(Rodrigues) Cité Patate : Recours à l’eau de mer pour la vaisselle et les toilettes

-Le Minority Leader distribue de l’eau

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-Des femmes vont laver leur linge à trois kilomètres de leur village

Le problème d’eau persiste à Rodrigues et devient alarmant. Hier, il y a eu plusieurs manifestations, notamment à Mangues, La Ferme, Montagne Cabris Corail et Petite-Butte. Le bureau régional de l’eau à La Ferme était bondé de femmes et de policiers. Ces femmes étaient venues tôt le matin afin de demander aux préposés de leur procurer de l’eau. Elles se sont enregistrées pour être approvisionnées par des camions-citernes depuis plus d’un mois. Et les autorités ont ainsi pu distribuer de l’eau aux abords des routes, où les femmes avaient installé leurs récipients, mais la distribution était nettement insuffisante.

À Montagne Cabris-Corail, situé dans l’ouest de l’île, les policiers ont eu fort à faire pour contrôler les manifestants, la plupart des femmes, certaines avec leurs enfants. À l’arrivée des policiers, des femmes avaient obstrué la rue en s’asseyant sur leurs récipients. Quand les véhicules passaient, elles cédaient la place et aussitôt elles recommençaient, a-t-on constaté. En l’absence des policiers, il y avait beaucoup d’hommes et dès l’arrivée des véhicules, les hommes prenaient la fuite en laissant leurs femmes continuer la manifestation.

A Cité Patate, ils n’ont pas eu de l’eau depuis janvier. Les femmes de la localité utilisent ainsi de l’eau sale pour faire la vaisselle et pour les toilettes. L’une d’elle témoigne : « Enn mari problem gagn delo isi, nou pe bizin sarye delo depi la mer e nou servi pou met dan twalet e lav bagaz. Ena pe fini rouye. Pou kwi diri, nou lav ene premie kou avek delo sal e apre nou met delo dou pou kwi. Kan mem ler diri-la fini kwi, li inpe sale. Mo pe per ek sa diri-la parski toulezour nou manz diriz. »

À Cite Patate hier, il n’y avait presque pas de femmes, ces dernières étant parties faire la vaisselle à La Fouche Castor, à trois kilomètres de leur village. Elles y sont toutes allées à pied, certaines accompagnées de leur mari. À La Fouche Castor, il y avait une dizaine de femmes qui faisaient la lessive. Là-bas, il y a des arbres “lafouche” et une source aménagée où l’eau coule dans un bassin. Une femme témoigne : « Depi 5h finn vinn lave e mo mari pa finn al lapess pou vinn akonpagn mwa. La finn gagn sin ker de tan, ankor pe lave. Finn sorti lakaz 5h marse e finn ariv isi 6h30 avek tou sa linz-la mars sa distans-la. La pe met linz sek pou li pa tro lour pou retourne, pou ariv lakaz anviron 3h e pa finn dezene. Finn bwar zis delo di sik, pa pou ena kari tanto. Bolom pou al dan la mer gete si gagn enn ti kari. »

Ces habitants de Cité Patate demandent au Minority Leader de leur donner un peu d’eau. Et Franceau Grandcourt a apporté de l’eau pour distribuer à la satisfaction des riverains. En route, le Minority Leader a été intercepté et des habitants d’autres villages ont demandé de l’eau.

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