REPORTAGE—RECETTES D’ANTAN: Les gâteaux arouille à portée de main

A force de faire la queue devant le marchand de croquettes de taro – communément appelés gâteaux arouille – chaque midi, il a fini par se lancer dans le business. Kerslay Mélanie, avec son épouse Lucia, propose depuis quelque temps des gâteaux arouille congelés à faire frire à la maison. Une initiative qui réjouit les gérants des supermarchés qui attendaient une diversification des snacks locaux. Ils veulent maintenant puiser dans d’autres recettes d’antan pour élargir leur business. Mais pour concrétiser son rêve, le couple a dû faire face à des obstacles et consentir à de nombreux sacrifices.
Un nouveau venu dans le SME Park de La Tour-Koenig retient l’attention de par son originalité. La réputation des croquettes d’arouille Telos s’est faite de bouche à oreille après une campagne de dégustation dans plusieurs supermarchés de l’île. Derrière cette enseigne, le couple Mélanie et ses amis Michelle et Vivian Gaiqui. Kerslay Mélanie est fan de gâteau arouille. Quand il n’en achète pas, c’est son épouse Lucia qui en prépare pour lui. « Quand je travaillais à Port-Louis, je faisais la queue devant le marchand à midi. Il y a quelques années, je suis parti travailler en Zambie. Comme il n’y en avait pas là-bas, Lucia en préparait et on les conservait au frigo. Ce qui nous a par la suite donné l’idée de lancer ce business. »
L’arouille se vendant très cher sur le marché, les instigateurs du projet décident de produire leurs propres tubercules. « Avec l’aide de l’AREU, nous avons trouvé un moyen pour adapter la plantation d’arouille à une région sèche. Cela a bien marché puisque pour notre première récolte, nous avons eu entre 800 à 900 kilos d’arouille. »
Les barquettes de 10 croquettes se vendent entre Rs 50 et Rs 55 en supermarché tandis que les logements de 100 croquettes sont à Rs 500. « Notre garantie de qualité est qu’il y a 100 % d’arouille dans nos gâteaux. Le fait que les arouilles sont récoltées et transformées sur place garantit aussi la qualité », précise Lucia Mélanie. Cette dernière, est qui est diplômée en marketing, ajoute qu’il y a actuellement un certain marché pour les produits précuits. « Toutefois, nous voulions proposer quelque chose de différent. » Dans cette même optique, la compagnie veut puiser dans les recettes d’antan pour proposer de nouveaux produits. Déjà, une nouvelle sauce piquante à base de habanero a été mise au point et attend une certification du ministère de la Santé pour être mise sur le marché.
Mettre sur pied une PME à un moment où le secteur connaît des difficultés est une décision courageuse du couple Mélanie. « Nous étions sûrs de notre produit et nous avions fait une étude de marché avant de nous lancer. Les gérants des supermarchés étaient contents de changer des habituels samoussas ou gâteaux piment. Nous avons aussi fait des dégustations et nous avons eu de bons feedbacks. »
Mais au niveau des facilités “offertes” aux PME, Kerslay Mélanie avoue que les bonnes intentions se concrétisent difficilement. « Nous avons contacté une première banque qui nous a fait comprendre qu’elle ne faisait pas partie du projet, alors qu’une deuxième nous a refusé un prêt parce que je n’avais pas de fiche de paye… Nous avons dû puiser dans nos économies pour nous lancer. »
Les croquettes d’arouille Telos sont présentes dans presque tous les supermarchés. Lucia Mélanie conseille de les faire frire dans de l’huile chaude pendant huit minutes. Le produit peut également être acheté directement à l’usine auprès de Bernard Yenkoodoo, sales manager. « Si des personnes ont une fête chez elles, elles peuvent passer leurs commandes chez My Pestle and Mortar Ltd, au SME Park à La Tour-Koenig. »

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