L’ombusperson : « Dans les RCI, nous avons été témoins de bann vre lakinn »

– Rita Venkatasawmy recommande « pas plus de 12 enfants par Residential Care Institution !» — Des structures « différentes et spécifiques préconisées pour les enfants ayant des 'serious behavioural concerns' de même que pour les bébés »

L’Ombusdperson for Children, Rita Venkatasawmy, qui a procédé, hier, au lancement du rapport annuel de cette instance, prône un maître-mot «désinstitutionaliser ! C’est un mot kilométrique, avance la principale concernée, qui est d’avis que c’est une stratégie incontournable pour assurer l’intérêt supérieur de l’enfant Mauricien, et si l’on souhaite améliorer la vie de ceux, qui se retrouvent dans les Residential Care Institutions (RCI).»

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L’appel est transmis aux Stakeholders, tant privés qu’étatiques, engagés dans la gestion des maisons d’accueil destinées aux enfants victimes d’abus divers et multiples, qu’ils soient physiques, psychologiques, sexuels, verbaux et autres.

«Seule une désinstitutionalisation, avec pas plus de 12 enfants par structure d’accueil, nous permettra à aider de manière durable et constructive ces enfants qui y atterrissent », s’appesantit Rita Venkatasawmy. Citant les UN Guidelines, elle soutient que  « plus la structure est petite, mieux l’attention et soins sont dirigés et concentrées sur les individus, dans un réel souci de les réhabiliter et les aider. Mais, il s’agit de ne pas amalgamer les enfants : pas question de mettre ensemble des enfants aux problématiques allons dire classiques, avec ceux ayant des Serious Behavioural Concerns. Cet amalgame a des répercussions dangereuses et dramatiques.»

Elle ajoute que «pour ce qui est des bébés, notre rapport dit clairement que les structures ne sont pas la place idéale pour eux. Un bébé a besoin de l’attention constante et permanente de soit ses parents, soit d’un Carer. Or, dans ces structures que nous avons visitées, nous avons vu des bébé dans des berceaux, ou devant des télés…» Elle a avancé que «nous allons plancher de manière plus efficace sur la question de Foster Care et des Foster Families.»

Mme Venkatasawmy a plaidé pour «des conditions salubres, et des logistiques, internes et externes, ainsi que des emplois du temps élaborés, avec des heures d’apprentissage, de jeux, de câlins, entre autres, pour ce qui est des bébés qui atterrissent dans ces structures d’accueil. »

Elle fait comprendre que lors des visites de ses équipes et elle-même,
«nous avons constaté que toutes les structures ne sont pas pourvues des mêmes aménités et que certaines sont même en-dessous des critères requis. Il faut absolument remédier à cela, car ces enfants méritent toute notre attention. Ce sont des êtres humains. Et si dès le départ, nous ne les prenons pas bien en considération, ces enfants deviennent de potentielles victimes qui finissent dans les structures d’accueil, hélas !» Elle cite, à cet effet, «François Dolto, qui, depuis des décennies, a dit qu’un bébé, ce n’est pas un tube digestif !»

Le rapport annuel de 2021 avait mis l’accent sur trois aspects relatifs aux enfants, à savoir, la protection des enfants vivant à la résidence Anoska; l’exploitation et les abus sexuels en ligne, et l’impact du Covid-19 sur les enfants à besoins spéciaux et en situation de handicap.

Hier, l’Ombudsperson for Children a déclaré que «pour réaliser ce nouveau rapport annuel, mon équipe et moi-même sommes descendus sur le terrain pour plus d’une centaine de visites nocturnes. Ce sont des visites surprises effectuées après 17h où nous avons été témoins de vraies lacunes auxquelles font face ces RCI.»

Pour les besoins de ce rapport, l’ Office of the Ombudsperson for Children, outre ses activités régulières, s’est engagé dans 92 réunions et Workshops, 200 Field Visits (dont une centaine donc dans les RCI), des sessions de travail avec les ONG engagés auprès des enfants, ainsi que des instances comme la Law Reform Commission, entre autres.
Sur 500 pages, ledit rapport détaille, justement, ces rencontres et met en avant ses recommandations.

L’une des propositions porte sur un changement d’appellation des RCI.« Pourquoi pas des maisons des enfants, par exemple ?», se demande Rita Venkatasawmy. « Mais le point saillant demeure la désinstitutionalisation des RCI. Aussi longtemps que nous aurons certaines de ces maisons pour les enfants qui opèrent avec une trentaine d’enfants accueillis, il y aura des dysfonctionnements et des problèmes surviendront», dit-elle.

 

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