. Père et fils ont un savoir-faire particulier dans la confection d’objets artisanaux destinés à la clientèle étrangère. « C’est le seul métier que j’ai connu de toute ma vie. Aujourd’hui, je suis content que mon fils ait pris la relève », fait part Gassen. Pour la petite histoire, Gassen est artisan depuis qu’il est jeune. « Pendant une vingtaine d’années, j’ai travaillé chez une personne qui fabriquait des objets artisanaux. Par la suite, je me suis dit qu’il était temps que je me lance à mon propre compte. C’est ainsi qu’est née Gassen Boutique. Aujourd’hui, je compte 53 années d’expérience dans le domaine », relate Gassen. Ce dernier travaille à domicile après avoir aménagé un petit coin dans sa maison.
Petit, Yogen faisait des va-et-vient dans le petit « atelier » de son père. « Je regardais mon père travailler et de temps en temps, je lui donnais un coup de main. Mais à cette époque, je ne songeais pas à devenir entrepreneur comme lui », confie Yogen. En effet, après la Form V au collège d’État Professeur Hassan Raffa et le HSC au collège d’État de Piton, Yogen s’inscrit dans un cours en finances au Charles Telfair Institute. Il obtient un certificat. Il poursuit une formation en ACCA, niveau un, après lequel il s’inscrit à l’Université de Maurice pour un cours en “Finances and Banking”. Après les études, il prend de l’emploi dans le département finances d’une firme privée. « J’ai été recruté comme “trainee”. Quand mon stage de six mois s’est achevé, la compagnie était prête à m’embaucher. Mais je n’ai pas voulu poursuivre mon parcours professionnel dans cette entreprise, notamment pour des raisons personnelles. Après ma démission, j’ai postulé dans plusieurs autres entreprises. En attendant, j’aidais mon père dans son commerce. C’est là que tout a débuté », relate Yogen.

Gassen fabriquait des objets plutôt classiques à cette époque, à savoir des tentes en vacoa, des chapeaux, des bijoux artisanaux à base de coquillages, entre autres. En l’aidant dans ce métier, Yogen réalise qu’il est aussi fait pour ce métier. « Pourquoi travailler pour des étrangers quand je pouvais apporter mon soutien à mon père, et éventuellement prendre la relève ? J’ai déjà une notion et un peu d’expérience dans le métier », fait-il ressortir. Toutefois, Yogen a voulu apporter des changements novateurs à l’entreprise de son père. « Je voulais révolutionner ce métier, en introduisant de nouvelles tendances, à savoir de nouveaux objets qui pourraient fasciner les touristes. Alors, nous avons commencé à importer les matières premières de l’étranger, comme des noix de coco, et tous les produits que nous utiliserons pour assembler des objets.

`D’ailleurs, j’ai mené une étude sur le marché pour savoir ce que recherchent les touristes. À cette époque, la demande était grande, surtout au niveau des hôtels. À partir de là, nous sommes venus avec divers nouveaux produits, comme des statuettes en bois et autres matières, des objets faits à base de coquillages, des sacs et objets décoratifs à partir des noix de coco, entre autres. De plus, nous nous sommes lancés dans la personnalisation des objets, c’est-à-dire, nous pouvions créer des objets avec des écrits dessus ou selon la demande de nos clients », souligne Yogen.
Pour ce qui est des bijoux artisanaux, Yogen relate que son père fabriquait des bijoux plutôt classiques. Quand il l’a rejoint, Yogen a opté pour des bijoux artisanaux plus en vogue. « Les bijoux artisanaux que nous confectionnons maintenant peuvent même être portés pour des événements comme les mariages, les fiançailles, les fêtes de fin d’année, les fêtes d’anniversaire, entre autres. Quant aux autres objets, ils peuvent être utilisés pour la décoration intérieure », dit-il. Le duo père et fils n’a connu que du succès depuis. Du coup, ils sont passés à l’état de grossistes. « Quand il a commencé et pendant plusieurs années après, mon père vendait ses produits sur les plages publiques. Il devait travailler seul. Ma mère l’assistait quand il avait des commandes importantes. Depuis que notre commerce a pris de l’envol, nous avons pris un emplacement au bazar central à Port-Louis. Puis, des années plus tard, nous sommes devenus grossistes. Nous livrons à des revendeurs, des centres commerciaux et des hôtels. Grâce à cela, nous avons pu agrandir notre maison et aménager un endroit plus adéquat pour notre métier », dit Yogen.

Par ailleurs, ce dernier explique que certains objets sont fabriqués localement par lui et son père, mais que le travail fini doit être fait à l’étranger. « Nous travaillons avec des experts étrangers dans le domaine pour nous fournir des produits vraiment hors du commun. Pour cela, certains produits confectionnés localement doivent être envoyés chez nos partenaires pour les touches finies », précise-t-il. Grâce à cette évolution, Gassen et Yogen ont aussi les moyens pour employer des proches. « Autrefois, mon père travaillait seul. Aujourd’hui, la situation nous permet d’employer des gens, qui sont des proches. Ma mère, qui aidait mon père, a décidé de prendre sa retraite », fait-il ressortir.

Gassen Boutique est désormais officiellement gérée par le duo père et fils. Ces derniers travaillent tous deux sur la confection des objets. « Nous nous inspirons de tout ce que nous voyons autour pour confectionner nos produits. J’aime aussi observer et je puise des idées à partir de mon observation. De plus, nos clients et des proches nous partagent aussi leurs idées », affirme Yogen. Selon Yogen, Gassen s’occupe principalement de la mise en vente au bazar central de Port-Louis alors que lui se charge de l’achat et de l’importation des matières premières. « Je ne suis dans ce métier que depuis sept ans mais je ne regrette pas d’avoir abandonné une carrière dans le domaine des finances pour devenir entrepreneur. Ma plus grande inspiration a été mon père et je souhaite devenir comme lui. S’il a réussi dans sa vie, c’est grâce à son métier d’artisan. Je suis confiant que je vais connaître autant de succès que lui. Jusqu’ici, nous travaillons toujours ensemble mais après je compte garder cette entreprise en vie et je vais la faire avancer », indique le jeune entrepreneur.

Comme projets d’avenir, Yogen confie qu’il rêve d’avoir une grande entreprise. « Je souhaite pouvoir construire un grand atelier où tous les petits entrepreneurs pourraient venir confectionner leurs produits. Je réalise qu’il y a un manque de plateforme pour les petits entrepreneurs à Maurice. Mon rêve, c’est de leur offrir un endroit où ils pourront travailler en toute sécurité. Ce projet a accumulé un peu retard en raison de la crise liée à la COVID-19, mais je ferai de mon mieux pour le réaliser au plus vite », conclut Yogen.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -