ROUTE DE L’ENGAGISME | Réunion interministérielle—Pravind Jugnauth souhaite une collaboration accrue entre pays

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a souhaité une collaboration accrue entre pays ayant l’histoire de l’engagisme en commun pour mieux sensibiliser le monde à cette expérience connue comme « The Great Experiment » et ses conséquences. C’était hier lors de son intervention à l’occasion de la première réunion interministérielle internationale tenue en mode virtuel et qui a vu, en outre, la participation de spécialistes du sujet, dont des archivistes de plusieurs pays concernés. L’événement marquait les 15 ans de l’inscription de l’Aapravasi Ghat sur la liste du patrimoine de l’humanité.

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Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2006, le site de l’Aapravasi Ghat « est devenu le symbole de l’histoire de l’engagisme », a souligné le PM lors de son discours. Pour lui, Maurice ayant accueilli le plus grand nombre de travailleurs engagés de la Grande Péninsule entre le 19e et une partie du 20e siècle, il est mieux à même de prendre les devants pour l’instauration de ce projet. Il rappelle que l’idée du projet remonte à mai 2001 et avait été débattue lors d’une conférence intitulée “Coolies route crossing the seven seas” au Mahatma Gandhi Institute (MGI). « The concept was given a new impetus when the Aapravasi Ghat Trust Fund was created soon afterwards in 2001. »

L’AGTF se consacre à la préservation de l’histoire et de l’héritage de l’engagisme. Ainsi, dès 2004, l’institution s’engage dans ce projet. Des recherches globales sur le sujet ont donné lieu à deux conférences internationales en 2011 et 2014 successivement. En 2014, Maurice présente le projet à la 195e session du Conseil exécutif de l’Unesco, qui approuve la mise en place d’un comité scientifique. « The aim of the project is to bring together countries that have experienced migration labour on the 19 century till mid 20th century. » Ainsi, il estime : « Today there is a need for the indentured experience of various country to be set across the world. »

Le projet favorise la mise en place d’un réseau de personnes et d’institutions pour disséminer les connaissances ainsi que l’histoire et la culture de ces descendants. Le Premier ministre est ainsi d’avis que cela contribuera aux efforts de chaque pays dans la construction de la nation de même qu’à une meilleure compréhension entre peuples de la diaspora. Il note par ailleurs que deux millions d’engagés avaient été envoyés dans des colonies. Durant cette période. Maurice en avait accueilli presque un demi-million. Pravind Jugnauth a indiqué qu’à long terme, « ce projet devrait créer une synergie avec celui de la route des esclaves ».

Pour sa part, le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, Avinash Teeluck, a insisté sur l’importance pour chaque pays de mettre en place un comité national qui regrouperait scientifiques, chercheurs, membres de la société civile et représentants du gouvernement. Il a aussi annoncé l’institution du comité mauricien, dont il sera le président. « Le Conseil des ministres a approuvé la mise en place de ce comité. La prochaine étape est de le constituer », précise-t-il au Mauricien.

Le comité scientifique compte aujourd’hui 20 membres issus d’une quinzaine de pays. Un plan d’action 2021-2023 a été élaboré. Le président du comité scientifique, Maurits Hassankhan, en a fait une présentation succincte hier.


La France et l’Australie répondent positivement

L’ambassadrice de France à Maurice, Florence Caussé-Tissier, ainsi que la représentante de la haute commission australienne à Maurice, Yasmina Hosanoo, Senior Political and Public Diplomacy Officer, ont affirmé que leurs pays soutiennent tous deux le projet de mise en place d’une base de données internationale sur l’engagisme. C’était hier à l’occasion de la réunion interministérielle et du comité scientifique du projet de la route de l’engagisme.

« La France se réjouit de ce projet, qui est de première importance et qui vise à partager les connaissances et à apaiser les mémoires au sein des sociétés concernées par l’engagisme. À cet égard, la France tient en particulier à remercier très chaleureusement les autorités mauriciennes pour cette initiative », a déclaré Florence Causse-Tissier. Elle poursuit que « la France est disposée à apporter tout son concours et à mobiliser des ressources » pour cette base de données internationale sur l’engagisme.

Elle note aussi que les services d’archives françaises se tiennent prêts à s’investir sur un comité international à ce sujet. « La France soutient cette initiative, qui permettra la mise en commun des ressources sur ce projet partagé par les peuples. »

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