Rencontre – Véronique Forget : « J’ai gardé cette aura de sérénité »

Les Véronique font leur cinéma ce samedi au Caudan Arts Centre

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Ce samedi, à 19h30, démarre au Caudan Arts Center le duo concert de Véronique Forget et Véronique Zuel. Le titre du spectacle: Les grandes dames. Les Véronique font leur cinéma, où les deux artistes réveilleront les sens du public en interprétant des musiques de films, de comédies musicales… Un moment fort à ne pas rater. À Maurice pour ce grand événement, Véronique Forget parle de ce duo fusionnel qu’elle forme avec Véronique Zuel, basée sur leurs voix, qui s’accordent tout en harmonie, et ce, malgré leur registre vocal différent.

« Sublime ». C’est le sentiment qui se dégage en voyant Véronique Forget. Mère de deux grands enfants, et bientôt grand-mère, elle n’a rien perdu de sa superbe. Il y a aussi sa voix, tout en émotion, lorsqu’elle entonne La vie en rose d’Edith Piaf. Véronique Forget est une artiste, une Performer, comme elle se décrit.

La chanteuse de jazz a trouvé en Véronique Zuel, la soprano, une alliée. Cette amitié a continué à se forger sur ce duo qu’elles forment, et qui viendra pour le plus grand plaisir de leurs fans reprendre des chansons autour de grands films du cinéma. Forget, c’est la meneuse de cœur, et Zuel, la meneuse de foule. Et entre ces deux complices de scène, il n’y a que le rire pour égayer leurs moments de doute.

En 2019, les deux chanteuses s’étaient produites sur scène pour la première fois. Elles avaient cartonné, et les revoilà, ce samedi, au Caudan Arts Center. « Nous avons beaucoup travaillé à distance. Moi, je suis basée aux Etats-Unis, et Véronique Zuel, à Maurice. Même si elle fait dans du lyrique, Zuel s’est aussi modernisée, et ma voix jazz s’accorde parfaitement avec la tessiture de cette soprano douée », confie-t-elle.

Véronique Forget donne dans la générosité de cœur. Ainsi, malgré sa carrière à l’international, elle est restée cette Mauricienne accessible. Elle évoque sa carrière, faite de rythmes, parfois en dents de scie, et toujours entre des éternels recommencements. Sa vie est d’ailleurs ponctuée de rencontres. Elle a bourlingué, fait la découverte de nombreux pays. Mais son évolution personnelle, elle l’accomplit grâce à sa voix entre l’alto et le mezzo.

Dans la galaxie des chanteurs, elle s’impose comme une étoile, mais se veut plutôt du genre solaire. Véronique Forget veut toucher les âmes par ses chansons, son rayonnement intérieur. Artiste engagée à sa manière, elle reste curieuse de tout ce qui se rapporte à l’art musical. Sa voix, elle l’a trouvée au sein du clan Forget, qui était aussi des artistes, à leur manière.

Découverte par Gérard Cimiotti, elle sera très vite propulsée au-devant de la scène avec Patrick Dumolard, Dean Nookadu. « Le métier est venu à moi. J’ai choisi la chanson, qui allait être ma profession. Je n’arrête pas de dire, mais j’ai eu de la chance », reconnaît-elle.  Connue pour son répertoire jazzy, elle a aussi cette faculté de pouvoir se différencier dans d’autres courants musicaux, avec cette facilité déconcertante de briller tant du côté vocal que scénique.

 

« Gourmande de la vie »

Véronique Forget a travaillé pendant une certaine période de sa vie à Dubaï pour le compte des hôtels les plus prestigieux. « Dubaï a été ma plateforme pour me révéler au public, et cela m’a permis de voyager et de chanter en Europe et dans d’autres pays. Je me considère comme une performer, car ce qui fait le succès d’un artiste demeure non seulement son talent, mais aussi son attitude, qui se caractérise dans son travail de dur labeur et, surtout, beaucoup de discipline », se rappelle-t-elle.

