Santé — Médicaments, valant Rs 1,8 milliard « dans des conditions exécrables »

Des produits pharmaceutiques expirés conservés dans deux conteneurs

Des conditions exécrables de stockage de produits pharmaceutiques, un manque de planification des commandes de médicaments, des dysfonctionnements dans les services IRM dans trois hôpitaux nationaux, des manquements perdurant dans les services spécialisés dispensés par le New ENT Hospital.

- Publicité -

Le rapport de l’Audit est accablant pour la Santé. Ainsi est-il notamment relevé que la Central Supplies Division (CSD) dispose de produits pharmaceutiques et de médicaments se trouvant dans des endroits « inappropriés ». De fait, des dépôts sont loués dans des régions comme Castel, Pailles, Plaine-Lauzun, Pointe-aux-Sables ou encore La-Rosa.

Le rapport indique que la valeur marchande de ces produits est de l’ordre de  Rs 1,8 milliard. Par ailleurs, les stores visités ne sont pas conformes aux règlements sanitaires. À la CSD de Plaine-Lauzun, par exemple, la présence de rats a été notée, avec des risques réels à la santé publique.

Pareillement, l’Audit note que l’Electronic Inventory Management System (EIMS) relève que des produits médicamenteux d’une valeur de Rs 213 millions ont expiré, ayant atteint la date de péremption entre janvier 2020 et août 2023. Ces produits se trouvent dans des containers. « Certains ont été conservés pendant plus d’une dizaine d’années. Leur destruction immédiate est réclamée. »

Faisant remarquer que ces dépôts n’ont pas pu être ouverts pour inspection de par la nature des dangers que représentent les produits conservés pour la santé des personnes. Le rapport critique vertement le fait que « des données concernant des produits périmés dans des hôpitaux et des centres de santé pour la période de 2019 n’étaient pas disponibles ».

L’une des recommandations principales de l’Audit sur ce point est « d’accélérer le projet engagé depuis 2009, et le processus enclenché en 2021, d’identification d’un site à Côte-d’Or pour la construction d’un bâtiment qui servira de dépôt national des médicament et produits pharmaceutiques importés ».

Par ailleurs, concernant la construction de Mediclinics supplémentaires ainsi que la réalisation d’un centre de formation, le rapport regrette qu’aucune préparation d’une orientation politique d’urbanisme, en collaboration avec le ministère du Logement, n’a été envisagée par la Santé.

L’Audit pointe un doigt accusateur sur des « inefficacités et une planification exécrable » concernant les projets d’investissements. Il réclame d’urgence que  la Project Implementation Unit (PIU), votée dans l’exercice budgétaire 2022/23, soit rendue opérationnelle.

Sont aussi notés les innombrables manquements en ce qui concerne le New ENT Hospital. Faisant référence à la période durant laquelle les travaux de rénovation étaient en cours autant que lorsque le nouvel hôpital était transformé en Covid-19 Centre, l’Audit fait surtout état « des dysfonctionnements des prestations spécialisées dispensées par l’hôpital ENT, nommément dans les Speech & Audiology Departments ». Les patients n’ont ainsi pu bénéficier des services appropriés, malgré que ceux-ci aient été transférés dans d’autres centres de santé.

Le projet de rénovation de cet hôpital spécialisé avait été évalué en 2016 à Rs 889 millions, et avait bénéficié d’une enveloppe d’aide à hauteur de Rs 500 millions du gouvernement indien. Le tout nouveau centre de santé avait été complété en novembre 2019. En mars 2020, il avait été transformé en hôpital dédié au Covid-19 avec l’éclatement de la pandémie.

L’Audit s’est aussi montré très critique sur le fait que « les membres du public ont été pénalisés par le manque de planification et d’organisation, ainsi que l’inexistence d’un plan d’urgence dans les cas de travaux de rénovation dans certains hôpitaux nationaux ».

Les services IRM, par exemple, qui ne sont pas disponibles dans certains hôpitaux nationaux, contraignent les patients à se tourner vers des centres de santé du privé ». Prenant l’exemple de la réalisation du centre de formation New Flacq Teaching Hospital, s’agissant du manque de planification, l’Audit note : « A août 2023, les travaux avaient été étendus pour 14 autres mois, mais n’ont été terminés qu’à 80% ».

Par ailleurs, les Mediclinics de Coromandel et de Stanley ont requis des travaux additionnels. « L’étendue initiale de cette entreprise ne tenait pas compte des exigences légales. De fait, la valeur d’origine du contrat a été dépassée dans les deux cas », note le rapport, faisant état de retard dans la réalisation de la Mediclinic de Stanley, au  détriment des habitants de la région. « La construction de cette aménité était encore en cours en septembre 2023, soit quatre ans après que le contrat a été alloué », indique encore le rapport.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -