Promesse électorale à l’eau : 237 025 bénéficiaires de la BRP privés de Rs 375

Le PMO fait la sourde oreille aux cris de détresse de cette 
catégorie de Mauriciens vulnérables à la montée des prix

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Les 237 025 bénéficiaires de la Basic Retirement Pension (BRP), dans la plupart des cas l’une des seules sources de revenus pour cette catégorie de Mauriciens, qui avaient cru à la promesse électorale du leader de l’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, en octobre 2019, cachent difficilement leur déception en ce début de 2021. À ce chiffre doivent s’ajouter les veuves et autres bénéficiaires de pension d’invalidité. Dans un premier temps, ils avaient cru que l’absence du versement de la compensation de Rs 375 sur la pension en ce mois de janvier relevait d’une simple erreur et que la situation devrait se rétablir lors du prochain versement de la Old Aged Pension. La désillusion sera encore cruelle, car le gouvernement a pris une décision politique en catimini de priver de compensation ces Mauriciens des plus vulnérables face à la montée des prix.

Dès la fin de l’année dernière, le ministère des Finances, sous la responsabilité de Renganaden Padayachy, a émis des directives formelles à l’intention du Senior Chief Executiuve du ministère de la Sécurtité sociale pour geler la pension de vieillesse au niveau post-électoral 2019. Ce sera l’une des seules occasions où les allocations sociales ne seront pas ajustées avec la compensation salariale au même titre que l’ensemble des salariés des secteurs public et privé. Dans bien des cas, la répercussion représente un manque à gagner de Rs 750 par mois compte tenu que le couple soit déjà à la retraite.
La lettre circulaire des Finances CF/40/40/30/2V11 en date du 28 décembre est sans concession et aussi sans état d’âme : « I am directed to inform you, that in view of the pension reform currently being implemented, the rates of basic pensions, including Basic Widow’s Pension, Basic Invalidity Pension, Basic Orphan Pension and the Child Allowance, are being kept at their current level for the year 2021. » En tout cas, cette décision de politique générale sur un dossier aussi sensible et délicat n’a fait l’objet d’aucune annonce formelle, même si le conseil des ministres s’etait réuni jusqu’au mercredi 30 décembre de l’année dernière.

Mais ce qui est pire, c’est qu’en date du 13 janvier, soit la semaine dernière, le Prime Minister’s Office refuse de concéder cette décision affectant tous ceux âgés de plus de 60 ans, de même que ceux dépendant de l’aide sociale pour tenter de joindre les deux bouts. Dans une correspondfance datée du 13 janvier, V. K. Munoosingh, au nom du Secretary to Cabinet and Head of the Civil Service, répondant à des protestations de Rashid Imrith, président de la All Employees Confederation, au sujet du non-paiement de la compensation, fait comme si rien n’était.

« I am directed to acknowledge receipt of your letter dated 08 January 2021 regarding Extension for the payment of compensation for rise in cost of living to beneficiaries of any type of pensions, and to inform you that the matter has been referred to the Ministry of Finances, Economic Planning and Development », écrit le PMO sans nul autre procès, faisant accroire que le nécessaire pourrait intervenir alors que les ministères des Finances et de la Sécurité sociale savent pertinemment que tel n’est pas le cas en l’absence d’un budget approprié. Dans sa lettre de protestation du 8 janvier, Rashid Imrith avait soutenu que « this is most unfair and inequitable given that beneficairies of pensions are the most vulnerable to the least rise in CPI. »

En tout cas, la grogne s’intensifie au sein de la population vu que l’Alliance Morisien avait articulé sa campagne électorale autour d’un doublement de la pension de vieillesse à Rs 13 500 par mois et qu’il n’était nullement question de réforme de la pension dans le programme électoral piloté par nul autre que Pravind Jugnauth. « La réforme annoncée de la pension ne devra nullement interdire au gouvernemlent de rajuster le barème de la pension avec la progression du coût de la vie, surtout dans une conjoncture marquée par des dépenses ménagères supplémentaires face à la pandémie de Covid-19. La réforme de la pension ne doit pas être une excuse pour pénaliser nos aînés maintenant que les élections sont loin derrière nous », s’insurge Rashid Imrith.

De son côté, le président de la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), Narendranath Gopee, projette d’organiser une manifestation contre « cette décision sans coeur » du gouvernement en ajoutant avec force que « gouvernman fode pa li oubliye linn fer enn renion tam tam sant Swami Vivekananda, Pailles, pou fer kone ki zot pansion pou ogmant ziska li vinn Rs 13 500. Maintenant, on voit le grand mensonge qui fait surface. Nou dir gouvernma pa badinn ek enn drwa aki. Pa fer mizer enn group dimoun ki deza vilnerab. »

Même si dans les rangs des syndicats et autres organisations l’unanimité se dégage contre le non-paiement des Rs 375 aux bénéficiaires des prestations sociales, très peu de détails se dessinent quant à la forme que prendra cet éventuel mouvement de rue en ce début d’année. En tout cas, le président de la FSSC a déjà donné une indication quant au lieu de la manifestation, à savoir devant l’Hôtel du Gouvernement, siège de l’Assemble nationale.

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