RAMADAN : L’Itikaaf est le moment propice pour chercher à devenir meilleur, selon Nissar Ramtoolah

À compter de ce soir, les musulmans observant le jeûne du Ramadan, un des cinq piliers de l’Islam, s’embarquent pour la dernière phase du mois sacré, soit le « final countdown ». En effet, l’Itikaaf, période d’isolement d’une dizaine de jours, recommandé selon les lois islamiques (sunnah), puisque pratiquée par le Prophète Muhammad (PSSL), démarre ce soir et culminera avec la célébration de l’Eid Ul Fitr, marquant la fin du Ramadan. Durant cette dizaine de jours aussi, les musulmans marqueront la nuit la plus intense de ce mois de carême, appelée communément Laila-Ul-Qadr, marquant la descente du Coran sacré sur terre.
Le « final countdown » du mois de Ramadan est donc entamé : ce soir marque le début de l’Itikaaf, soit les 10 derniers jours du mois de jeûne. Ce rite, recommandé par l’Islam, puisqu’observé en son temps par le Prophète Muhammad (PSSL), a pour principe de « s’isoler du monde externe et des plaisirs terrestres », explique le président de la Jummah Masjid de Port-Louis, Nissar Ramtoolah. « L’Itikaaf est surtout observée par les hommes, qui passent ces 10 prochains jours dans les mosquées, dans des espaces spécialement aménagés à cette intention. Mais la tendance a aussi été notée auprès des femmes ». Celles-ci n’observent pas l’Itikaaf dans des mosquées, « mais chez elles, dans leurs maisons, dans une pièce qu’elles auront spécifiquement préparée pour ces 10 jours », précise notre interlocuteur.
L’Itikaaf, soit cette période où l’on se retire physiquement du monde qui nous entoure, ajoute encore M. Ramtoolah, « se veut une période propice pour aller au fond de soi. Chercher au fond de son âme et se remettre en question. L’année qui s’est écoulée depuis le dernier Ramadan nous a amenés à faire certaines choses ; peut-être avons-nous commis des erreurs, puisque nous ne sommes pas parfaits, comme le Prophète Muhammad (PSSL) ». De ce fait, conseille le président de la Jummah Masjid, « pourquoi ne pas profiter de l’Itikaaf pour faire ce travail sur soi, se mettre à nu, accepter ses failles et ses défauts et prendre un nouveau départ ? »
La dizaine de jours durant laquelle l’Itikaaf est observée se décline en lectures du Coran sacré et d’autres prières et récitations d’extraits du Coran. « Le tout devant culminer à ce que cette retraite spirituelle soit un redémarrage pour chacun d’entre nous qui l’observons », rappelle M. Ramtoolah. Le but de l’Itikaaf, rappelle le président de la Jummah Masjid, « est cette remise en question totale qui aboutit par un engagement plus solide de devenir meilleur après ces 10 jours et nuits passés en isolation du monde qui nous entoure ». Notre interlocuteur continue : « Le défi de l’Itikaaf est justement d’accepter qu’on ait des faiblesses. Le mois du Ramadan est pour les musulmans le moment régulier du mea culpa. Durant ce mois, nous sacrifions nos plaisirs terrestres et nous nous abstenons de comportements irréfléchis, comme la colère, les railleries, penser du mal d’autrui et en dire du mal, entre autres. Nous faisons de notre mieux pour contrôler nos ardeurs et nos passions. Or, les dix jours de l’Itikaaf sont la période propice pour justement nous jauger et réaliser nos engagements pris. »
Et, ajoute M. Ramtoolah, « comme, durant ces dix dernières nuits se trouve aussi celle durant laquelle est observée le Laila-Ul-Qadr, marquant la descente du Coran sur la terre, une nuit donc très importante et recherchée, il est attendu des dévots qu’ils concentrent leurs efforts sur des lectures assidues du livre sacré ». Durant ces 10 nuits, à la Jummah Masjid de Port-Louis comme dans toutes les mosquées du pays, « la prière spéciale Shabena, aussi appelée Salat-Ul-Lail, est dite chaque soir », indique notre interlocuteur.
Le président de la Jummah Masjid souligne que « l’ardeur et la ferveur que nous mettons à vouloir, durant ces 10 derniers jours, à nous attirer l’amour, le pardon et la bénédiction d’Allah (SWT) est une épreuve qui nous donne encore plus de force, après le Ramadan, à vouloir nous améliorer ; être de meilleurs humains pour nos proches, nos voisins et tout le monde. C’est une sorte de mise à l’épreuve qui aura des répercussions sur tous les autres mois de l’année… jusqu’au prochain Ramadan ! »

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