QUATRE-BORNES : Rencontre avec les citoyens, Xavier-Luc Duval et Kavi Ramano sur le gril

Pendant presque deux heures, le DPM Xavier-Luc Duval, et dans une moindre mesure, le député mauve Kavi Ramano, ont subi le feu roulant des questions des paroissiens de l’église Saint Rosaire, Quatre-Bornes. C’était hier soir à la Salle Michel Guérin (Salle d’oeuvres) de l’église dans le cadre du suivi de la dernière rencontre des candidats de la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes (N° 18) aux élections générales de décembre dernier avec les habitants de la Ville des Fleurs.
Les membres de l’Équipe d’Animation Paroissiale (EAP) de l’église Saint Rosaire avaient arrêté quatre thèmes pour leur rencontre avec les élus du N° 18 : la pauvreté, la drogue, la discrimination et l’éducation. Le modérateur du débat était Alain Deville.
« Peu avant les élections générales de décembre dernier, nous avons pris l’initiative d’inviter les candidats à ces élections à venir interagir avec leurs éventuels mandants et nous leur avions promis qu’une fois élus, ils seraient invités à refaire l’exercice. Je suis heureux que les députés Duval et Ramano se prêtent volontiers au jeu et nous déplorons l’absence du troisième député, Roshi Bhadain, qui est à l’étranger, avons-nous appris. Le but de cette rencontre citoyenne étant de permettre aux habitants de Quatre-Bornes d’interpeller ceux qu’ils ont élus par rapport à leurs attentes en tant que citoyens », a confié au Mauricien le père Gérard Mongelard, curé de la paroisse, peu avant de début de la rencontre.
Selon la procédure établie, un membre de l’EAP a fait un état des lieux du thème abordé pour ensuite laisser les deux députés présents répondre à leurs questions.
Ainsi, dans son analyse de la pauvreté dans la région de Quatre-Bornes, Joyce Rouget a évoqué la difficulté des ONG à avoir des dons dans le cadre du CSR. Elle a aussi parlé, entre autres, du retard de certaines personnes à avoir l’aide du Trust Fund (aujourd’hui la National Empowerment Foundation), de l’absence d’une culture de travail à Maurice et du salaire minimum.
Si Xavier-Luc Duval a concédé que la NEF « ne fonctionne pas » comme il se souhaiterait, il a dit néanmoins qu’il faudrait attendre un peu pour savoir si l’élimination des guidelines du CSR va redynamiser ce programme. Il a aussi évoqué le programme Love Bridge (Rs 100 millions) pour lutter contre la pauvreté. Le VPM a également affirmé que le gouvernement a à coeur la promotion d’une culture de travail à Maurice. Du salaire minimum, il a expliqué qu’il doit y avoir un juste équilibre pour d’une part ne pas encourager le chômage et d’autre part promouvoir la création d’emploi. « Mais la meilleure façon de lutter contre la pauvreté, c’est à travers le développement économique. C’est ce que le gouvernement est en train de faire », soutient-il.
Le député mauve Kavi Ramano, lui, a dénoncé l’ingérence politique comme un obstacle à la promotion d’une culture de travail. À quoi, Xavier-Luc Duval a répondu que c’était selon lui une « explication trop simpliste ».
Élaborant sur le thème de la drogue, Gilbert Veerasamy a dénoncé le rajeunissement, la féminisation du fléau, ainsi que la prolifération des drogues de synthèse. Il a aussi parlé des programmes de prévention de la paroisse. Dans ce contexte, Kavi Ramano a plaidé pour l’octroi de davantage de moyens à la police. Tout en déplorant la souffrance des familles touchées par le problème de la drogue, le VPM a exhorté les Mauriciens à aller déposer devant la commission d’enquête Lam Shang Leen sur la drogue. « Pena konba politik ladan. Linportan se ki nou zanfan aret soufer », dit-il.
Le thème de la discrimination a permis à Linda Bonne de dénoncer les nominations des « petits copains », le backing, le favoritisme et la protection politique. « Labou pe mok lamar », a-t-elle ironisé en affirmant que le présent pouvoir fait exactement ce qu’a fait l’ancien en la matière.
Dans ce registre, Xavier-Luc Duval s’est félicité de l’institution de l’Equal Opportunities Commission (EOC). « Mo dakor Glover kontigne fer so travay, nou pou soutenir li ladan », a-t-il précisé. Kavi Ramano, lui, a longuement plaidé pour l’arrêt de la délégation des pouvoirs de la Public Service Commission aux ministères pour les recrutements. « Ossi lontan ki sa pa pou arete, pou ena sa persepsion diskriminasion-la », a-t-il dit. « Mais n’oubliez pas que c’est la PSC qui a le dernier mot », a rétorqué Xavier-Luc Duval. Il a exhorté les Mauriciens à avoir recours aux institutions mises sur pied pour défendre leurs droits. « Rien n’est parfait. Mais nous avons la volonté de faire une différence », a-t-il ajouté.
L’évocation des problèmes dans le système d’éducation par Joyce Rouget aura permis à Xavier-Luc Duval de plaider pour la réforme du Nine-Year Schooling. « C’est une réforme en cours et nous devons tous nous serrer les coudes pour la réussir car nous trouvons tous inacceptable que 30 % de nos enfants soient recalés », a-t-il plaidé. Kavi Ramano a lui dénoncé les « flous » de cette réforme.
Le père Mongelard a promis une nouvelle rencontre des citoyens avec leurs députés.

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