Résidence Bambous – 170 familles en otage : Des résidents de NHDC s’expriment sur leurs problèmes au quotidien

La drogue, la prostitution, les constructions illégales, lorsqu’un voisin, par exemple, aménage une tabagie devant son appartement, bloquant ainsi l’entrée ou la sortie du voisin… De simples fissures qui prennent de l’ampleur, la nuisance sonore, l’atteinte à la propriété, les questions de droits de passage, les chiens errants… Autant de sujets qui ont été abordés par des résidents de Résidence Bambous 1 lors d’une réunion organisée par une compagnie privée, et dont la mission consiste à écouter les doléances des habitants.

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Les habitants, justement, n’y sont pas allés de main morte, n’hésitant pas à montrer du doigt certains politiciens venant faire du chantage auprès de représentants du syndic, surtout pendant la campagne électorale. Et de poursuivre : « Lerla mem zot profite pou vinn fer promes ek zot pou regle tou bann problem ki bann residan NHDC pe fer fas. » Ils n’ont ainsi pas été tendres envers des officiers du conseil de district de Rivière-Noire, qui ferment les yeux sur les constructions illégales , et même la police de Bambous, « qui renvoie la balle aux officiers de la NHDC, lesquels demandent aux responsables du syndic de trouver eux-mêmes des solutions ».

Paul Hyachinte, Aron Chelmi, Medge Legoy, Véronique Babet, Bernard Chellum et Krish Ramsamy sont tous des habitants de Résidence Bambous 1. Ce dernier était d’ailleurs parmi les habitants à prendre en charge la présidence du syndic en 2013. Avec les autres résidents précités, il a identifié différents problèmes surgissant quotidiennement. « La volonté est là pour trouver des solutions, pour désamorcer le conflit et aider à trouver des solutions pour le bien-être de chaque famille. Car les troubles résultent souvent dans les modes de vie, chaque résident, avant de venir habiter ici, en 2000, ayant chacun sa manière de vivre », explique Aron Chelmi, lui aussi très actif au niveau du syndic.

Paul Hyacinthe et Bernard Chellum croient que la NHDC aurait dû former et informer les propriétaires de ces appartements sur les droits et obligations des copropriétaires des blocs d’appartements qu’elle a construits, tout en attirant l’attention des résidents sur le fait que chaque groupe d’immeubles a sa propre spécificité. « Un livret avait été offert aux futurs propriétaires dans le passé afin de nous informer et nous guider. Mais cela aurait dû être un exercice plus régulier. Il importe d’expliquer cela dans un langage plus simple, plus accessible. Sirtou pou bann ti dimounn. »

Pour Paul Hyacinthe, « on ne peut pas tout se permettre entre voisins » dans des appartements de la NHDC. « On ne peut par exemple pas jouer de la musique à fond les décibels jusqu’aux petites heures du matin ou faire tout autre bruit à n’importe quelle heure, comme forer dans un mur pour y accrocher une photo de famille. Il y a des règles à respecter », insiste-t-il.

En ce qui concerne les constructions illégales, un haut cadre de la NHDC explique au Mauricien que les propriétaires d’appartements achetés à la NHDC doivent « y réfléchir à dix fois avant d’agrandir leur propriété sans l’autorisation au préalable des autorités locales » (conseil de district ou les municipalités). Il rappelle à ce titre que la Local Government Act a été amendée en 2018 « pour que les autorités puissent sévir contre les occupants illégaux d’espaces communs ».

Pour étayer ses dires, ce haut cadre du conseil de district de Rivière-Noire explique que des officiers du conseil ont découvert l’année dernière une cinquantaine de cas de constructions entreprises à la NHDC de Bambous sans permis et sans l’autorisation de l’État. « Selon les dispositions de la LGA 2018, l’autorité peut interdire la poursuite d’une construction, ordonner sa démolition ou envoyer l’affaire en cours si la construction est terminée. Cette loi n’a eu aucun effet à la NHDC sur les résidents propriétaires. Et il n’y a pas qu’à Bambous. Les constructions illégales se font un peu partout à travers l’île. Certains agents ou protégés politiques continuent de faire fi des lois. De nouvelles constructions sont entreprises, mettant ainsi la vie des autres résidents en danger. » 

Autre problème qui préoccupe les habitants de Bambous 1 : la prolifération de la drogue. « Zot inn konverti enn vie loto o milie residans an dispenser. Ladan mem zot finn fer zot pikir. Tou kalite ladrog ou gayne isi. Nek bizin pass ou komann ! »soutient un habitant. Idem concernant les vols, phénomène qui prendrait de l’ampleur à Bambous, selon des résidents inquiets. « Rien ne leur échappe. Ils ramassent tous les objets qu’ils peuvent revendre pour se faire un peu d’argent. Des vieilles ferrailles, des chaises en plastique… Tout ce qu’ils trouvent sur leur passage », expliquent des habitants.

À l’heure des suggestions, Paul Hyachinte, Aron Chelmi, Véronique Babet et d’autres ont demandé aux représentants de la compagnie de transmettre le message à qui de droit. Pour eux, il devient urgent de rénover tous les appartements, où vivent 170 familles dans les blocs de Bambous. Ils demandent aussi de revoir complètement la connexion d’eau, de régler les problèmes de fissures dans les maisons, et de remplacer les balustrades, rampes et barres d’appui des balcons et escaliers.

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