PROJET DE PROMENADE EN BÉTON : “Pa tous nou Gris Gris”

“Qui a eu cette idée folle de remplacer l’herbe par du béton? Défigurant ainsi la plage de Gris Gris!” Les habitants et autres habitués de la région ont été offusqués, mercredi dernier, de voir une pelleteuse se frayer un chemin vers la plage de Gris Gris. In extremis, mandant les policiers sur les lieux, ils ont réussi à stopper les travaux qui devaient démarrer en vue de la construction d’une promenade en béton menant vers la grotte dans la falaise quelques mètres plus loin. L’herbe aux alentours devait être enlevée au profit du béton! Une absurdité, s’insurgent les écologistes et autres amoureux de Gris Gris qui se sont mobilisés pour contrer une telle démarche. Les travaux, dont personne ne semble connaître ni les tenants ni les aboutissants – aucun panneau n’ayant été affiché – ont été interrompus. Mis au courant du mécontentement soulevé, le ministre de l’Environnement s’est dit prêt à stopper les travaux s’ils portent préjudice à l’environnement. Étienne Sinatambou envisageait de se rendre à Gris Gris ce week-end. 
“Stop au bétonnage de la plage!” C’est le cri de guerre lancé par les habitants de Gris Gris et plusieurs écologistes, mercredi dernier, lorsqu’un habitant de la région a donné l’alerte face à un bulldozer qui se frayait un chemin pour démarrer des travaux de construction sur la plage de Gris Gris. Des travaux à l’initiative du ministère de l’Environnement mais pour lequel le District Council n’aurait pas été mis au courant. D’ailleurs, sur place mercredi, des conseillers du village de Souillac s’offusquaient également de la situation. Rejoints par les membres du mouvement Aret Kokin Not Laplaz (AKNL), les responsables des forces vives, les écologistes de même que les habitants se sont installés devant la pelleteuse pour bloquer les ouvriers. Il a fallu l’intervention des policiers pour que les choses se décantent et que la pelleteuse fasse marche arrière. “Si ces arbres et cette herbe sont enlevés, cela va créer de l’érosion”, préviennent les habitants de Souillac qui déplorent qu’aucun panneau n’ait été placé pour informer des travaux qui devaient être entrepris.
Il ressort qu’il s’agit d’une commande du ministère de l’Environnement directement qui souhaite, en guise d’embellissement de la plage, installer un sentier menant à la falaise et rejoignant ainsi La Roche qui Pleure. Des bancs en béton devaient aussi être installés le long du sentier. “Une idée absurde!”, s’écrient les habitants de la localité qui font ressortir le chant sauvage de Gris Gris qui a, en dépit des années, gardé son authenticité. “Pourquoi mettre des bancs et enlever l’herbe? L’herbe maintient le sable deux ou trois fois l’an lors des plus fortes marées lorsque les vagues vont s’écraser sur la falaise. Ce sont des travaux totalement inutiles, et surtout qui risquent de créer davantage de dégâts”, disent les écologistes.
Les commerçants
obstruent le parking
Selon eux, il y a d’autres problèmes auxquels devraient s’attaquer les autorités, au lieu de s’en prendre à la nature. Ils citent l’installation sur le parking de deux roulottes où est commercialisée de la nourriture. “Là où elles sont, ces roulottes gâchent la magnifique vue sur la plage. Dès qu’on arrive sur le parking, ce n’est pas Gris Gris qu’on voit, mais des marchands”, lancent-ils. Et de faire ressortir qu’en plus de gâcher le paysage, ces roulottes bloquent les places de parking, principalement le dimanche lorsque la plage grouille de monde. “C’est au moins cinq parkings qui sont pris à eux deux et lorsque le marchand de glaces s’amène lui aussi, c’est sept places de voitures qui sont bloquées. C’est pas possible! C’est à cela que devraient s’attaquer les autorités! Il faut mettre de l’ordre dans le parking”, disent-ils, déplorant que leurs nombreuses lettres envoyées aux autorités soient restées sans réponse.
“En tout cas, pas touche nou Gris Gris!”, crient les habitués de la plage qui demandent au ministre de l’Environnement de revoir ses plans. Alerté mercredi, le ministre Étienne Sinatambou a fait comprendre que si le projet porte préjudice à l’environnement, il n’ira pas de l’avant. Le ministre devait effectuer un constat de visu durant le week-end, tout en prévenant qu’appel avait été fait à un contractuel et qu’il y a un engagement de pris. Il faudra ainsi faire attention avant de résilier tout contrat. Ce que les habitants déplorent, avançant qu’il n’y a pas eu d’appel d’offres pour ces travaux pour le compte du ministère de l’Environnement.

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