Rodrigues – Métier : La dure réalité des pêcheurs de sable

Ayant une famille à nourrir, Julio Agathe exerce depuis plusieurs années un métier aussi dangereux que mal rémunéré : pêcheur de sable le long du fleuve de Plaine-Corail, à Rodrigues. Il n’a ni assurance, ni retraite en vue.

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Plaine-Corail est un petit village où l’extraction de sable est pour beaucoup le moyen de subsistance. Les pêcheurs de sable qui y travaillent rencontrent pas mal de difficultés. À l’instar de Julio Agathe qui exerce le dur métier pendant 25 ans. Dès 2h du matin jusqu’à midi, sur les petites gabarres, les pêcheurs draguent le fond du fleuve, spécialement les trous d’eau où s’accumule le sable avec des poches accrochées au bout de leur perche. À chacune de leur opération, ils relèvent l’équivalent d’une brouette de sable mouillé. Des efforts physiques inimaginables.

Lorsqu’ils descendent leur chargement, il leur faut ensuite tirer leurs barques à pied. Ce métier de pêcheurs de sable est assez éprouvant. Un métier pénible, qui a des répercussions sur la santé : paludisme, problèmes au nez, aux oreilles et aux yeux… sans oublier les risques de noyade. « Pa tou dimounn ki kapav adapte ek sa travay la. Pandan lete li favorab me pandan liver, bokou kit travay la akoz fer fre ek beaucoup ladan malad, gagn douler lezo », raconte-t-il.

Pour répondre aux besoins d’une démographie galopante, l’industrie du bâtiment a besoin de matériaux, notamment de sable et de graviers. Où les trouver ? À Plaine-Corail, bien sûr. La filière compte deux bateaux et six personnes, la plupart des pêcheurs de sable en apnée qui vont prélever à la main les matériaux au fond du fleuve, à des profondeurs pouvant atteindre trois mètres. Ils y commencent à travailler à 2h du matin chaque jour, sauf les samedi et dimanche, terminent travaillent à midi. Ces pêcheurs rencontrent souvent des difficultés avec leurs embarcations. « Sink fwa mo bato finn koule », relate-t-il.

À Rodrigues, sur le fleuve de Plaine-Corail, le travail de pêcheur de sable est harassant et éprouvant. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il tonne, pour remonter le sable, il faut plonger au fond de la mer. En une demi-journée, la récolte est d’environ 24 tonnes, payée 40% de la valeur de sable vendu. « Bann zom travay de fason, 40% dan valer disab vander revenu bann travayer lor 24 tonn », confie Julio Agathe. Beaucoup préfèrent le sable au “rocksand” car il est moins cher et n’est pas frappé par la taxe. Ainsi, une tonne de sable se vend à Rs 300 à Rodrigues. Ces gens aiment bien leur travail et sont satisfaits. « Mo kontan pou fer travay, eziska li ferme, mo pou kontinie fer travay la », ajoute-t-il.

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