Rodrigues – Le commissaire Payendee : « La fièvre aphteuse n’est pas aussi grave que certains le disent »

Il est vrai que la fièvre aphteuse a refait son apparition à Rodrigues en affectant la santé des bovins, mais la situation n’est toutefois « pas aussi grave qu’elle l’était en 2016, comme certains veulent nous le faire croire sur les réseaux sociaux ». C’est ce qu’a déclaré le commissaire de l’Agriculture, Richard Payendee, lors d’une conférence de presse à Citronnelle. Il indique que toutes les précautions sont prises afin que la maladie ne se propage pas.

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Richard Payendee soutient qu’il y a une vidéo qui circule actuellement sur le fait que la fièvre aphteuse a refait son apparition dans l’île en affectant les bovins. Vidéo qui, selon lui, veut faire croire que la commission « pe kasiet linformasion » par rapport à cette maladie. « Je démens le contenu de cette vidéo, car ce n’est pas vrai. Dès le premier cas, qui a été détecté le 10 mars dernier, le même jour, j’ai donné une conférence de presse pour annoncer qu’il y avait des animaux qui étaient tombés malades au sein du Breeding Centre de St-Gabriel. Donc, c’est faux de dire que nous cachons des informations. Nous n’avions pas précisé qu’il s’agissait de la fièvre aphteuse, car nous n’avions pas encore eu les résultats des tests », dit-il.

Il poursuit : « Nous avions procédé à des prélèvements et avons effectué des tests ici même à Rodrigues, car la commission est désormais dotée de certains équipements nous permettant d’effectuer certains tests localement. Mais ces tests devaient être confirmés par un laboratoire accrédité en France. » Et d’ajouter qu’il s’agit bien de la fièvre aphteuse, une maladie qui affecte les animaux et qui peut faire pas mal de dégâts si elle n’est pas sous contrôle. Il rappelle que, lors de l’épisode de 2016, toute la population rodriguaise en a beaucoup souffert.

Richard Payendee souligne que, dans son discours budgétaire le 30 mars dernier, il avait déjà annoncé les résultats des tests. « Aujourd’hui, je viens confirmer que les résultats sont positifs au Foot and Mouth Disease. Au niveau de la commission, nous avons pris le maximum de précautions afin d’empêcher que la maladie se propage. Au Breeding de St-Gabriel, nous avons, dès le départ, isolé les animaux malades et avons fait un suivi très rapproché avec l’aide des vétérinaires et du personnel. Car la maladie ne devait pas sortir du Breeding. Malheureusement, elle s’est propagée jusqu’à Bassin Gallard, où quelques cas ont été détectés », dit-il.

Mais la bonne nouvelle, selon lui, c’est que les animaux, qui étaient malades le 10 mars, ne présentent pas les symptômes aussi graves qu’en 2016. Car la plupart se sont rétablis et les signes de la maladie ont disparu, permettant aux bovins de retrouver leur force, et ce, grâce à un travail de vaccination qui avait déjà commencé. « Ce qui démontre que le vaccin a été efficace et que les animaux ne sont pas aussi affectés par la maladie. Il faut également noter qu’il n’y a eu aucune mortalité et j’ai la confirmation que les animaux affectés guérissent. Ce qui, semble-t-il, n’est pas aussi grave que la dernière fois », indique Richard Payendee.

Le commissaire soutient, par ailleurs, que la maladie est « sous contrôle », car depuis le 31 mars, aucun nouveau cas n’a été détecté. Ce qui, selon lui, est très positif. « Une zone rouge a été décrétée autour de St-Gabriel et Bassin Gallard et nous lançons un appel pressant aux éleveurs de la région et ailleurs, de prendre toutes les précautions afin que la maladie soit contenue et éradiquée dans la région où elle se trouve », soutient-il.

Il ajoute qu’il est « conscient que les éleveurs font face à de multiples problèmes à cause des animaux qui ne sont pas exportés ». Ce qui aura définitivement « un effet néfaste sur l’élevage », qui est un des piliers économiques de l’île. « Je vais apporter un dossier au conseil exécutif ce vendredi pour voir ce que les autorités pourront faire afin de soulager ceux qui seront affectés par cette maladie. Maurice a déjà mis un embargo sur l’importation d’animaux en provenance de Rodrigues pour une période indéterminée. Pli vit ki nou pou kapav eliminn maladi-la, pli vit lanbargo pou tire », déclare Richard Payendee.

Toutefois, il précise que, pour ce qu’il s’agit de la biosécurité, « la commission ne peut faire grand-chose, car il s’agit en premier lieu d’éradiquer la maladie ». Il sollicite la coopération de tous les éleveurs afin de protéger tous les animaux, empêchant ainsi que la maladie ne se transmette. Le Commissaire explique qu’étant un virus, la meilleure façon de le contrer est de faire vacciner les animaux. Et dans ce contexte, 250 000 vaccins seront commandés et arriveront dans les plus brefs délais. Et Rodrigues possède un cheptel de 50 000 têtes de bétail. La COI, le ministère de tutelle, ainsi que l’AFD seront partie prenante dans cette lutte.

Le vétérinaire Jean Marc Samoisy a expliqué que, dans cette bataille, chacun doit jouer son rôle. « En 2016, quand la maladie s’est déclarée, nous avions tous commis des erreurs. Ce qui a contribué à sa propagation. Cette fois, nous avons tiré des leçons du passé. Pli inportan, seki bann elver bizin pa deplas zot zanimo pou sorti dan enn landrwa al dan enn lot. Gard zot zanimo anplas. Bizin ena enn bon lizienn kot nou gard bann zanimo. Servi bann bot ek dezinfekte zot park toulezour. Si ena dimounn ki vinn vizit zot zanimo, les zot res lwin. Pa les bann vehikil vinn pre kot zot park. Pa donn okenn zot bann zanimo bann manze reste, ni pork ni okenn lot zanimo. Se enn move pratik ki bokou dimounn fer, me li pa bon. Kan ou aste zanimo ou bizin aste zanimo ki an bonn sante », explique le vétérinaire.

Il préconise également que les animaux errants, tels que les chiens et les chats, ne s’approchent pas des fermes. Car ceux-ci peuvent être vecteurs et porteurs de maladies. Il conseille également que les aliments destinés aux animaux ne soient pas laissés à l’air libre, car l’humidité peut faire propager des champignons et d’autres facteurs à risque.
Aux questions de la presse, Richard Payendee a certifié que « rien n’est caché à la population », car la meilleure façon d’endiguer la maladie est d’informer, la fièvre aphteuse étant une maladie susceptible de détruire l’élevage à Rodrigues. À une autre question, Richard Payendee, ainsi que Jean Marc Samoisy ont déclaré que, jusqu’ici, « personne ne sait comment cette maladie a refait surface dans l’île », mais que l’enquête continue pour en savoir plus. À noter qu’à ce jour, 10 bœufs sont infectés, soit sept au Breeding de St Gabriel, et trois à Bassin-Gallard.

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