Promesses du GM: le syndicat des Pêcheurs déplore le flop des mesures budgétaires

Les 500 cartes de pêcheurs et l’amnistie sur les emprunts à la DBM, entre autres, se font toujours attendre

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Judex Rampaul : « Peser inn vinn koumadir mandian bir lakot»

Plus de six mois après la présentation du budget 2021-2022, les multiples mesures Tap Latab annoncées pour le secteur de la pêche peinent à se concrétiser. Une situation que dénonce avec force le Syndicat des Pêcheurs.

Le porte-parole Judex Rampaul soutient qu’ il n’est pas correct de faire des annonces sans les mettre en œuvre. Qu’il s’agisse des 500 nouvelles cartes aux pêcheurs, de l’aide pour remplacer le matériel ou encore de l’amnistie pour le remboursement des prêts à la Development Bank of Mauritius (DBM), rien n’a été concrétisé, déplore-t-il. Il demande au ministre des Finances, Renganaden Padayachy et à celui de la Pêche, Sudheer Maudhoo, de respecter leurs engagements.

« Metie peser li enn metie nob. Nou gagn nou lavi onetman. Me zordi, peser inn vinn koumadir mandian bir lakot… », se désole Judex Rampaul. Il rappelle que le Syndicat des Pêcheurs milite depuis longtemps en faveur des pêcheurs dits amateurs, soit ceux qui sont enregistrés au ministère de la Pêche et qui pratiquent ce métier, sans pour autant détenir une carte de pêcheur professionnel. Il plaide pour que leur situation soit régularisée et que priorité soit surtout accordée aux  Genuine Fishermen.

L’annonce dans le budget 2021-2022 est venue ainsi rassurer la communauté. « Le ministre Sudheer Maudhoo en avait parlé à plusieurs reprises, même à l’Assemblée nationale, mais le fait que le ministre des Finances vienne l’évoquer dans le budget, cela veut dire que les dispositions ont été prises pour cela. Or, cela fait plus de six mois qu’on attend. Il y a eu des consultations, mais le projet peine à se concrétiser », dit-il.

Il ajoute que ces pêcheurs amateurs devaient également suivre une formation pour la pêche hors lagon et qu’à ce chapitre également, l’attente demeure longue. « Les pêcheurs professionnels ayant de l’expérience sont disposés à former les jeunes », affirme-t-il.

Il en est de même pour la promesse de Writing Off  les emprunts des familles de pêcheurs en difficultés. L’une des situations se rapporte aux pêcheurs décédés et dont les familles se retrouvent avec des dettes sur le dos. « En dépit de l’annonce dans le budget, ces veuves sont toujours en train de subir des pressions. Là encore, on attend toujours que le gouvernement mette en pratique ce qu’il a promis », regrette-t-il.

Une autre mesure budgétaire, soit une allocation de Rs 2 500 à chacun des 1 800 pêcheurs pour renouveler leur matériel, est restée lettre morte. On sait, poursuit le porte-parole des pêcheurs, que pendant le premier confinement, ces professionnels ne pouvaient sortir en mer et beaucoup disent avoir perdu leurs casiers. Ils attendent toujours cette aide pour pouvoir renouveler leur matériel de pêche.

Parlant de la pension de Rs 52 500 promise aux pêcheurs de 65 ans à monter, à condition de retourner leurs cartes de pêcheurs, Judex Rampaul concède que l’initiative est bonne. « Il faut reconnaître que c’est la première fois qu’il y a un tel projet pour les pêcheurs. Mais la somme de Rs 52 500 n’est pas appropriée car les pêcheurs ont aussi contribué à l’économie du pays. Ces pêcheurs de 65 ans à montrer ont travaillé dur pendant toute une vie. Il faut reconnaître leur contribution à sa juste valeur », dit-il.

Dans ce contexte, Judex Rampaul se demande pourquoi seulement les pêcheurs artisanaux sont reconnus et non pas ceux qui pêchent sur les bancs. « Eux aussi sont en train de faire un travail important pour permettre à la population d’avoir du poisson à manger. Ils risquent leur vie en allant pêcher en haute mer, mais ils ne sont pas reconnus. Il est temps de revoir ce système », poursuit-il.

Le porte-parole du Syndicat des Pêcheurs évoque également les difficultés de ceux pratiquant la pêche hors du lagon. Il souligne que le ministère de la Pêche lui-même encourage les pêcheurs à aller dans cette voie. Toutefois, dans ce domaine, ils se retrouvent face à de gros bateaux industriels autorisés à pêcher dans nos eaux. « Comment nos pêcheurs, dans leurs petits bateaux semi-industriels, pourront aller concurrencer ces gros bateaux ? Valeur du jour, il n’y a plus de thon pour nos pêcheurs. Ces bateaux industriels prennent tout dans leurs filets. Nos pêcheurs sont les grands perdants dans cette affaire »,constate-t-il.

L’Union européenne compense financièrement les pêcheurs locaux pour ce manque à gagner. « Nous avons déjà demandé des explications à l’Union européenne mais on nous a dit que tout l’argent va au ministère de la Pêche et que c’est lui qui doit faire des projets pour les pêcheurs », se demande-t-il.

Judex Rampaul lance un appel au ministre Maudhoo, pour relancer le comité consultatif, afin de passer en revue tous ces problèmes. Si rien n’est fait pour ce secteur, regrette-t-il, les jeunes ne seront pas intéressés par le métier de pêcheur et ce sera vraiment dommage pour un pays doté d’une zone économique exclusive de 2,3 millions de kilomètres carrés.

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