Promotion automatique au secondaire : ce qu’en pense le corps enseignant

Promotion automatique en classe supérieure dans le cycle secondaire. Pour ou contre? Les avis divergent parmi le corps enseignant. Approchés par la rédaction, certains enseignants donnent leur point de vue à ce sujet.

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En effet, en conférence de presse, la promotion automatique a été annoncée par la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Ainsi, sauf si l’élève a de grosses difficultés académiques, ce dernier pourra monter en grade 13 (Upper 6) automatiquement. Une mesure qui s’étend également aux grades 7, 8, 10 et 12.

Afin de permettre l’organisation des examens nationaux et ceux de Cambridge, le ministère de l’Éducation a également décidé de ne pas maintenir les examens de ces grades. Toutefois, la décision finale reviendra aux administrations des écoles, en fonction de l’évaluation de chaque élève.

Mais qu’en pensent les enseignants ?

D.S.T., enseignant dans un collège des hautes Plaines-Wilhems 

« La promotion automatique a fait jubilé beaucoup de mes jeunes élèves. D’ailleurs, à l’annonce de la ministre, les réactions positives des élèves concernés par cette mesure ont  champignonné sur les réseaux sociaux », laisse entendre cet enseignant du cycle secondaire. La Covid-19 suivie de la crise sanitaire ayant eu un impact moral sur les élèves, ce dernier salue cette initiative. Toutefois, il pense que les résultats du mock exams auraient pu être considérés comme critère de promotion pour les élèves.

S.V., enseignante dans un collège d’État

La promotion automatique était la meilleure des solutions, selon cette enseignante affectée dans un collège d’État. Pour cause, « les élèves sont déjà saturés et démotivés par cette longue année scolaire. Renvoyer les examens aurait rendu la situation catastrophique », explique-t-elle. En espérant que les élèves se rendront compte de la chance qu’ils ont eu d’être promus automatiquement, S.V. souhaite que les élèves s’attellent au travail dès la prochaine rentrée scolaire.

M.L., enseignante dans un collège confessionnel

La promotion automatique ne permet pas d’évaluer réellement le potentiel et la performance des élèves à la fin d’un cycle donné. Voilà la raison pour laquelle, M.L., jeune enseignante d’un collège confessionnel, n’est pas en faveur de la promotion automatique.  Concédant que la situation sanitaire actuelle ne permet pas de les évaluer dans les mêmes conditions que d’habitude, les examens et contrôles continus du 2e trimestre auraient pu être pris en considération pour évaluer le niveau des élèves de chaque section, explique-t-elle.

Z.A., enseignante dans un collège à Port-Louis 

Une initiative injuste envers l’élite. Z.A., enseignante dans le secondaire dans un collège à Port-Louis, n’approuve pas cette mesure. Alors qu’un examen détermine le bagage intellectuel, l’assimilation et le cheminement d’un élève, « la promotion automatique permet à tous les élèves confondus de passer à la classe suivante sans évaluation, et cette mesure est déraisonnable selon moi », indique la jeune enseignante. « Il est vrai qu’on nous demande de déterminer qui sont les élèves qui seront recalés mais sur quelle base pouvons nous déterminer cela? », s’interroge cette dernière avant d’expliquer que certains élèves ne prennent pas au sérieux les assessments ou Mock Exams, mais se donnent à fond sur les examens finaux. Néanmoins, avec le chamboulement lié à la pandémie, c’est une solution probable pour ne pas dépénaliser les étudiants à cause de la Covid-19. Z.A. se demande toutefois pourquoi cette mesure n’avait pas été considérée lors de la première vague l’année dernière.

S.G., enseignante dans un collège des hautes Plaines Wilhems

Pour S.G., enseignante dans un collège mixte des hautes Plaines Wilhems, en cette période de crise sanitaire, c’est la santé des étudiants qui prime. D’ailleurs, elle salue l’initiative du ministère de l’Éducation. « Toutefois, c’est une décision qui aurait dû être prise lors du dernier confinement. Considérant cette nouvelle mesure, c’est six mois de scolarité perdue pour les élèves de la Grade 7, 8 et 9 », estime-t-elle. Par ailleurs, les choses vont être un peu plus compliquées pour les élèves de la Grade 10 et 12, selon la jeune femme, car « certains élèves ne méritent pas vraiment d’être promus ». Une situation qui pourrait jouer contre eux quant au niveau du SC et du HSC, regrette cette dernière.

À noter que certains établissement secondaires envisagent des examens après le confinement, tandis que d’autres ont mis en place des « promotion committees ».

 

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