Restrictions : La FTU dénonce le non-respect de l’héritage culturel au travail

Une employée d’un hôtel du Sud interdite de porter le tika

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Quelques semaines après le renvoi de deux employées d’une firme privée, pour port du hijab, le cas d’une employée d’hôtel interdite de porter son tika, est dénoncé par la Fédération des Travailleurs Unis (FTU). Atma Shanto, le négociateur, réitère qu’en 2019, l’Employment Relations Tribunal avait déjà tranché en faveur d’une employée d’un hôtel de l’Est, dans une affaire similaire. Il dénonce le non-respect de l’héritage culturel, qui est un droit constitutionnel, selon lui.

La FTU a écrit au Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour réclamer son intervention, concernant des atteintes aux pratiques culturelles dans des entreprises du privé. Il revient sur le cas de deux employées récemment renvoyées en raison du port du hijab. Il révèle également le cas récent d’une employée d’un hôtel du Sud, priée de ne plus porter le tika. Il ajoute que « nos ancêtres venus de différentes parties du monde ont bâti ce pays et que leur héritage culturel est ancré dans la société mauricienne. » Il estime que le gouvernement doit amener les patrons du secteur privé à respecter cet héritage culturel. « La Constitution garantit la liberté religieuse et culturelle. Ces interdictions sont des atteintes aux droits constitutionnels des travailleurs », avance-t-il.
Dans le cas de cet hôtel du Sud, il déplore le fait que les recommandations de l’Employment Relations Tribunal, dans le cas d’une autre employée d’un hôtel de l’Est, en 2019, n’aient pas été prises en considération. Celui-ci mentionne, entre autres : « Every country’s system of employment – industrial relations is in certain ways unique because it is shaped by a distinctive national history, culture, economy and set of political and social institutions. In Mauritius, we all come from somewhere with a tradition and culture that we cherish…»

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Atma Shanto ajoute que cet ordre de la Cour donne également des indications sur la manière dont les employées d’hôtel peuvent porter le tika, surtout pour celles travaillant en cuisine : « En 1943, une femme, Anjalay Coopen, est tombée, en luttant contre les barons sucriers. Ce n’est pas possible qu’aujourd’hui, en 2025, les patrons se montrent toujours agressifs envers les femmes sur leurs lieux de travail », dit-il encore.

La FTU demande au Premier ministre d’intervenir, pour faire respecter l’héritage culturel au travail en vue d’éviter des troubles sociaux. « Chacun doit assumer ses responsabilités », insiste Atma Shanto. Il dénonce aussi une détérioration de la situation sociale, en raison des conditions de travail restrictives. De même, il critique sévèrement le ministère du Travail, pour son absence de réaction.

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Par ailleurs, Atma Shanto attire l’attention sur le package proposé par certains hôtels à leurs employés. « Celui-ci comprend les conditions de travail et mentionne l’obligation de travailler le dimanche, jour férié et en cas de mauvais temps. Cependant, les rémunérations pour ces jours ne correspondent pas à ce qui est prévu dans la loi », fait-il comprendre.

Le négociateur affirme avoir déjà attiré l’attention des autorités concernées à ce sujet, mais qu’à ce jour, il n’y a eu aucune réaction : « Des patrons refusent de discuter du package avec le syndicat, pourtant reconnu par la compagnie.» Là encore, il dénonce une atteinte aux droits des travailleurs, pour des négociations. Atma Shanto signifie son intention de reprendre tous ces points lors des Assises du travail, prévues bientôt.
La situation à la Tourism Employees Welfare Fund préoccupe également. La FTU déplore le fait que près de dix mois après le changement de gouvernement, le nouveau board n’a toujours pas été constitué : « Dans ces conditions, les travailleurs du secteur de l’hôtellerie qui contribuent à ce fonds, chaque mois, ne peuvent profiter des facilités puisqu’il faut un board pour prendre des décisions.»

Atma Shanto cite en exemple des parents qui ont payé les frais universitaires pour leurs enfants et qui attendent d’être remboursés. « Il faut savoir que les remboursements sont faits selon un barème de salaire. Que se passera-t-il si, en attendant, l’employé a dépassé le barème ? », se demande-t-il.

Là encore, le syndicaliste appelle à une prompte réaction des autorités concernées. Il plaide aussi pour que les membres nommés sur ce board soient du secteur du tourisme car par le passé, il y a eu des cas où des personnes d’autres secteurs ont été nommées.

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