Santé publique : Une vingtaine d’objectifs à atteindre sur les cinq prochaines années

– Améliorer les établissements de santé et en construire de nouveaux

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Le Health Sector Strategic Plan (HSSP) 2020-2024, rendu public il y a deux semaines par le ministère de la Santé, dévoile des stratégies et des interventions concrètes pour relever les principaux défis de santé dans le pays ainsi que les attentes des populations pour une meilleure qualité des services. Pour rappel, un budget de Rs 67.7 milliards a été annoncé pour la mise en place des actions proposées dans ce plan stratégique. Le HSSP élabore une série de buts à atteindre sur les prochaines cinq ans, notamment dans différents départements et domaines de la Santé publique. Un des principaux objectifs est d’améliorer les établissements de santé et de construire de nouveaux.

Un des premiers objectifs du HSSP, c’est d’améliorer l’accès à des services de qualité pour les patients. Parmi les actions stratégiques élaborées dans le HSSP 2020-2024, il y a, entre autres, un dispositif pour la médecine familiale, l’amélioration des établissements de santé périphériques existants, la construction de nouveaux établissements, la mise en place d’un système d’enregistrement obligatoire des patients et d’un système de communication bidirectionnel orienté vers les hôpitaux pour un suivi efficace. Le HSSP veut aussi améliorer les résultats de santé grâce à l’autonomisation de la communauté. Pour cela, le ministère de la Santé procédera à la mise en place de comités locaux de santé, à la nomination et au renforcement des capacités des responsables de la santé communautaire, à l’utilisation des technologies modernes de l’information, de la communication et des technologies mobiles pour sensibiliser la communauté sur la santé, entre autres.

En ce qui concerne les hôpitaux et les services alliés, le HSSP compte accroître les services curatifs de haute qualité, conformément aux meilleures pratiques internationales. Les actions stratégiques incluent, entre autres, la mise en service du nouveau centre de cancérologie à la pointe de la technologie, l’introduction de la chirurgie oncologique, la greffe de cellules souches et le PET Scan, l’établissement d’un nouveau centre d’ophtalmologie, la construction d’un hôpital universitaire, la modernisation de tous les hôpitaux régionaux, des services spécialisés accrus, le renforcement des services de l’unité de soins intensifs, la mise en place d’unités de réanimation d’urgence et d’une unité génétique, le renforcement des services de soins intensifs pédiatriques, la construction d’un entrepôt moderne pour les produits pharmaceutiques et un service de laboratoire national de santé et un plus grand accès à la médecine traditionnelle ayurvédique et chinoise.

En termes de soins de qualité, le ministère projette d’élaborer des lignes directrices nationales fondées sur des données probantes pour la prise en charge des maladies courantes, la mise en place de comités IPC dans les hôpitaux régionaux, la consolidation de la législation sur l’IPC, la création d’une Hospital Hygiene and Infection Control Unit et l’opérationnalisation d’un National Monitoring and Regulatory Body indépendant. Les maladies non transmissibles et leurs facteurs de risque ont été aussi pris en considération dans le but d’améliorer les services de santé à Maurice. L’objectif est de réduire la morbidité, la mortalité et les incapacités évitables et prématurées dues aux maladies non transmissibles en s’attaquant à leurs facteurs de risque. Les actions incluent, entre autres, l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre de service national pour les NCD et d’un plan d’action intégré contre les NCD en mettant l’accent sur la lutte contre le cancer, les maladies cardiovasculaires et le diabète, entre autres.

Autre défi à relever : renforcer la prévention des troubles mentaux et promouvoir une bonne santé mentale. Les actions du HSSP visent à renforcer la prévention des maladies mentales, intensifier les campagnes de sensibilisation sur la santé mentale pour réduire la stigmatisation et la discrimination, promouvoir les droits de l’homme et prévenir le suicide, mettre en place un service de santé mentale pleinement fonctionnel dans tous les hôpitaux régionaux, ainsi qu’un service d’intervention en cas de crise et établir un système de surveillance active pour surveiller la santé mentale et le suicide.