Ouvrant une parenthèse, elle explique qu’en créant en 2013, pour l’Alliance française de Dubaï, un spectacle unique avec Nyno Carnino, chanteur réunionnais, construit en hommage à Piaf et Aznavour, le succès de ce spectacle les a conduits au-delà de la mégapole internationale, soit au Caire, à Mascate, à Abou Dabi, à Bahreïn. Il y a, chez Véronique Forget, le poids de l’expérience dans chacune de ses intonations vocales. Sa maîtrise vocale effleure la peau de son public, lui procure des frissons, digne des plus grands artistes de notre temps.

Véronique Forget voulait faire une percée en France, mais s’étant entourée de mauvaises personnes, le projet n’a pas fait long feu. De retour sur Dubaï, elle rencontrera un Britannique, qui deviendra son mari. Avec lui, elle partira à la découverte de la Belgique. « Je n’étais pas sous contrat, mais en freelance. Il a fallu prendre une décision. J’ai dû partir d’une vie très intense professionnellement parlant, et j’ai donné la priorité à mon cœur, mon mari, pour la Belgique. Les premiers mois sans travail étaient difficiles, mais j’ai fait la rencontre d’un bassiste mauricien, Dexter Pallany, qui m’a permis de chanter avec lui. De là, les contrats se sont enchaînés. Je travaille sans manager, et donc, c’est très difficile de tout gérer à la fois », ajoute-t-elle.

Ensuite, son mari décide de partir pour Singapour, et Véronique, qui avait des contacts dans ce pays, trouve vite des débouchés. « L’hôtellerie, c’est de l’entertainment. Moi, j’avais un public réceptif et la chance de me produire dans des clubs de jazz à Singapour. Dans ce pays, j’ai même chanté en chinois “La vie en rose” devant des dignitaires chinois. »

La vie de Véronique étant faite de traversée, elle se retrouvera aux Etats-Unis, où elle vit actuellement, et plus exactement à San Diego. « Ce n’est pas le rêve américain. Je trouve juste que le pays est très grand. Pendant le Covid, cela a été un moment difficile. Alors nous sommes rentrés, mon mari et moi, à Maurice un certain temps. Aujourd’hui, je fais le va-et-vient entre mon île et les Etats-Unis, et en un peu plus de 35 ans de carrière, je dois dire que je suis une femme heureuse et une artiste accomplie. En Amérique, je remarque que tout ce qui est Frenchie est considéré comme étant classe, élégant, chic. Je parle français aussi bien que l’anglais, ce qui est un gros avantage. Les Américains adorent Piaf, et ce qui est intéressant pour ma carrière, c’est ma capacité de chanter en 11 langues », avoue-t-elle.

Pendant le confinement, pour garder intacte sa voix, Véronique a pris des cours en ligne de Ray Porter. Voix éclectique pouvant surfer sur différents registres, Véronique séduit par son aplomb à se réinventer. « J’ai gardé mon nom de jeune fille pour la scène, Véronique Forget, qui reste avant tout mon histoire. J’ai même créé mon premier site Internet, qui était nécessaire en Amérique. J’ai traversé les étapes de ma vie, j’ai gardé cette aura de sérénité qui fait partie de mon caractère. Je suis une gourmande de la vie, cette même vie qui est trop courte pour perdre du temps à regarder en arrière », confirme-t-elle.

Après son concert du jour au Caudan Arts Center, Véronique rentrera aux Etats-Unis pour d’autres tournées. Son projet futur est de poser définitivement ses valises à Maurice et de s’engager dans la vie culturelle mauricienne en étant une ambassadrice de son île auprès des jeunes.

Les Véronique font leur cinéma

Forget et Zuel, les deux Véronique, seront sur la scène du Caudan Arts Center avec un nouveau répertoire sur une thématique originale. Les grandes dames – Les Véronique font leur cinéma. C’est en effet sous cette appellation que les deux artistes se font connaître.

Elles se sont tournées vers une sélection de belles et célèbres chansons de films, dans un style complètement revisité, sur les arrangements musicaux d’Olivier David. Sur scène, les deux Véronique seront entourées d’Olivier David, Steve Desvaux (guitare basse), Patrick Desvaux (guitare) et Dario Manick (percussions).

Deux voix, un répertoire populaire, de beaux refrains à reprendre en chœur. Billets de réservations sur le site internet du CAC (caudanartscentre.com). Les prix sont à Rs 1 200 (Carré d’or), Rs 900 (Première) et Rs 700 (Seconde).

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