Le rapport du HSSP fait aussi mention des défis à relever pour prévenir et réduire les conséquences sanitaires et sociales négatives de la consommation des substances illégales et de la toxicomanie. Ils sont : revoir les programmes de prévention de la toxicomanie pour répondre aux besoins des populations vulnérables spécifiques, restructurer et renforcer des services de toxicomanie dans tous les hôpitaux régionaux, améliorer l’accessibilité aux services de thérapie d’entretien à la méthadone, mettre en place de centres de soins intégrés pour la gestion du VIH et de la toxicomanie dans toutes les régions, entre autres.
Les maladies transmissibles concernent celles à transmission vectorielle, VIH/sida, hépatite C et le nouveau coronavirus. Le ministère de la Santé envisage de maintenir une surveillance pour les maladies vectorielles et transmissibles émergentes et réémergentes, y compris la COVID-19, et éliminer l’hépatite C. Les actions envisagées afin d’atteindre cet objectif comprennent la mise en œuvre du plan d’action contre la COVID-19, en mettant l’accent sur neuf points, la mise en place de cliniques de grippe, l’extension de dépistages rapides auprès de la population, la consolidation des services de laboratoire, la révision des protocoles et des lignes directrices, le renforcement du système de surveillance pour suivre les cas de COVID-19, le renforcement des installations de soins intensifs pour accueillir les patients, la mise en place d’un centre national de contrôle et de prévention des maladies, le renforcement du contrôle de la dengue, la consolidation des installations d’isolement et de quarantaine et l’intensification du traitement des patients atteints de l’hépatite C, selon le protocole.

Le HSSP 2020-2024 entend aussi améliorer le taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances. Dans ce contexte, les services seront renforcés afin de favoriser le suivi des soins prénatals afin de prévenir les complications liées à la grossesse, d’assurer le service d’échographie à intervalles réguliers pour la détection précoce des anomalies et des complications fœtales, la mise à disposition de services de soins intensifs dans les salles de maternité pour la prise en charge des grossesses à risque, de plaider auprès du ministère du Travail, du Développement des ressources humaines et de la Formation et des employeurs pour une politique de fréquentation des soins prénatals et de l’allaitement maternel, la sensibilisation des mères sur l’allaitement maternel exclusif et l’élaboration de protocoles et de directives pour la prise en charge des complications liées à la grossesse.

Parallèlement, le plan stratégique vise à améliorer le taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes et assurer un développement physique et psychologique optimal des nouveaux nés, des enfants et des adolescents. La mise en place d’un centre national de soins intensifs néonatals pour prendre en charge les nouveau-nés gravement malades nécessitant des soins prolongés en ICU, l’augmentation du nombre de ventilateurs néonatals aux soins intensifs dans les hôpitaux régionaux pour répondre à la demande croissante de services néonatals, l’introduction de nouvelles thérapies pour la gestion des soins néonatals figurent parmi les actions principales que compte prendre le ministère de la Santé pour améliorer les services dans ce secteur.

Le HSSP 2020-2024 compte aussi améliorer les services de santé dans le milieu scolaire. Par conséquent, il est important de renforcer les programmes d’éducation et de sensibiliser dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité aux diverses questions de santé, de transmettre les connaissances et les compétences aux enseignants pour la détection de la maltraitance des enfants et d’étoffer le programme de santé scolaire. En termes de préparation et d’intervention d’urgence, le plan stratégique vise à améliorer la sécurité sanitaire grâce à un système national de surveillance efficace. Les actions proposées comprennent, entre autres, la révision et la mise à jour des législations et politiques pertinentes, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action national pour la sécurité sanitaire, la création et la mise en service d’un centre permanent d’opérations d’urgence, le soutien des équipes d’intervention rapide pour enquêter sur les cas.

Institutionnaliser la recherche en santé pour améliorer la qualité des services de santé ! Un autre défi à relever sur les prochaines cinq ans. Les propositions sont l’élaboration d’une politique et d’une stratégie nationales de recherche en santé, le renforcement de la capacité des comités de recherche éthique, l’élaboration d’un programme de recherche prioritaire en santé, entre autres. Les autres objectifs du HSSP 2020-2024 sont de promouvoir et maintenir le plus haut degré de bien-être physique, mental et social des travailleurs ; de générer des informations fiables à tous les niveaux du système de santé dans une approche holistique pour une meilleure prise de décision ; d’institutionnaliser la recherche en santé pour améliorer la qualité des services de santé ; de mettre sur pied un Strategic Human Resource Management Function for Health ; d’assurer un accès durable à des médicaments et des technologies de la santé abordables, sûrs, rentables et de qualité ; de préserver la sécurité sanitaire grâce à la promotion de la sécurité alimentaire ; d’accorder des ressources financières sur une base durable pour accélérer les progrès vers la couverture sanitaire universelle ; de renforcer la collaboration intersectorielle et le partenariat public-privé ; de favoriser la bonne gouvernance dans le système de santé publique et de soutenir le développement du tourisme médical.

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